Collecte des résidus alimentaires en entreprises : Québec dépasse sa cible

Pour l’année 2024, l’objectif de la Ville de Québec était de convertir 800 entreprises à la collecte des résidus alimentaires pour la clientèle institutionnelle, commerciale et industrielle (ICI). Depuis le lancement du service en avril dernier, 1 185 organismes du Québec se sont joints à la collecte.

Dans un courriel adressé à Radio-Canada, le porte-parole de la Ville de Québec, Jean-Pascal Lavoie, mentionne que parmi ce nombre, environ la moitié sont des restaurants, des épiceries et d’autres grands générateurs de gaspillage alimentaire.

Il s’agit d’un départ qui dépasse largement l’objectif de 800 fixé pour 2024 et la Ville de Québec se réjouit de l’enthousiasme démontré par l’ICI.

Une citation de Jean-Pascal Lavoie, porte-parole de la Ville de Québec

Les restaurants et épiceries ont levé la main en grand nombre pour participer à la collecte.

Photo: Radio-Canada / Jérémie Camirand

Faciledisent deux entreprises

Radio-Canada a visité plusieurs entreprises qui ont ajouté dans leurs locaux un bac dédié aux sacs violets. Cette collection répondait pour l’essentiel à un besoin et une envie de jeter. de manière plus responsable.

Le grossiste alimentaire Raton Provisions a tenté l’expérience durant l’été. Les cofondateurs, Nicolas Roy et Laurence Côté, mentionnent qu’ils ont dû changer certaines habitudes, mais que la pratique était plutôt facile à intégrer dans leur quotidien.

En entreprise, il existe de nombreux changements difficiles à réaliser, notamment pour les PME, mais faciles à mettre en œuvre» reconnaît Laurence Côté en mentionnant qu’il lui suffit de scanner un QR code pour recevoir de nouveaux sacs gratuitement.

Nicolas Roy estime qu’un peu plus de 60 kg de déchets alimentaires sont jetés chaque semaine dans des sacs violets.

Nous avons réduit notre volume de déchets des trois quarts. Oui, c’est le même poids, mais sachant que ça va vers le bon usage.

Une citation de Nicolas Roy, co-fondateur de Raton Provisions, grossiste alimentaire
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Laurence Côté et Nicolas Roy, les cofondateurs de Raton Provisions, jettent désormais leurs déchets alimentaires dans des sacs violets.

Photo: Radio-Canada / Jérémie Camirand

Les entreprises ont le choix entre deux formats de sacs violets, l’un d’une contenance de 45 litres et l’autre de 13 litres. Un accompagnement personnalisé est également proposé par la Ville pour faciliter la mise en œuvre.

Les déchets alimentaires de la boulangerie Chez Lefebvre de Limoilou sont acheminés deux fois par semaine vers l’usine de biométhanisation.

Le propriétaire Louis Lefebvre avait été approché par la Ville, mais il était déjà convaincu avant même la présentation du projet. Nous voulions faire une bonne action pour l’environnementdit-il.

Le propriétaire de la boulangerie située au 3e Avenue considère qu’il n’y a pas eu d’adaptation pour ses salariés. Il n’y a eu aucun changement opérationnel dans la cuisine, cela s’est fait automatiquement.

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Depuis cet été, Louis Lefebvre, propriétaire de la boulangerie Chez Lefebvre, trie ses déchets alimentaires.

Photo: Radio-Canada / Jérémie Camirand

En conférence de presse samedi, le maire de Québec, Bruno Marchand, a évoqué la biométhanisation dans son rapport après trois ans de mandat. La famille qui prend son petit-déjeuner le matin, sa vie a changé ces trois dernières années, car désormais il est facile de biométhaniser, il est facile de prendre ses déchets de table et de les mettre dans un sac violet.

Un pas si réussi incroyable

Marie- Turcotte, professeure en sciences de gestion à l’UQAM et directrice du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale, n’est pas surprise par cet engouement des entreprises.

Cela représentait un besoinelle croit, dans le sens où il y avait déjà une attitude positive, parce que la plupart des gens cherchent à avoir des pratiques socialement et écologiquement responsables, mais parfois, nous n’avons pas les moyens de le faire.

Les odeurs de compostage ou l’espace dédié à la réception des déchets auraient pu constituer un frein à la conversion des entreprises. Toutefois, les projets pilotes testés avant le lancement de la collection ont facilité, selon elle, une mise en œuvre à grande échelle.

>>Une dame manipule un sac de déchets alimentaires.>>

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Plusieurs projets pilotes ont été testés avant le lancement des différentes collections. En 2020, cette famille de Limoilou a essayé les sacs violets à la maison. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

Pour les restaurants et épiceries, c’est plutôt une solution améliorée qui leur est proposée. C’est à leur avantage de le faire.

Une citation de Marie-France Turcotte, professeure de sciences de gestion à l’UQAM et directrice du Département de stratégie, responsabilité sociale et environnementale

Mme Turcotte estime même que certains aspects logistiques de la collecte pourraient influencer d’autres municipalités du Québec.

Je pense que cela aura un impact, d’autant plus qu’à court terme le succès est fort.

Elle rappelle cependant que la Municipalité a été commis afin que le projet puisse voir le jour, notamment sur l’aspect financier.

La création de l’usine de biométhanisation a également coûté plus cher que prévu à la Ville. L’enveloppe initiale était estimée à 124 millions de dollars. En fin de compte, l’usine a coûté 216 millions de dollars.

Le gros des dépenses est encore pris au niveau public, ce ne sont pas les restaurants et épiceries qui supportent ces dépensesdit le professeur.

Avec la collaboration de Louis-Simon Lapointe et Jérémie Camirand

 
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