La réponse de la Chine pourrait nous nuire bien plus que prévu

La réponse de la Chine pourrait nous nuire bien plus que prévu
La réponse de la Chine pourrait nous nuire bien plus que prévu

La date est fixée au 5 juin 2024. Date à laquelle on connaîtra enfin les résultats de l’enquête de la Commission européenne sur la prétendue concurrence déloyale des constructeurs chinois sur les voitures électriques. Ils bénéficieraient en effet largement de subventions du gouvernement chinois, leur permettant de baisser artificiellement leurs prix de vente ici. Des prix que les constructeurs européens ne peuvent pas respecter. Cette enquête demandée par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne depuis 2019, aboutira à une augmentation des droits de douane en Europe pour les véhicules en provenance de l’Empire du Milieu. Actuellement à 15%, il pourrait croître de 10 à 20%. Mais est-ce suffisant ?

Faut-il s’attendre à une augmentation des droits de douane pour les véhicules en provenance de l’Empire du Milieu ?© Dongfeng

La possibilité d’une bulle inflationniste

De son côté, l’administration Biden est allée encore plus loin la semaine dernière, le 14 mai, en augmentant les droits de douane… à 100 % ! Une mesure de protectionnisme contre les véhicules électriques chinois, auparavant taxés à 25 %. Une manière de tenter de protéger les constructeurs automobiles nationaux. Une décision dénoncée par Carlos Tavares, PDG de Stellantis, qui a expliqué que de telles décisions risqueraient de créer une bulle autour des marchés « protégés », ce qui pourrait créer de l’inflation en leur sein. Mais au-delà de cela, c’est la réponse de la Chine à cette augmentation plus que probable des droits de douane en Europe qui commence à faire peur. Par ailleurs, d’autres voix dissonantes se sont fait entendre, comme cette étude publiée début mai qui expliquait que pour que les véhicules européens soient réellement compétitifs par rapport aux modèles chinois importés, il faudrait probablement augmenter les droits de douane à 50 % sur le Vieux Continent. Ce ne sera pas le cas.

De 15 à 25 % sur les voitures européennes ?

Même si Ursula von der Leyen appelle à une réponse « ciblée » avec un « niveau de droits (…) qui correspondrait aux dégâts, qui sera bien moins extrême que celui des Etats-Unis, comme elle l’expliquait au Financial Times en mai 22 , La Chine ne doit pas rester impassible face aux décisions de Washington. Et celui qui viendra de Bruxelles. Et on apprend dans le quotidien chinois Global Times que la Chine étudierait à son tour une augmentation des droits de douane, qui pourraient passer des 15% actuels à 25% ! Les produits qui seraient concernés comprendraient les berlines et les SUV équipés de moteurs à essence d’une cylindrée de 2 500 cm3 ou plus. Selon Pékin, cette augmentation resterait néanmoins conforme aux recommandations de l’OMC.

Les constructeurs allemands perdent du terrain en Bourse

Cette annonce, qui n’a pour l’instant rien d’officiel, s’est directement ressentie en Bourse, avec Les constructeurs allemands qui ont immédiatement vu leurs prix baisser à Francfort, de 2,13% pour Mercedes-Benz, voire de 1,5% pour Volkswagen. Il faut dire que les constructeurs allemands, souvent liés aux constructeurs chinois dans des joint-ventures, exportent beaucoup vers la Chine. Et en sont particulièrement dépendants. Et qu’une telle réaction contre le protectionnisme européen pourrait leur être préjudiciable. D’ailleurs, plusieurs dirigeants, à commencer par Ola Källenius, PDG de Mercedes-Benz, s’étaient même prononcés en faveur non pas d’une augmentation mais d’une réduction des droits de douane. Suite du prochain épisode, le 5 juin !

 
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