Le groupe automobile Stellantis, maison mère des constructeurs Peugeot, Fiat et Chrysler, a dévoilé ce jeudi 31 octobre ses derniers résultats du 3ème trimestre 2024. Ils sont en chute libre. Quelles en sont les raisons ? Faut-il s’inquiéter des usines historiques, comme celle de Sochaux (Doubs).
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Le groupe automobile aux 15 marques traverse une période difficile après des années de bénéfices records, depuis 2021, période de la fusion de PSA (Peugeot-Citroën) et FCA (Fiat-Chrysler).
Stellantis avait déjà annoncé fin septembre une révision à la baisse de son objectif de marge opérationnelle, désormais estimée entre 5,5% et 7%, contre “à deux chiffres” précédemment, pour l’année 2024.
Les ventes sont en berne et les résultats du 3ème trimestre le confirment. Ils ont baissé de 27% pour atteindre un niveau de 33 milliards d’euros. En termes de véhicules, Stellantis a livré 1.148.000 véhicules au troisième trimestre, soit une baisse de 279.000 unités sur un an (-20%), a indiqué la direction de Stellantis dans un communiqué publié ce jeudi.
Difficultés sur le marché nord-américain
Ces chiffres en chute libre sont en grande partie dus à la situation des ventes d’automobiles sur le marché américain. En Amérique du Nord, le chiffre d’affaires de Stellantis s’est effondré (-42%) en raison d’une baisse des ventes et des promotions lancées pour réduire les stocks de véhicules.
En Amérique Latine, les ventes ont augmenté de 14% grâce à une forte demande au Brésil et en Argentine, mais le chiffre d’affaires a baissé de 2%, simplement en raison de taux de change défavorables.
Lancements retardés en Europe
Si Stellantis est en difficulté depuis plusieurs mois, c’est aussi parce que le marché européen est plutôt déprimé. Mais aussi parce que le 3e trimestre 2024 a été marqué par la « transition » entre deux générations de véhicules, avec plusieurs retards de lancement, comme ceux des Citroën C3 et C3 Aircross. Ces difficultés ont notamment ralenti le chiffre d’affaires en Europe (-12%).
Comment Stellantis peut-il relever la barre des ventes ?
Si les ventes de Stellantis plongent, il ne faut pas oublier que le groupe part de très bons résultats, un record ces dernières années. Stellantis n’est pas dans le rouge. Le groupe automobile a réalisé un bénéfice de 18,6 milliards d’euros en 2023. Oui, des milliards.
Face aux difficultés des marchés américain et européen, mais aussi à une concurrence chinoise accrue, le groupe de Carlos Tavares compte désormais sur la montée en puissance des vingt nouveaux véhicules lancés en 2024, comme le nouveau Peugeot 3008, qui a enregistré 75 000 commandes, ou encore la Citroën C3 (50 000 commandes). Le groupe a également lancé en Europe des modèles électriques d’entrée de gamme de son partenaire chinois Leapmotor.
“C’est certes inquiétant, alors que nous sommes en plein lancement, nous espérons que les 3008 et 5008 produits à Sochaux connaîtront le succès et contribueront à tirer le groupe vers une meilleure situation” indique Benoit Vernier, CFDT de l’usine de Sochaux dans le Doubs, modernisée ces dernières années pour être « l’usine du futur » et adresser le marché de l’électrique.
Pour ces deux modèles 3008 et 5008, le site de Sochaux lance dès novembre la demi-nuit, soit 450 intérimaires embauchés.
Sochaux produit actuellement 15 à 20 % de véhicules électriques, 1 à 20 % de véhicules thermiques, le reste est hybride, explique Bilal Benchaa, délégués CFDT. “A Sochaux, nous ne ressentons pas la baisse des résultats et des ventes, mais nous sommes en pleine transition électrique et nous n’avons ressenti aucune dynamique de commandes 100% électrique” ajoute le syndicaliste.
L’usine historique Peugeot compte 5 500 salariés.
En août 2024, tous constructeurs confondus, les ventes de voitures électriques en France ont chuté de 33 % sur un an. Les ventes de voitures hybrides se sont stabilisées, elles constituaient 43 % du marché des véhicules particuliers en août 2024.
