Le Maroc, cible des investissements chinois dans les batteries

Le Maroc, cible des investissements chinois dans les batteries
Le Maroc, cible des investissements chinois dans les batteries

Près de 10 milliards d’euros. C’est le montant des investissements que six sociétés cotées chinoises ont déclaré ces derniers mois vouloir réaliser au Maroc : BTR New Material, CNGR Advanced Material, Gotion, Hailiang, Shinzoom et Tinci. Qu’est-ce qu’ils ont en commun? Tous sont spécialisés dans la production de batteries, ou de leurs composants, pour voitures électriques.

Trois de ces annonces ont déjà été signées avec le gouvernement marocain, tandis qu’une quatrième implique la holding royale Al Mada à travers une joint-venture. Elles interviennent au moment où le secteur chinois, qui produit les trois quarts des batteries pour voitures électriques dans le monde, est soupçonné de dumping par les États-Unis et l’Union européenne (UE).

Le 14 mai, la Maison Blanche a augmenté la taxe sur les importations chinoises de batteries lithium-ion et de composants de batteries de 7,5 % à 25 %, et celle sur les voitures électriques devrait passer de 25 % à 100 %. De son côté, Bruxelles s’est donné jusqu’au 5 juin pour décider d’augmenter ses droits de douane sur les voitures électriques chinoises, actuellement taxées à 10 %.

Face aux offensives européennes et américaines, les entreprises chinoises qui ont déclaré leur volonté d’investir au Maroc ne cachent pas leurs motivations. Les incitations fiscales offertes par le royaume chérif sont attractives et sa main d’œuvre, abondante et relativement qualifiée, est plus abordable qu’en Europe.

Premier exportateur automobile vers l’UE

Saluée par tous les observateurs, sa proximité avec le Vieux Continent et sa connectivité au transport maritime ont élevé le pays au rang de premier exportateur de voitures vers l’UE, grâce aux implantations de Renault et Stellantis (ex-PSA). Dans le détroit de Gibraltar, le port à conteneurs Tanger Med se trouve à moins d’une heure de l’Espagne et à cinq jours des côtes américaines.

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Mais ce sont surtout les accords de libre-échange que Rabat a signés avec Washington et Bruxelles qui intéressent les entreprises chinoises. « La plupart des produits [fabriqués au Maroc] peut entrer sur les marchés européens et américains sans droits de douane »a souligné, le 8 mai, Hailang, qui envisage de construire une usine de cuivre dans le nord du pays.

Dans la bataille mondiale autour des véhicules électriques, ces accords ont un poids prépondérant, ancrant encore davantage le Maroc, pays connecteur, comme le Vietnam et le Mexique, aux nouvelles Routes de la Soie. « C’est le seul de la région qui relie l’Afrique et l’Europe, qui constitue un point de passage pour le commerce asiatique et qui bénéficie des accords de libre-échange avec les États-Unis et l’UE »explique Vincent Vicard, directeur adjoint du Centre de prospective et d’information internationale.

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