Ottawa ira de l’avant avec un train à grande vitesse entre Québec et Toronto

Le gouvernement Trudeau annoncera dans les prochaines semaines un projet de train à grande vitesse (TGV) pour relier Québec et Toronto, a appris Radio-Canada. Un TGV au Canada serait une première et est perçu comme une révolution économique par le gouvernement et les experts.

Les promoteurs du projet espèrent que le train transportera les passagers de Montréal à Toronto en trois heures. En voiture, il faut 5h30 pour relier les deux villes.

Selon nos sources, la vitesse souhaitée est de 300 km/h, soit le double de celle des trains de VIA Rail actuellement.

Le train empruntera une voie réservée électrifiée, qui sera nouvellement construite. Ses visites seront également très fréquentes. En plus de Québec, Montréal et Toronto, il devrait desservir Trois-Rivières, Laval, Ottawa et Peterborough.

Parcours exploratoire (non définitif) des villes qui seraient desservies par le futur TGV canadien.

Photo : Radio-Canada / VIA TGF-HFR

C’est le gouvernement Trudeau qui annoncera la nouvelle dans les prochaines semaines, et peut-être le premier ministre Justin Trudeau lui-même.

Le gouvernement n’a pas souhaité confirmer nos informations, le contrat n’ayant pas encore été attribué. La finalisation du contrat pourrait prendre encore plusieurs mois, jusqu’au printemps.

Notre gouvernement libéral a un plan ambitieux et transformateur pour l’avenir du Canada écrit par courriel le cabinet de la ministre fédérale des Transports, Anita Anand.

Le 16 octobre, lors d’une conférence économique à Toronto, le ministre a déclaré que le gouvernement fédéral va de l’avant avec l’un des trois mémoires reçus des consortiums pour un train haute fréquence et haute vitesse.

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Anita Anand, ministre des Transports du Canada et présidente du Conseil du Trésor

Photo : La Presse Canadienne / Adrian Wyld

C’est extrêmement important, car cela augmentera la productivité, l’efficacité, réduira les émissions de gaz à effet de serre et nous permettra de construire davantage de maisons le long de ces voies ferrées. Nous sommes très excités et nous avons hâte.

Une citation de Anita Anand, ministre des Transports du Canada, le 16 octobre, au Forum économique international des Amériques

Selon une Source proche du dossier, les consortiums ont estimé que la fréquentation aurait été trop faible avec un train à haute fréquence, les clients recherchant plutôt le temps de trajet le plus court possible.

Par ailleurs, VIA TGF, la société d’État fédérale créée en novembre 2022 pour développer un corridor ferroviaire entre Québec et Toronto, devrait changer de nom afin de ne plus faire référence uniquement à la haute fréquence.

Selon une Source gouvernementale, les travaux des consortiums ont démontré que l’option du train à grande vitesse était beaucoup moins cher que prévu initialement. Transports Canada a initialement estimé que le coût d’un TGV pourrait s’élever à 80 milliards de dollars.

On ne sait pas lequel des consortiums a remporté l’appel d’offres. Cependant, comme le bureau de projet est propriétaire de toutes les soumissions, il pourrait utiliser le meilleur de chacune d’entre elles.

Les trois consortiums qui ont présenté des propositions

1) Cadence

CDPQ Infra, AtkinsRéalis, Systra Canada, Keolis Canada, Air Canada, SNCF Voyageurs SA

2) Développeurs ferroviaires interurbains

Partenaires de développement interurbain, Kilmer Transportation, First Rail Holdings, Jacobs, Hatch, CIMA+, RATP Dev Canada, First Group, Renfe Operadora, Meridiam, DF Canada Infrastructures Group Inc.

3) Partenaires ferroviaires QCONNEXION

Fengate, John Laing, Bechtel, WSP, Deutsche Bahn

Le projet sera co-développé par le bureau de projet public et le consortium privé.

Il faudra quatre à cinq ans pour concevoir la future voie à grande vitesse. Les fonds pour la mise en œuvre doivent être alloués à la fin de cette période.

Il n’est donc pas exclu qu’un autre gouvernement puisse le modifier ou l’annuler.

Évitez de construire davantage d’autoroutes et d’aéroports

Le TGVc’est une bonne nouvelle, selon Pierre Barrieau, chargé de cours à l’Université de Montréal en planification des transports et consultant pour la firme Gris Orange.

Il anticipe avantages majeurs à long terme, ce qui aider à financer ce projet par exemple en évitant de construire davantage d’autoroutes et davantage d’aéroports.

Nous construisons un projet comme celui-ci depuis 150 ans. Le Canada méritait mieux qu’un train à haute fréquence.

Une citation de Pierre Barrieau, chargé de cours à l’Université de Montréal en planification des transports

L’expert estime également qu’un train à grande fréquence, sans la grande vitesse, n’aurait pas apporté une transformation de la mobilité et la demande des clients aurait été trop faible.

Pierre Barrieau ne serait pas surpris si le projet finissait par coûter 120 milliards de dollars.

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Selon le site Japan Rail, les trains à grande vitesse Shinkansen atteignent une vitesse maximale de 320 km/h.

Photo : avec l’aimable autorisation de Japan Rail

Les pays dont l’économie est moins développée que le Canada disposent déjà de trains à grande vitesse. La Turquie a le YHT et la Pologne, le PKPqui peut atteindre 250 km/h. LE Al-Boraq en provenance du Maroc culmine à 320 km/h. L’Indonésie vient d’inaugurer le Whoosh qui monte à 350 km/h.

Le Brésil a un projet en cours TGV et l’Inde est en train d’importer le modèle japonais du Shinkansen.

 
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