Pour Charles-Hubert Le Baron, associé chez Astorg, la société zougoise Redslim a l’opportunité de se développer sur des marchés comme les Etats-Unis ou l’Asie.
Astorg, une société paneuropéenne de capital-investissement, a annoncé la signature d’un accord pour acquérir une participation majoritaire dans Redslim auprès de ses fondateurs. Cette entreprise zougoise spécialisée dans la «gestion des données» connaît depuis quatre ans une forte croissance, avec un taux de croissance annuel compris entre 30 et 40%, ont indiqué les deux sociétés la semaine dernière dans un communiqué. communiqué.
Redslim emploie actuellement plus de 100 personnes. Les conditions financières de cette opération n’ont pas été communiquées. Le point sur cette opération avec Charles-Hubert Le Baron, Associé, Responsable Software & Technologie chez Astorg Mid-Cap, la division de cette société de private equity axée sur les entreprises de taille moyenne.
Pourquoi Astorg Mid-Cap a-t-elle conclu un accord pour acquérir une participation majoritaire dans Redslim, une société de gestion de données basée à Zoug ?
Redslim est une société qui propose, à travers une plateforme technologique propriétaire, des services permettant d’agréger et d’optimiser le traitement des données pour le compte de plus de 30 entreprises à travers le monde. Redslim est leader dans un domaine de niche qui présente un potentiel de développement important. C’est également une entreprise active dans le domaine de la technologie et des logiciels, qui est l’un de nos secteurs de prédilection. Auparavant, le fonds Astorg Mid-Cap a également investi par exemple dans Sofico ou Opus 2, également actives dans le monde technologique.
«Nous avons déjà investi dans Autoform, une société de logiciels zurichoise spécialisée dans les solutions de simulation pour le secteur automobile, ainsi que dans la société neuchâteloise Metalor active dans le raffinage des métaux.»
Un autre aspect important est qu’il s’agit d’une opération réalisée l’équipe Redslim et ses fondateurs. Nous sommes un investisseur financier mais nous participons activement au développement des sociétés de notre portefeuille et à l’atteinte des jalons et seuils de croissance. Dans le cas de Redslim, cela peut passer par une accélération de la croissance sur les marchés où elle est déjà active mais aussi par la poursuite de son développement international. C’est un travail partenarial à forte valeur ajoutée qui est réalisé les fondateurs de Redslim. Un processus de vente était déjà en préparation avec Edmond de Rothschild Corporate Finance, avec un lancement prévu en début d’année prochaine, et nous avons convaincu l’équipe Redslim que nous étions le bon partenaire pour conclure une transaction dès maintenant.
Cette acquisition a-t-elle également été motivée par le fait que les prix des transactions ont quelque peu baissé ces derniers trimestres dans le secteur du private equity, comme on le dit parfois ?
Une distinction doit être faite ici en fonction des secteurs. Lorsqu’il s’agit du secteur technologique, et plus encore lorsqu’il s’agit d’entreprises dont les revenus reposent sur un modèle économique basé sur les abonnements et une forte croissance, comme c’est le cas pour Redslim, les prix restent à des niveaux très stables. Nous avons valorisé la société sur la base de ses fondamentaux, qui sont très solides et présentent un potentiel de croissance mondiale.
Redslim est basé en Suisse. L’appréciation du franc par rapport à l’euro et au dollar ces dernières années rend-elle le prix d’achat de telles entreprises trop élevé ?
Ce n’était pas le critère décisif. Redslim est une entreprise active au niveau international avec des équipes très internationales. L’aspect des variations de change n’a pas eu d’impact significatif sur le niveau de valorisation.
Quels sont les points forts des applications proposées par Redslim et comment allez-vous influencer sa stratégie ?
Les solutions de Redslim s’adressent principalement aux entreprises actives dans les biens de consommation et les produits de santé grand public, comme des groupes comme Mars, Danone ou L’Oréal. Ces acteurs ont des besoins importants pour pouvoir agréger et optimiser les traitements des données, notamment commerciales, provenant parfois de sources multiples. Il faut donc non seulement être capable de collecter correctement les données mais aussi être capable de structurer des données parfois très fragmentées au départ. Il est important que ces groupes puissent homogénéiser toutes ces données afin de pouvoir les interpréter et suivre les performances commerciales, mais aussi l’impact des dépenses de marketing ou d’innovation, entre autres exemples.
Le marché adressable est considérable : il existe aujourd’hui 200 à 300 sociétés actives, qui sont au cœur des cibles de Redslim avec un potentiel de développement qui reste important auprès des 30 clients existants. Une entreprise comme Redslim peut non seulement accroître sa présence auprès de sa clientèle existante, mais elle dispose également d’importantes opportunités de développement sur des marchés comme les États-Unis ou l’Asie, avec la possibilité également d’élargir son offre.
Avez-vous déjà réalisé d’autres investissements dans des entreprises suisses et envisagez-vous de le faire à nouveau ?
Nous avons déjà investi dans Autoform, une société de logiciels zurichoise spécialisée dans les solutions de simulation pour le secteur automobile. Dans un domaine plus industriel, nous avons investi dans la société neuchâteloise Metalor active dans l’affinage des métaux. Ce sont deux transactions réussies pour Astorg. Nous continuerons de nous concentrer sur la Suisse dans le cadre de notre approche d’investissement véritablement paneuropéenne. Aujourd’hui, au sein du fonds Astorg MidCap, nous avons nos investissements en France, au Royaume-Uni, au Benelux, en Allemagne et maintenant en Suisse avec Redslim.