Face à la multiplication des plans sociaux, quelle réponse européenne apporter ?

Face à la multiplication des plans sociaux, quelle réponse européenne apporter ?
Face à la multiplication des plans sociaux, quelle réponse européenne apporter ?

Dans l’industrie comme dans les services, les plans sociaux et les faillites d’entreprises se multiplient. 150 000 emplois directs ou indirects sont menacés, prévient la CGT. De la “des milliers”, ne peut que concéder le ministre délégué à l’Industrie, Marc Ferracci, alors que 3.600 emplois ont déjà été sacrifiés la semaine dernière chez Michelin et Auchan.

La faute de « la politique de l’offre en faveur des investisseurs et des grands groupes menée par Emmanuel Macron » et à “l’austérité salariale des grandes entreprises qui fait s’effondrer la demande alors qu’en même temps elles ont augmenté leurs prix pour renforcer leurs profits”, comme l’affirme à Ouest de la Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT ? Ou la conséquence d’un maintien de la main d’œuvre opéré par les entreprises depuis le Covid en attendant des jours meilleurs, comme l’estiment les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) ? Alors que le président de Michelin, Florent Menegaux, déplore, « le coût de la masse salariale » et le niveau des prélèvements obligatoires des entreprises en France…

Lire aussi : Pourquoi les plans sociaux risquent de se multiplier… et le chômage d’augmenter

Les avis divergent donc sur les causes de cette rupture sociale, qui dépendent aussi de la situation de chaque entreprise. Mais chacun reconnaît qu’une partie de la réponse se situe au niveau européen. Car les secteurs de l’automobile (constructeurs et équipementiers) et de la chimie notamment souffrent aussi bien en France qu’en Allemagne de la concurrence asiatique, du coût de l’énergie – qui a explosé avec la guerre en Ukraine – et de l’enjeu de réussir la transition écologique. . Et les chaînes de valeur sont intégrées sur plusieurs sites industriels répartis à travers l’Europe, comme dans l’aéronautique avec Airbus et ses sous-traitants.

Stratégie défensive ou offensive ?

Alors que faire pour éviter la disparition d’un tissu industriel si difficile à faire revivre une fois délocalisé, comme le montre l’exemple des principes actifs des médicaments stratégiques pendant le Covid ? Le gouvernement français appelle à renforcer le protectionnisme européen.

L’Union européenne a déjà décidé de surtaxer les véhicules électriques fabriqués en Chine. Ce dernier a promis de riposter sur d’autres produits, nous entraînant dans une guerre commerciale qui pourrait bien mettre à mal les exportations européennes. Ces derniers risquent également de pâtir des surtaxes promises par Donald Trump dès son retour à la présidence des Etats-Unis.

La réponse européenne doit donc aussi être offensive, pour l’ancien président de la Banque centrale européenne Mario Draghi. Son rapport de 400 pages sur la perte de compétitivité dans l’Union européenne (UE), soumis en septembre, est en cours d’examen par les pays membres. Loin des mesures d’austérité dominantes, il appelle à investir près de 800 milliards d’euros supplémentaires par an, soit 5 % du PIB de l’UE, pour retrouver l’innovation et la compétitivité. Et de jouer collectivement.

Lire aussi : ÉDITORIAL. L’alarme de Mario Draghi

Le ministre Marc Ferracci veut croire en un « emprunt européen commun »et la mise en place par la Commission européenne au premier semestre 2025 de« Législation européenne sur les industries propres ». LE « les aides publiques aux entreprises doivent être conditionnées à des objectifs sociaux et environnementaux »insiste la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet, parce que l’industrie chinoise progresse grâce à une augmentation de la qualité et une stratégie de transformation environnementale.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT Chez Migros à Delémont, reportage des bénévoles des boîtes du cœur