Équité menstruelle | Polytechnique Montréal installera des lavabos pour nettoyer les coupes menstruelles

Une université majoritairement masculine s’attaque à un tabou traditionnellement féminin : la menstruation.

Polytechnique Montréal installera dix lavabos dans les toilettes dans les années à venir afin que les étudiantes puissent laver leur coupe menstruelle en toute intimité.

Les étudiants de l’école d’ingénieurs, qui représentent désormais un tiers de la population étudiante, ont également pu bénéficier mardi de la distribution de protections menstruelles réutilisables et jetables sur leur campus, le tout dans une démarche qui se veut “à la fois environnementale et sociale”. .

Un projet bien accueilli

Des dizaines d’étudiants curieux se sont rassemblés en début de journée autour des kiosques installés au deuxième étage du bâtiment principal, dans le cadre de l’initiative « Équité menstruelle, réparons-le ».

Tampons, serviettes hygiéniques, culottes, coupes menstruelles et disques figuraient parmi les articles distribués sur place. Tampons, serviettes hygiéniques et protège-slips sont également disponibles gratuitement dans 13 salles de bains du campus polytechnique.

« Il y avait une file d’attente avant même l’ouverture [des kiosques] ce matin » malgré la session d’été, raconte Sophie Beaudry, une étudiante au baccalauréat en génie biomédical rencontrée près des kiosques.

Selon la jeune femme, l’installation prochaine de ces dix lavabos pour nettoyer les coupes menstruelles et la distribution de produits menstruels réutilisables et jetables sont bien accueillies par les étudiants du campus. “Nous sommes un milieu majoritairement masculin dans l’ingénierie, mais avoir cette pensée pour les filles, lever le tabou, avoir plus d’options et plus de ressources, c’est juste positif.”

Un premier prototype d’évier pour laver les coupes menstruelles a été installé dans les toilettes des femmes du pavillon principal l’automne dernier. C’est grâce à une équipe de quatre étudiants que l’initiative a pu voir le jour.

L’instigatrice du projet, Alice Le Moël, explique que l’idée lui est venue lors d’une discussion avec son ex-petite amie sur les complications qui accompagnent le nettoyage des coupes menstruelles. Pensant que ce serait bien de « pouvoir faire ça davantage en privé », elle a porté l’idée au Bureau du développement durable et sociétal de Polytechnique Montréal, qui a financé son projet. L’école d’ingénieurs a ensuite pris le relais.

Utiliser la coupe menstruelle

Contrairement au tampon qui se jette après utilisation, la coupe menstruelle doit être vidée et nettoyée afin d’être réutilisée.

« J’utilise la tasse depuis plusieurs années et je l’adore », raconte Juliette Letellier-Bao, une des étudiantes qui ont participé au développement du premier prototype d’évier.

« Cet évier change définitivement la donne. Cela rend l’expérience plus simple et plus confortable. Selon elle, avant l’installation du prototype, il fallait tirer la chasse d’eau des toilettes privées pour vider sa tasse.

« Il faut le laver toutes les 6 heures au moins […]il faut donc quand même [rendre] il est disponible si nous voulons vraiment que ce soit une option pour ceux qui l’utilisent », ajoute l’étudiant à la maîtrise en génie physique.

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, -

Polytechnique Montréal installera dix lavabos dans les toilettes dans les années à venir afin que les étudiantes puissent laver leur coupe menstruelle en toute intimité.

D’après M.moi Beaudry, ne pas avoir d’espaces pour vider sa coupe menstruelle est un obstacle à son utilisation. “C’est de plus en plus utilisé maintenant que nous disposons d’espaces pour le faire.”

Produits écologiques

Qui dit réutilisable dit aussi écologique. Selon Joséanne Bélanger-Gravel, conseillère en développement durable à l’Office du développement durable et sociétal, presque tous les produits menstruels réutilisables offerts en kiosque ont une durée de vie de 10 ans.

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PHOTO PATRICK SANFAÇON, -

Joséanne Bélanger-Gravel, conseillère en développement durable au Bureau de développement durable et sociétal

Le conseiller explique également qu’une équipe d’étudiants de Polytechnique s’est récemment intéressée aux bénéfices environnementaux de ces produits réutilisables dans le cadre d’un cours d’analyse du cycle de vie.

Ils sont notamment parvenus à la conclusion, selon des résultats préliminaires, qu’une coupe menstruelle était plus avantageuse écologiquement qu’une serviette jetable, « tant en termes d’empreinte carbone, de consommation d’énergie que de dommages aux écosystèmes. », selon Mmoi Bélanger-Gravel.

Précarité financière chez les étudiants

« Les études, le loyer, la nourriture coûtent cher, dit M.moi Beaudry. Si au moins nous avons [les produits menstruels jetables] gratuit, cela nous enlève un fardeau, d’autant plus que nous devons dépenser pour cela.

Un avis partagé par Mmoi Letellier-Bao : « C’est une dépense qu’il faut faire chaque mois […]. Le fait qu’il existe désormais des distributeurs automatiques [de tampons, serviettes hygiéniques et protège-dessous]ça aide vraiment.

Selon le gouvernement du Canada, « une Canadienne en période menstruelle sur six a personnellement vécu l’insécurité menstruelle », d’autant plus que cette précarité touche les jeunes de manière disproportionnée.

” J’espère que [l’initiative] durera dans le temps, affirme Mmoi Beaudry. Je pense que cela pourrait vraiment être un modèle inspirant que d’autres universités pourraient suivre.

 
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