Un agent de détention travaillant à La Brénaz (GE) a fourni des médicaments et des téléphones aux détenus. Il a été interpellé par la police (IGS) en début de semaine. Depuis mardi, il est incarcéré à la prison de Champ-Dollon en attendant son procès.
Evidemment, les faits sont graves. « Il y a parfois des soupçons, mais pour que l’arrestation ait lieu sur le lieu de travail, comme ce fut le cas, il faut qu’il y ait des preuves. C’est vrai», confie un connaisseur de ce type d’affaire.
Ici, les faits relatifs aux stupéfiants concernent des quantités importantes. Ce sont ceux-ci qui ont éveillé les soupçons, alors que des centaines d’objets interdits et de doses de drogue sont débusqués chaque année par les gardiens : introduire de tels volumes semblait impossible sans l’existence d’une complicité interne.
Avant d’être stationné à La Brénaz, le prévenu travaillait à la prison-hôpital Curabilis. Si son arrestation surprend, dans la profession, tout le monde n’est pas surpris. “Je reste convaincu que d’autres l’ont fait mais sont passés entre les mailles du filet”, déclare un gardien.
Le précédent cas similaire et d’importance remonte à une dizaine d’années. De 2011 à 2016, un gardien de Champ-Dollon vendait de la drogue et fournissait des téléphones aux détenus, mais effectuait également des transactions financières en leur nom. Ce sont des agents infiltrés qui ont aidé à le faire tomber. Reconnu coupable de corruption passive, de blanchiment d’argent et d’infractions en matière de drogue, il a été condamné à 30 mois de prison, dont 6 mois.