Emmanuel Macron a-t-il « brûlé la caisse » ? – .

Emmanuel Macron a-t-il « brûlé la caisse » ? – .
Emmanuel Macron a-t-il « brûlé la caisse » ? – .

Signe de la sérénité avec laquelle le gouvernement attend, vendredi 31 mai au soir, la notation de Standard & Poor’s sur la dette française, Bruno Le Maire devait recevoir jeudi 30 mai au soir tous ses anciens et actuels collaborateurs pour marquer ses sept ans. années à la tête du ministère de l’Économie et des Finances. Un record, l’actuel locataire de Bercy n’étant surpassé que par Valéry Giscard d’Estaing, dont les huit années dans ce qui était alors rue de Rivoli se sont déroulées en deux temps, et en partie comme secrétaire d’État.

Mais Bruno Le Maire a aussi un autre bilan, moins réjouissant, à son actif : les 911 milliards d’euros de dette publique supplémentaire que la France a dû supporter depuis 2017.

Au point que l’Assemblée nationale a convoqué une commission d’enquête depuis la mi-mai. « visant à établir les raisons de la très forte croissance de la dette française depuis l’élection présidentielle de 2017 ». L’objectif des Républicains, qui ont voulu cette commission d’enquête et ont assumé la présidence, est clair : démontrer qu’Emmanuel Macron et son ministre des Finances ont “J’ai brûlé la caisse”selon l’expression de leur candidate Valérie Pécresse lors de la campagne 2022.

“Les Gilets jaunes ont été une rupture”

« Un milliard d’euros n’a pas la même signification, en France, aujourd’hui et hier »leur a cependant rappelé le spécialiste des finances publiques François Ecalle. Il insiste sur la nécessité de mesurer la dette non pas en milliards, mais par rapport au PIB. Et à cette aune, la hausse de 12,6 points de la dette sous Emmanuel Macron pèse peu comparée aux 26,3 points de Nicolas Sarkozy !

Et s’il notait que « La France est le pays de la zone euro où l’augmentation de la dette a été la plus forte » depuis 2017, l’ancien conseiller principal à la Cour des comptes reconnaît aussi que la présidence Macron “C’était un plutôt bon début”. “On a vu la réduction des déficits, les dépenses publiques ont été bien maintenues, il y a eu un début d’économies, il expliqua. Mais les gilets jaunes étaient une pause. »

Face au mécontentement, Emmanuel Macron a en effet été contraint de cesser de réduire les dépenses, tout en continuant de baisser les impôts, creusant ainsi le déficit. Ce que François Ecalle a résumé en deux chiffres : la baisse de 1,7 point de PIB des prélèvements depuis 2017 et la hausse concomitante de 1,7 point de PIB d’un déficit déjà élevé. D’où l’envolée de la dette, même hors crise sanitaire.

« Une demande sociale de dette » de la part d’« un électorat vieillissant »

Cet écart entre les retenues en berne et la stagnation, voire la hausse, des dépenses, c’est aussi ce que a relevé mercredi 29 mai la Cour des comptes dans son rapport sur les comptes de la Sécurité sociale, mettant en avant le coût des niches sociales (+ 8 milliards d’euros). sous Emmanuel Macron) par rapport à la hausse des dépenses, notamment de santé (+ 6 milliards d’euros). « Alors qu’il n’y a pas de réel effort pour économiser de l’argent »a tonné son premier président Pierre Moscovici.

Devant la commission d’enquête de l’Assemblée, l’économiste François Facchini, professeur à Paris I-Panthéon Sorbonne, a également mis en garde contre le risque de « gérontocratie ». « L’électorat vieillissant veut davantage de dépenses sociales, de santé et de retraites, et le gouvernement doit y répondre. il expliqua. Or, les électeurs souhaitent que ces dépenses soient réalisées sans impôts supplémentaires : nous reportons donc le fardeau sur l’avenir. »

mis-à-part « demande sociale de dette »François Facchini pointe l’incapacité des gouvernements sans majorité à réduire les dépenses « parce qu’ils doivent constamment négocier avec les députés qui le demandent pour leur circonscription ou selon leur idéologie, il a résumé. C’est le cas du gouvernement actuel qui ne peut pas engager de réformes majeures. »

Le gouvernement assure de ses intentions de réformes

C’était déjà l’une des préoccupations des agences de notation l’année dernière. Constatant le passage difficile au Parlement de la réforme des retraites, Fitch a abaissé la note française, soulignant que «L’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes de Macron.» Bruno Le Maire a répondu en assurant que la France continuerait à « faire passer des réformes structurantes ».

Malgré le risque politique que cela constitue, le gouvernement n’a pas attendu les élections européennes pour annoncer une réforme de l’indemnisation du chômage, qui devrait rapporter 3,6 milliards d’euros aux budgets sociaux.

“Si mon tempérament avait été de reporter les difficultés après les élections, je n’aurais pas annoncé la réforme de l’assurance chômage”, a souligné le Premier ministre Gabriel Attal, jeudi matin sur RTL. Une manière de rassurer Standard & Poor’s sur ses intentions de réformes.

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L’Insee révise ses bases

L’Insee doit publier vendredi 31 mai au matin une version révisée des comptes nationaux 2021, 2022 et 2023. Cette mise à jour est accompagnée d’un « révision des bases » qui est destiné à « Réaligner l’ensemble des séries de comptes nationaux vers de meilleures sources et modifier certaines méthodes afin de mieux décrire le fonctionnement de l’économie ».

L’Insee va également changer l’année de référence sur laquelle il base ses calculs, passant de 2014 à 2020. Cela pourrait « conduire à des révisions significatives du niveau de certains agrégats macroéconomiques », prévient-elle. Le niveau du PIB pourrait par exemple être très légèrement révisé à la baisse, ce qui pourrait, à la marge, impacter le ratio dette/PIB. Mais, rassure l’Insee, « ces changements auront beaucoup moins d’impact sur les évolutions à long terme ».

 
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