après avoir racheté 98 magasins à Casino, il en a revendu plusieurs !

après avoir racheté 98 magasins à Casino, il en a revendu plusieurs !
après avoir racheté 98 magasins à Casino, il en a revendu plusieurs !

Les représentants du personnel étaient inquiets depuis plusieurs jours. Ce mardi 5 novembre, le couperet est tombé. Lors d’un Comité Social et Economique (CSE), le distributeur Auchan (famille Mulliez) a présenté un plan pour réduire drastiquement ses coûts. Difficile, cette annonce n’en était pas moins inévitable. Car le géant de la distribution s’enlise, année après année, dans un bourbier économique. Depuis 2012, la part de marché de la marque est passée de 12,1 % à 8 %, et son chiffre d’affaires a chuté de 5 % en 2023, à 32,9 milliards d’euros.

Il y a donc urgence à réagir. Pour se charger de ces travaux, le groupe de distribution nordiste avait nommé Guillaume Darrasse à la tête d’Auchan en avril 2024. L’ancien directeur général adjoint de la Coopérative U avait six mois pour réfléchir à une nouvelle stratégie.

5% des salariés concernés

Priorité quand on perd de l’argent ? Une cure de perte de poids. Au total, 2 389 postes seront donc supprimés, soit l’équivalent de 5 % des effectifs.à la fois dans les fonctions supports au siège, mais également en magasins. “Le plan social était inévitable. Les structures centrales sont hypertrophiées», nous raconte un expert du commerce. Si ce « nettoyage » paraît inévitable, ce n’est pas forcément la meilleure solution. “Réduire sa masse salariale ne signifie pas forcément lâcher des salariés. Il existe toujours d’autres solutions, mais elles nécessitent de prendre des risques. Tous ces cerveaux iront aux concurrents», souligne Yves Soulabail, spécialiste de la grande distribution et professeur à l’Istec Business School Paris. Le groupe espère toujours, selon ses déclarations, créer 785 postes, en réorganisant ses activités et leur mode de développement.

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Ce régime strict devrait permettre à Auchan d’atteindre une économie de 350 millions d’eurosà quoi s’ajoute la fermeture de dix points de vente, dont trois hypermarchés (Clermont-Ferrand Nord, Woippy et Bar-le-Duc), un supermarché à Aurillac et six points de vente ultra-proximité, sous l’enseigne My Auchan. . Curieux timing quand on se souvient qu’en avril dernier, Auchan avait avalé 98 magasins de l’enseigne Casino, sans doute pour éviter qu’ils ne finissent dans les mains d’un rival. Quand le Premier ministre Michel Barnier se demande ce qu’Auchan aurait pu faire « avec l’argent public qu’on (lui) a donné », la réponse semble donc évidente… Chez les représentants du personnel, cette décision suscite aussi des interrogations. “Nous vérifierons la santé financière de ces magasins et verrons si les fermetures sont justifiées», déclare Gilles Martin, délégué syndical CFDT chez Auchan Retail .

Baisser les prix et déployer des marques privées

Une fois ces travaux de délestage réalisés, il est temps de redémarrer. “L’urgence pour Auchan : retrouver un positionnement compétitif avec un nouveau message et des prix accessibles», déclare Frank Rosenthal, consultant en marketing de détail. Les pistes avancées par la marque sont nombreuses. Concernant l’offre de produits non alimentaires, dont les ventes reculent, cela passera probablement par la suppression des rayons électroménager et high-tech. Au profit des rayons dédiés aux articles de mode, de décoration et d’ameublement, qui resteront.

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Auchan espère aussi retrouver son pouvoir d’attraction, avec des prix en baisse, alors que ses étiquettes restent souvent 30 % plus élevées que celles de Leclerc. Un autre levier : le déploiement de ses produits de marque distributeur (MDD) pour qu’ils représentent 40% du chiffre d’affaires de la marque d’ici 2023, contre 23 % aujourd’hui.

Ce plan suffira-t-il à remettre Auchan sur les rails ? Certains restent pessimistes. “Le groupe est impossible à récupérer. Cette marque est un nain qui pèse presque autant que Lidl. Il ne peut plus survivre seul», confie à Capital Clément Genelot, spécialiste de la distribution chez Bryan, Garnier & Co. Pour les 54 000 salariés du groupe en France, c’est le moment de croiser les doigts… ou de peaufiner leur CV.

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