Comment le coût de l’îlot énergétique a-t-il explosé ?

Comment le coût de l’îlot énergétique a-t-il explosé ?
Comment le coût de l’îlot énergétique a-t-il explosé ?

Selon Tinne Van der Straeten, c’est surtout l’installation à haute tension en courant continu qui a fait déraper le budget de l’île : en effet, le coût initial, de 1 milliard d’euros, aurait augmenté pour atteindre un montant compris entre 2,6 et 3 milliards d’euros. .

Mais ce troisième contrat majeur n’a pas encore été validé par Elia. Selon nos informations, son conseil d’administration devra donner son accord, ou non, d’ici la fin du mois.

Le projet doit-il être annulé ?

Ce dérapage budgétaire amène certains députés à s’interroger sur le bien-fondé de l’investissement. Pour rappel, l’îlot énergétique a plusieurs fonctions. Situé à 45 km des côtes belges, il servira à connecter les nouvelles éoliennes de la mer du Nord au réseau électrique belge. L’île devrait également permettre à la Belgique de se connecter à des pays bénéficiant d’une forte production renouvelable. Nous pensons au Royaume-Uni, au Danemark, aux Pays-Bas, à la Norvège… Cette connexion avec l’étranger devrait permettre à notre pays d’accéder à une électricité renouvelable et bon marché.

Mais, pour que le analyse de rentabilisation est positif, l’accès à cette électricité bon marché doit compenser le coût de l’îlot énergétique. D’autres pays doivent donc accepter d’investir dans une interconnexion électrique avec l’île artificielle. Cependant, comme nous l’avons expliqué dans Le Librenous savons déjà que le Danemark n’est plus intéressé. Copenhague, qui n’a pas vraiment besoin de l’électricité belge, souhaiterait que notre pays finance plus de la moitié du coût de l’interconnexion entre les deux pays… Inacceptable du côté belge, qui milite pour un partage équitable des coûts avec le Danemark.

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Le député fédéral Jean-Luc Crucke (Les Engagés) s’interroge donc, compte tenu de la position du Danemark et du «incertitudes » Quant à une future connexion avec l’Irlande et l’Angleterre, quelle est la rentabilité du projet d’îlot énergétique ? Certains accusent également Elia d’avoir évalué à la légère les bénéfices et les coûts du projet. “Le problème fondamental est que nous nous sommes précipités vers le projet insulaire sans analyse sérieuse des coûts et des bénéfices et sans étudier sérieusement les alternatives.explique une Source proche du dossier. Comment expliquer cette légèreté ? Ce projet convenait aussi bien à Tinne Van der Straeten qu’à Elia. L’écologiste souhaite transformer la mer du Nord en une gigantesque centrale électrique verte. Et Elia bénéficiera de l’île car c’est lui qui porte le projet”.

Afin de vérifier si l’investissement est toujours viable, malgré des coûts qui montent en flèche, Tinne Van der Straeten a demandé à la Creg d’actualiser l’analyse coûts-bénéfices. Toutefois, selon nos informations, le régulateur fédéral n’est pas équipé pour mener une telle étude. On retrouve le problème dénoncé à plusieurs reprises par le régulateur fédéral. C’est Elia qui seule dispose des ressources pour valider le bien-fondé des investissements dans le réseau électrique. Et ce, alors qu’Elia bénéficie également de ces investissements, puisqu’ils soutiennent son activité économique.

Van der Straeten défend le projet

De son côté, Tinne Van der Straeten affirme que l’île est cruciale pour la sécurité de l’approvisionnement électrique de la Belgique. Selon l’écologiste, il fournira, d’ici 2030-2032, 25 à 30 térawattheures d’électricité, soit l’équivalent de la production de quatre réacteurs nucléaires. Le ministre s’interroge donc sur les conséquences d’un report du projet. “La sécurité de l’approvisionnement après 2030 ne doit pas être compromise. »a-t-elle déclaré, lors de la dernière audition à la Chambre.

A noter que peu de projets, hormis les centrales à gaz fortement émettrices de CO2, pourraient fournir une telle quantité d’électricité dans un délai aussi court. Certains observateurs estiment toutefois que de simples plateformes offshore pourraient également permettre d’acheminer de l’électricité éolienne offshore vers la Belgique. Ce à quoi Tinne Van der Straeten a répondu que le coût des plates-formes maritimes avait également considérablement augmenté.

Contrats déjà attribués

En tout cas, deux gros contrats ont déjà été signés par Elia dans le cadre du projet d’îlot énergétique. Le gestionnaire du réseau électrique avait annoncé un accord de 600 millions d’euros (au lieu du budget initial de 450 millions d’euros) pour l’île en tant que telle, et 1,45 milliard d’euros pour les infrastructures en courant alternatif. Difficile, dans ces conditions, de faire marche arrière. D’autant que des sanctions pourraient également être imposées, dans le cadre du troisième grand contrat, si Elia ne respecte pas les règles de l’appel d’offres. Et tous ces coûts seront payés, d’une manière ou d’une autre, par les ménages et les entreprises belges…

Faut-il se concentrer sur l’énergie nucléaire ou sur l’énergie éolienne offshore étrangère ? La Creg critique l’étude d’Elia sur le sujet

Une nouvelle audition, avec Elia et Creg, aura lieu ce mardi à la Chambre. On en saura peut-être davantage sur l’explosion des coûts sur l’îlot énergétique.


Elia n’a pas pris en compte l’explosion des coûts sur l’île

Elia a récemment publié une étude (appelée « Blueprint ») analysant l’approvisionnement énergétique à long terme de la Belgique. Selon nos informations, cette étude ne prend pas en compte l’explosion des coûts de l’îlot énergétique. Cependant, l’étude a été publiée alors qu’Elia connaissait déjà les informations sur le dérapage budgétaire de l’île.

 
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