Alerte à une tempête sociale dans l’industrie française

Alerte à une tempête sociale dans l’industrie française
Alerte à une tempête sociale dans l’industrie française

De nombreuses usines de pièces automobiles sont en effet en difficulté depuis plusieurs mois en raison de la poursuite des délocalisations des constructeurs, du ralentissement du marché et surtout de la transition vers les moteurs électriques pour réduire les émissions de CO2, qui rend certains savoir-faire obsolètes. faire en ce qui concerne les moteurs diesel ou essence.

“Globalement, nous entrons dans cette période d’augmentation du nombre d’entreprises très fragiles”, expliquait en août Marc Mortureux, de la Plateforme automobile (PFA) qui représente les constructeurs et équipementiers automobiles en . La CGT a recensé « 180 plans sociaux » en cours dans l’industrie en France, considérant la situation extrêmement préoccupante.

Au total, “environ 100 000 salariés” sont concernés directement ou indirectement, et notamment le secteur automobile, selon la secrétaire générale du deuxième syndicat du pays Sophie Binet, qui a rencontré Antoine Armand et Marc Ferracci, ministres de l’Economie et de l’Industrie, dans le contexte de coupes budgétaires et d’augmentation des impôts sur les entreprises.

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Manifestation de salariés à l’appel de la CGT du constructeur automobile Stellantis devant le salon de l’automobile de Paris le 17 octobre 2024 – Alain JOCARD – Paris (AFP)

CGT. Le syndicat demande au gouvernement un moratoire sur les licenciements, une « réorientation en profondeur de la politique industrielle », la tenue de « conférences d’industrie » et la mise en place d’un compte d’épargne sectoriel pour financer l’industrie sur le long terme.

À l’heure où de nouvelles méga-usines de batteries contribuent à réindustrialiser le nord de la France et à approvisionner le secteur électrique, le reste du pays voit disparaître une multitude d’équipementiers plus liés au « monde d’avant », des PME spécialisées dans la fonderie. . emboutissage, boîtes de vitesses, jantes aluminium, bielles ou démarreurs.

L’inquiétude touche également les géants mondiaux. Au moment où sera évoqué le sort de l’usine Stellantis de Poissy (Yvelines) qui assemble les SUV Opel Mokka et DS3 Crossback, les usines françaises du géant franco-italo-américain se décideront sur leur sort à la mi-novembre, lorsqu’elles recevront leur plan de production sur trois ans, a-t-on appris en marge du salon automobile cette semaine.

Chez Michelin, l’intersyndicale a annoncé mercredi suspendre sa participation à toute réunion avec la direction en attendant des réponses à ses inquiétudes sur la baisse d’activité dans trois usines : à Cholet (Maine-et-Loire), Vannes (Morbihan) et Joué-les-Tours (Indre-et-Loire). Le géant du pneumatique va également fermer pendant quelques semaines deux usines spécialisées au Puy-en-Velay (Haute-Loire, génie civil) et à Troyes (Aube, pneus agricoles).

Compétition aérienne. Dans l’aéronautique, la branche défense et espace d’Airbus, qui fabrique notamment des satellites, a annoncé cette semaine que jusqu’à 2.500 postes pourraient disparaître d’ici mi-2026, dans cette activité qui compte actuellement environ 35.000 salariés. Les raisons évoquées vont de l’effondrement des chaînes d’approvisionnement à la montée de la concurrence de l’américain SpaceX d’Elon Musk avec ses constellations en orbite basse Starlink.

Dans tous les secteurs, y compris l’acier, matériau de base, les industriels accusent souvent la concurrence jugée déloyale de la Chine, qui inonde l’Europe de produits à bas prix issus d’usines fortement subventionnées. illégal.

Non-alchimie. Dans la chimie, la Commission européenne enquête actuellement sur 30 enquêtes antidumping, sur 132 dossiers ouverts au total, souligne Magali Smets, de la Fédération France Chimie qui regroupe 1.300 entreprises. L’industrie chimique, régulièrement mise en avant dans l’actualité environnementale ces dernières années au sujet des PFAS ou des pesticides, souffre économiquement.

Cette semaine, les patrons de la chimie ont lancé un cri d’alarme au gouvernement : 15 000 emplois sont menacés d’ici trois ans, soit 8 % des quelque 200 000 emplois directs du secteur. Le déclin du secteur, également nettement perceptible en Allemagne, s’explique d’abord par « le coût de l’énergie », plus élevé sur le Vieux Continent que dans d’autres régions du monde, explique France Chimie.

Le secteur a enregistré environ un millier de suppressions d’emplois ces derniers mois chez Solvay, Syensqo, ExxonMobil, Metex. Lundi 14 octobre, le chimiste WeylChem Mamotte (Oise) a annoncé une réorganisation qui « pourrait conduire à » une centaine de licenciements, après la perte de son premier client, le fabricant sino-suisse de produits phytosanitaires et de semences Syngenta.

Isabelle MALSANG

© Agence France-Presse

 
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