Les députés ont approuvé la contribution exceptionnelle sur les entreprises de fret maritime voulue par l’exécutif, en la pérennisant contre son avis et en décidant également de plafonner la niche fiscale dont bénéficie le secteur à 500 millions d’euros.
Les députés ont approuvé samedi la contribution exceptionnelle sur les entreprises de fret maritime voulue par le gouvernement, la pérennisant contre son avis et décidant également de plafonner à 500 millions d’euros la niche fiscale dont bénéficie ce secteur. L’un des articles du projet de loi de finances pour 2025 prévoit d’établir un « taxe exceptionnelle » sur les grandes compagnies de fret maritime, qui devraient rapporter 500 millions d’euros l’année prochaine et 300 les suivantes, soutenues par le géant du secteur, l’armateur français CMA CGM.
Mais les députés ont approuvé un amendement de la députée écologiste Eva Sas qui pérennise cet apport au-delà de ces deux exercices budgétaires. Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, s’est prononcé contre cet amendement, soulignant que l’activité du fret maritime est une activité « activité cyclique »et que ce serait un “erreur” de « fixant dans la fiscalité de ce secteur d’activité une sorte de fiscalité permanente » depuis « ce résultat exceptionnel peut varier de manière très significative à la baisse ».
Le patron de CMA CGA met en garde contre la « surenchère » fiscale
Les députés ont également adopté un amendement du socialiste Philippe Brun, là encore contre l’avis du gouvernement, qui envisage de plafonner la niche fiscale de la taxe au tonnage à 500 millions d’euros. « Si ce dispositif avait été en place depuis 2022, il aurait permis à la fois de garantir la compétitivité globale du groupe français et de rapporter neuf milliards d’euros à l’Etat sur la période 2022-2024 »précise l’exposé des motifs de l’amendement. L’amendement a été voté par le Rassemblement national et à gauche, les bancs du « socle commun » ce qui soutient que le gouvernement soit à nouveau très démuni. Le patron de CMA CGM, Rodolphe Saadé, s’est dit prêt mardi dans un entretien à apporter sa contribution à l’effort collectif « pour redresser les finances publiques » du pays, à condition qu’il soit « limité et équitable »se disant “inquiet” de la « surenchère » de l’Assemblée Nationale.
Les modifications apportées à la copie du gouvernement par les députés pourraient être corrigées suite à la navette, ou en cas d’adoption du budget via l’article 49.3 de la Constitution, le gouvernement conservant dans ce cas les amendements de son choix. L’Assemblée examine pour la sixième journée consécutive le budget de l’Etat pour 2025. Si les députés ne parviennent pas à éliminer d’ici minuit les quelque 1.900 amendements restant à examiner, les débats reprendront le 5 novembre. A moins que le gouvernement n’écourte les discussions en activant l’article 49.3.