Sur les 324 magasins Coop Pronto et 370 Migrolino en Suisse, environ 95% peuvent ouvrir tous les jours, et souvent jusque tard dans la soirée. La loi le leur permet car beaucoup de ces magasins sont soit rattachés à une station-service, soit situés à proximité immédiate d’une gare.
Mais même lorsque l’une de ces deux conditions n’est pas remplie, il existe un autre moyen de contourner la loi sur l’ouverture du travail le dimanche et le soir, à laquelle Coop et Migros n’hésitent pas à recourir : s’appuyer sur des exploitations agricoles de type familial. En Suisse, ceux-ci sont en effet explicitement exemptés des contraintes de temps prévues par le droit du travail, rapporte le « SonntagsBlick ».
Le quotidien cite un exemple qui s’est présenté récemment, celui de la Coop Pronto sur la Tessinerplatz à Zurich. Pendant des années, ce magasin n’était ouvert qu’en semaine. Mais Coop a trouvé une famille pour reprendre la direction et les clients peuvent désormais y faire leurs achats également le dimanche et les jours fériés.
Les syndicats voient d’un mauvais oeil cette pratique qui aurait tendance à se généraliser. “Les entreprises familiales exploitent une faille du droit du travail et mettent fin, de facto, au dimanche sans travail”, dénonce Cornelia Bickert, responsable de la branche commerce de détail au syndicat Syna.
Elle estime également qu’il existe des lacunes dans les données sur les exploitations familiales en Suisse. “Pour les autorités, il est donc quasiment impossible de vérifier si seuls les membres de la famille travaillent effectivement dans ces entreprises”, explique Cornelia Bickert.
Un reproche balayé par les autorités, du moins celles du canton de Zurich, qui ne voient pas la nécessité d’agir. «L’inspection du travail examine systématiquement les signalements concernant les commerces de détail ouverts le dimanche», précise l’Office de l’économie et du travail du canton de Zurich.
De leur côté, Migros et Coop insistent pour respecter la loi dans leurs exploitations familiales.
