Les refuges refusent jusqu’à 60 sans-abri par nuit, affirme le maire d’Hochelaga-Maisonneuve

Les refuges refusent jusqu’à 60 sans-abri par nuit, affirme le maire d’Hochelaga-Maisonneuve
Les refuges refusent jusqu’à 60 sans-abri par nuit, affirme le maire d’Hochelaga-Maisonneuve

La crise du logement combinée à la problématique de l’itinérance place l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve (MHM) dans une impasse. Comment pourrait-on démanteler le campement Notre-Dame alors que les refuges refusent chaque nuit des dizaines de personnes ? demande le maire du district, Pierre Lessard-Blais.

Nous sommes actuellement dans une situation impossible. Il y a une crise du logement, les refuges sont pleins.

C’est ainsi que le maire Lessard-Blais a décrit mercredi la situation inextricable dans laquelle se trouvent non seulement la mairie de l’arrondissement, mais aussi ses organismes et les citoyens qui habitent à proximité du campement Notre-Dame.

En entretien à Tout un matin sur ICI Première, le maire de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve a expliqué que les trois refuges du quartier Hochelaga-Maisonneuve refusent chaque soir 30 à 60 personnes. Ces refuges comptent au total plus de 300 lits.

Les gens veulent entrer dans les refuges, mais aucune nouvelle ressource n’est ouverteexplique M. Lessard-Blais, qui rappelle que les projets d’hébergement évoqués dans d’autres arrondissements (par exemple, Rosemont et Ahuntsic-Cartierville) ont suscité un tollé. Les gens avaient peur de la cohabitation, ce qui n’est pas toujours facile en cas d’itinérancereconnaît l’élu municipal.

Nous avons des centaines de sans-abri à Montréal. Même si nous arrivons avec un bulldozer et démantelons le camp, ils n’ont pas d’autre endroit où aller.

Une citation de Pierre Lessard-Blais, mayor of the Mercier–Hochelaga-Maisonneuve district

L’été dernier, un campement a été démantelé dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Une lettre restée sans réponse

Le dilemme du district MHM est la suivante : comment démanteler le campement dans lequel se sont installés des dizaines de sans-abri, sachant qu’ils n’auront nulle part où aller ?

Le cas du campement de la rue Notre-Dame est d’autant plus compliqué que l’arrondissement ne peut le démanteler sans autorisation du Québec. En effet, ce terrain, sur lequel des dizaines de sans-abri ont élu domicile, appartient au ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTMDQ).

L’arrondissement tente de négocier avec Québec depuis le mois d’août. Voyant que ça ne bougeait pas beaucoupa déclaré le maire Lessard-Blais, une lettre a été envoyée le 7 octobre au MTMDQ.

Dans ce courrier – resté jusqu’ici sans réponse – la mairie de MHM explique que Actuellement, les ressources nécessaires pour maintenir [ces] les terrains dépassent les capacités de [l’]arrondissement.

Entretenir, c’est entre autres tondre le gazon, déneiger et ramasser beaucoup de déchets sur ces quelques kilomètres de terrain entourant une piste cyclable très achalandée.

C’est toujours très sensible lors de la réalisation d’opérations sur site. Souvent, ce que les gens appellent des déchets sont les biens des sans-abri qui ont perdu leur maison.

Une citation de Pierre Lessard-Blais, mayor of the Mercier–Hochelaga-Maisonneuve district

Le mois dernier, un incendie s’est déclaré dans le camp Notre-Dame ; Les pompiers l’ont maîtrisé et personne n’a été blessé. Mais l’incident a fait dire à Julie Grenier, du Mouvement pour mettre fin à l’itinérance à Montréal : qu’on ne devrait pas tolérer que des gens vivent dans de telles conditions à Montréal.

Moi aussi, je suis à bout de nerfs – Pierre Lessard-Blais

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Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, dit ne pas encore savoir s’il sera candidat aux prochaines élections municipales. « C’est un métier difficile et ingrat, mais tellement riche », a-t-il déclaré dans l’émission « Tout un matin ».

Photo : Radio-Canada

M. Lessard-Blais soutient que pas moins de deux ouvriers à temps plein maintenir ce secteur toute l’année. Bien entendu, la possibilité que le MTMDQ lègue le terrain à l’arrondissement (une des solutions proposées dans la lettre) ne donnerait pas MHM plus de ressources pour prendre soin de ces personnes sans abri et vulnérables. Mais ce serait une barrière administrative de moinsfait valoir Pierre Lessard-Blais.

Dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, où vivent 45 000 personnes, les voisins du camp Notre-Dame sont exaspérés. Moi aussi, je suis à bout de nerfss’est exclamé le maire au micro de Tout un matin. J’habite à proximité.

Lorsqu’on lui a demandé s’il comptait se représenter aux prochaines élections municipales, l’élu a répondu que ce n’était pas décidé.

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, qui réclamait l’an dernier la construction de 2000 logements par année, a annoncé mercredi qu’elle ne briguerait pas de nouveau mandat.

Mme Plante et M. Lessard-Blais sont tous deux membres de Projet Montréal.

 
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