Visés par la hausse des droits de douane, les constructeurs chinois pourraient désormais produire encore plus de voitures électriques hors de leur pays d’origine, et notamment en Europe. Le but ? Échapper à cette taxe pour proposer des prix bas et envahir le marché.
Encore méconnues du grand public quelques années plus tôt, les marques chinoises sont désormais de plus en plus nombreux en Europe dans le domaine des voitures électriques. Et cela s’est notamment vu lors du dernier Mondial de l’Automobile de Paris.
Une solution miracle ?
Cela contrarie l’Union européenne, qui accuse les constructeurs de l’Empire du Milieu de concurrence déloyale. Ces derniers bénéficieraient en effet de subventions accordées par le gouvernement, leur permettant deafficher des prix particulièrement bas. Bien plus que ce que nos marques européennes peuvent se permettre. Pour les punir, Bruxelles a donc mis en place des droits de douane plus élevés, en plus des 10 % déjà en vigueur depuis plusieurs années.
Cette nouvelle taxe oscille entre 17,4 et 37,6% selon les constructeurs, entre ceux qui ont collaboré dans le cadre de l’enquête menée par l’Union européenne et les autres. Evidemment, les marques n’apprécient pas cette méthode, tout comme Pékin qui s’est également exprimé sur ce sujet. Pour rappel, seules les voitures électriques fabriquées en Chine sont concernées par cette nouvelle mesure. Et autant dire que les entreprises l’ont bien compris.
Les constructeurs n’ont évidemment pas l’intention de laisser cela se produire. Outre MG, qui a constitué suffisamment de stocks de sa MG 4 pour ne pas subir immédiatement la hausse des taxes, les marques ont trouvé une autre solution, très simple sur le papier. C’est simplement une question de produire leurs voitures à l’étrangerpour que fabriquer en Chine ne pose plus de problème à Bruxelles. Et autant dire qu’ils ne vont pas se priver, comme l’explique Actualités automobilesqui relaie un article de Bloomberg.
Selon les médias américains, les constructeurs chinois pourraient plus que doubler leur capacité de production à l’étranger au cours des prochaines années. Le but ? Répondez aux tarifs punitifs ainsi qu’à la demande toujours croissante des marchés émergents. Et cela a déjà bien commencé, comme le montre une carte illustrant les différents pays où les marques de l’Empire du Milieu exportent et produisent leurs voitures à travers le monde.
Des usines également en Europe
Actuellement, les constructeurs automobiles chinois possèdent des sites d’assemblage dans neuf pays, comme Russie, Mexique et même Espagne. Mais ils ne comptent évidemment pas s’arrêter là. BYD, par exemple, envisage de construire une nouvelle usine en Hongrie, ce qui permettrait à ses voitures d’être à nouveau éligibles au bonus écologique en France. Pour rappel, cette dernière devrait descendre à 3.000 euros dès l’année prochaine, avec des conditions sans doute plus sévères.
MG pourrait aussi avoir le droit à sa propre usine sur le Vieux Continent, avec le même objectif. De son côté, Volvo a décidé de fabriquer son EX30 dans son usine située en Belgique et non plus en Chine, afin là encore d’éviter la hausse des droits de douane. Ce qui permettrait également au SUV de bénéficier de l’IRA (Inflation Reduction Act) aux Etats-Unis, qui ont également serré la vis. Mais l’Europe n’est pas le seul continent qui intéresse les marques chinoises.
En effet, ils sont aussi très nombreux produire leurs voitures en Thaïlandeet ce chiffre devrait encore augmenter au cours des années à venir. L’Indonésie est également un choix populaire, tout comme l’Inde et le Brésil. Il faut savoir que des constructeurs comme BYD, GAC, SAIC ou encore Chery et Changan ont déjà annoncé pas moins de 10 projets de construction ou d’agrandissement d’usines à l’étranger. Au total, la production automobile chinoise devrait atteindre 2,7 millions d’unités d’ici 2026 dans 12 pays différents.