La justice française bloque 28 sites pirates en donnant leurs adresses

Suite à une récente décision de justice, les opérateurs français doivent bloquer l’accès à 28 sites illégaux de téléchargement et de streaming. Mais comme toujours, les mesures adoptées pourraient ne pas suffire.

La chasse aux pirates continue. Et pour au moins la quatrième fois cette année, une décision de justice impose aux principaux fournisseurs d’accès Internet français (Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR) de bloquer plusieurs dizaines de sites proposant des contenus piratés (films, séries, musiques, logiciels, jeux, etc. .) en téléchargement ou en streaming. Une nouvelle fois, cette décision émane du Tribunal judiciaire de Paris (voir le texte intégral de la décision RG n° 24/11901 du 18 octobre 2024). Et, comme les précédentes (voir notre article), elle fait suite à une convocation de plusieurs sociétés de production audiovisuelle et organismes de défense des ayants droit, comme l’Union des producteurs de cinéma (UPC), la Fédération nationale des éditeurs de films (FNEF), le Numérique. Le Syndicat de l’édition vidéo (SEVN), l’Association des producteurs indépendants (API), le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNCIA) ainsi que Gaumont et Disney.

L’objectif est toujours le même : empêcher les internautes situés en – plus précisément les clients des opérateurs précités – d’accéder à des sites proposant illégalement des contenus protégés par le droit d’auteur – en l’occurrence des films et des séries . L’éternel combat de ces sociétés de production et la protection des ayants droit, qui souffrent du piratage. Comme toujours, sans qu’aucune mesure technique ne soit imposée, la justice exige que les opérateurs s’y conforment dans les quinze jours qui suivent la décision, pendant un délai de dix-huit mois.

Sites pirates : adresses bloquées

Cette fois encore, le tribunal donne une liste explicite des sites concernés, avec les adresses associées.

1. binged.live
2. blueseries.cc
3. cinezzz.club
4. extremedown.homes
5. filmstreaming2.info, hds.best
6. filmoflix.club
7. filmoflix.cx ;
8. filmoflix.cam
9. filmz-streaming.info
10. french-stream.wiki
11. hds-films.com
12. hds.so, hds-streaming.to
13. hdss.équipe ;
14. hotstream.moi
15. monflix.rip
16. papystreaming.vip
17. série.site
18. seriescultes.store
19. seriesstream.lien
20. sériesstreaming.buzz
21. streamcomplets.net
22. streamdeouf.run
23. voirserieshd.cc
24. wi-flix.wyz
25. wiflix.pw
26. wiliserie.cc
27. yopflix.cc
28. darkiworld.com, darkino6.top, darkino5.top, darkino4.top, darkino3.top, darkino2.top, darkino1.top, darkino.xyz, darkino.cc, darkino.world, darkino.pro, darkino.tel, darkino.space, darkino.asia, darkino.club, darkino.art, darkino.bz, darkino.biz, darkino.online, darkino.ink, darkino.me, darkino.ne, darkino.org, darkino.com, palixi. com, papaflix.com, tirexo.art, tirexo.lol, tirexo.org, tirexo.me, tirexo.net, zone-warez.com

Il existe de nombreuses plateformes qui avaient jusqu’ici échappé aux foudres de la justice, et notamment le très populaire DarkiWorld, successeur des célèbres Darkino et Tirexo (voir notre article) et ses multiples déclinaisons, ainsi que de nombreux sites spécialisés dans le streaming.

© CCM

Cependant, comme nous l’avons vu (voir les captures d’écran ci-dessus), ces sites restent très facilement accessibles en utilisant un DNS alternatif. Une opération simple, légale, et à la portée de tous, comme nous l’avons déjà souligné à de nombreuses reprises (voir notre article), le plus difficile étant de trouver les « bonnes adresses »… ce que fait la justice en les publiant en clair ! Presque tout le monde peut utiliser la liste comme répertoire pour télécharger des films ou regarder des séries en streaming…

Et même si les adresses interdites sont effectivement bloquées, les propriétaires des sites incriminés continueront à utiliser leur technique habituelle, en changeant simplement leur adresse, comme ils le font depuis des années. Pas d’inquiétude pour les connaisseurs, les adresses sont régulièrement mises à jour sur les messageries comme Telegram et les moteurs de recherche permettent de suivre les modifications.

De là à dire que les autorités luttent contre les éoliennes, il n’y a qu’un pas. A moins de mettre en place de nouvelles mesures techniques plus contraignantes, il y a fort à parier que ce jeu du chat et de la souris se poursuivra encore longtemps, au grand désarroi des ayants droit et de leurs représentants…

 
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