Le marché hypothécaire canadien n’est pas sorti du bois, affirme la SCHL

Le marché hypothécaire canadien n’est pas sorti du bois, affirme la SCHL
Le marché hypothécaire canadien n’est pas sorti du bois, affirme la SCHL

Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), 1,2 million de prêts hypothécaires à taux fixe devront être renouvelés l’an prochain, et leurs détenteurs feront face à des taux plus élevés qu’au moment de leur signature. avait contracté.

Ce constat, contenu dans le rapport publié lundi par le SL sur le secteur des prêts hypothécaires résidentiels, montre que des risques subsistent sur le marché hypothécaire du pays.

Les auteurs du rapport affirment que 85 % des prêts hypothécaires à taux fixe devant être renouvelés en 2025 ont été contractés alors que le taux préférentiel de la Banque du Canada était égal ou inférieur à 1 %.

La semaine dernière, la Banque du Canada a réduit son taux directeur de 50 points de base, le faisant passer de 4,25 % à 3,75 % ; bonne nouvelle pour les emprunteurs. De nouvelles baisses sont attendues au cours des prochains mois.

Mais le SL note que la pression financière sur les ménages à travers le pays se reflète dans les taux hypothécaires en souffrance. En effet, pour la première fois depuis 2020, début de la pandémie de COVID-19, le taux de prêts hypothécaires en souffrance a commencé à augmenter fin 2023.

La hausse des taux d’intérêt au renouvellement cette année a contribué à faire grimper le taux des prêts hypothécaires en souffrance à 0,19 % au deuxième trimestre, contre un niveau record de 0,14 % en 2022.

Cependant, le SL précise qu’il reste bien en dessous du taux de 0,28% avant la pandémie.

Alors que les taux sur ces comptes en souffrance sont restés bas pour les banques et les coopératives de crédit, ils augmentent dans les entités d’investissement hypothécaire pour dépasser les niveaux d’avant la pandémie après avoir atteint 1,15 % au premier trimestre.

Cette hausse est survenue alors que les prêteurs non traditionnels ont également signalé une croissance de la dette hypothécaire plus rapide que l’ensemble du marché au deuxième trimestre.

Des ménages en situation plus vulnérable

La Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) souligne que les ménages canadiens sont dans une position plus vulnérable. Sur la photo, le centre-ville de Vancouver. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Sophie Chevance

Le contexte économique dans le secteur hypothécaire a changé depuis le printemps dernier, explique Tania Bourassa-Ochoa. L’économiste en chef adjoint du SL affirme que la pression financière est ressentie aussi bien par les ménages locataires que par les ménages propriétaires.

Dans le cas de ces derniers, cette pression se manifeste par taux de délinquancec’est-à-dire les situations dans lesquelles les emprunteurs n’ont pas effectué de remboursement sur leur prêt hypothécaire depuis au moins 90 jours.

Cette augmentation du taux de délinquance devrait se poursuivre, au moins jusqu’à la fin de l’année et l’année prochaine.says Tania Bourassa-Ochoa.

Cette baisse de taux [d’intérêt] devrait injecter un peu de « dynamisme » dans l’économieselon elle. Et cela allégera la pression sur certains ménages.

Même si l’on s’attend à ce que les gens soient en mesure d’effectuer leurs paiements, les ménages se trouvent dans une situation beaucoup plus vulnérable.

Une citation de Tanya Bourassa-Ochoa, économiste en chef adjointe à la SCHL

Des taux plus élevés qu’au début de la pandémie

Les quelque deux millions de personnes qui devront renouveler leur prêt hypothécaire en 2025 et 2026 se verront proposer des taux plus élevés que ceux qui leur ont été offerts au début de la pandémie de COVID-19.

Du côté des taux fixes, la baisse sera notable, mais pas autant que du côté des taux variables, poursuit Mme Bourassa-Ochoa.

La semaine dernière, le gouvernement de Doug Ford en Ontario a déclaré qu’il prévoyait 6 000 mises en chantier de moins cette année et l’année prochaine, et un millier de moins en 2026, par rapport à ce qui était prévu dans le budget annuel du printemps. dernier. Et ce, en pleine crise du logement que traverse le pays.

L’an dernier, la hausse des taux d’intérêt a eu un impact à la baisse sur les mises en chantier, explique Tanya Bourassa-Ochoa : il aurait pu y avoir 30 000 mises en chantier de plus, n’eut été de cette hausse des taux. C’est une autre partie du problèmeelle admet.

Ralentissement de la croissance de la dette

Les auteurs du rapport publié lundi par le SL notons en outre qu’en juillet 2024, la dette hypothécaire résidentielle a augmenté de 3,5 % par rapport à juillet 2023, pour atteindre 2 200 milliards de dollars. Les coûts d’emprunt élevés et la modération des achats de logements expliquent le ralentissement de la croissance de la dette.

Cependant, le ralentissement de l’inflation et la réduction subséquente du taux directeur de la Banque du Canada devraient stimuler le secteur hypothécaire et favoriser sa croissanceselon le SL.

Les longues périodes de récupération sont populaires

Autre constat du rapport : les emprunteurs privilégient un taux hypothécaire fixe d’une durée de trois ans ou plus, mais inférieure à cinq ans. En juillet 2024, ces prêts hypothécaires représentaient plus de la moitié de tous les nouveaux prêts hypothécaires accordés par les banques à charte (24,3 milliards de dollars sur 43,7 milliards de dollars). Seuls 12 % des nouveaux prêts hypothécaires émis en juillet 2024 étaient à taux fixe sur cinq ans.

Les prêts hypothécaires à taux variable ont également gagné en popularité après avoir atteint des niveaux exceptionnellement bas l’été dernier.

Enfin, les prêts hypothécaires à longues durées d’amortissement sont privilégiés par les emprunteurs : près de deux prêts hypothécaires récemment émis sur trois avaient un amortissement de plus de 25 ans au second semestre 2023, contre seulement la moitié en 2020.

Avec les informations de Philippe De Montigny.

Avec les informations de La Presse Canadienne

 
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