l’essentiel
Selon un ancien ministre d’Emmanuel Macron, les plans sociaux annoncés chez Auchan et Michelin ne sont que le début d’une longue série, car l’incertitude politique risque d’affecter l’économie.
« Depuis l’arrivée de Barnier, rien ne va plus. Il y a des plans sociaux parce qu’il a un côté dépressif… » La plaisanterie de cet ancien ministre ne cache pas bien son inquiétude. En effet, les annonces d’Auchan et plus encore de Michelin inquiètent les macronistes. « Tout le monde sait qu’Auchan va mal parce que le modèle ‘hyper-hyper’ s’efface. Mais Michelin est plus sérieux. C’est le symptôme d’une perte de compétitivité en France, mais c’était notre point fort», reconnaît cet ancien pilier du gouvernement.
Carnets de commandes vides
Notre ancien ministre anticipe un mouvement profond : « Les investisseurs nous disent qu’ils ne veulent plus investir tant qu’ils ne savent pas où veut aller le gouvernement, mais les débats autour du budget sont loin de les rassurer. Au fond, depuis la dissolution, les carnets de commandes sont vides parce que les incertitudes politiques sont trop grandes. De quoi mettre un terme à la baisse du chômage qui a déjà ralenti.
La spirale jospiniste
Michel Barnier, conscient du risque politique, semblait vouloir s’emparer du dossier. Hier à l’Assemblée, lors des questions d’actualité, il a insisté : « Je m’inquiète de savoir ce qu’on a fait dans ces groupes avec l’argent public qu’on leur a donné. Je veux savoir.” Il a annoncé vouloir « poser des questions » aux dirigeants de ces grandes firmes, puis « tirer les leçons » des dérives et dérives potentielles. Mais il n’a pas précisé quelles pourraient être ces leçons. « Le risque est de nourrir le sentiment que la politique est incapable d’agir », explique notre ex-ministre, avant d’ajouter d’un regard vers Olivier Faure qui déjeune à quelques mètres de là : « Nous repartons. dans la spirale jospiniste… » Pour mémoire, en 1999, commentant les licenciements boursiers chez Michelin, Lionel Jospin disait : « Il ne faut pas tout attendre de l’État ». Cela lui a en partie coûté l’élection présidentielle.
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