La Ville de Montargis assure elle-même le risque lié aux émeutes urbaines

La Ville de Montargis assure elle-même le risque lié aux émeutes urbaines
La Ville de Montargis assure elle-même le risque lié aux émeutes urbaines

Pour une commune, souscrire une assurance est devenu un véritable casse-tête financier. Face à la multiplication des événements climatiques, les relations entre les collectivités locales et le monde de l’assurance se sont dégradées. Entre les risques d’intempéries, d’inondations, de canicule, le risque social qui s’est illustré avec les gilets jaunes et plus récemment violence urbainecertaines communes sont « en faillite » et renoncent donc à l’assurance, comme Denain (Nord) depuis le 1er janvier 2024.

Ce n’est pas le cas de Montargis la commune qui a été la plus touchée par la vague de violence de l’été dernier. Mais la Ville a dû revoir son contrat d’assurance. Il y a quinze jours, Benoît Digeon a abordé le sujet avec Gabriel Attal . Le maire Les Républicains (LR) de Montargis était invité à Matignon, avec d’autres élus de villes qui ont également connu d’importants dégâts en juin dernier. La Ville de l’Est Loiret a dû revoir une partie de son contrat d’assurance.

Benoît Digeon a été reçu à Matignon

Désormais Montargis a choisi de s’assurer « s’assurer » pour le risque lié à ces émeutescar le prix de la franchise a vraiment « explosé », explique Benoît Digeon. « En juillet 2023, nous avons reçu un courrier de notre assureur, la SMACL (la mutuelle des collectivités locales) précisant qu’il continuait à assurer ce risque, mais que la franchise qui était de 7 500 euros était portée à deux millions d’euros. Ce n’était tout simplement pas possible. Mais on a gardé cette assurance parce que tout le reste était assez intéressant, on aurait perdu beaucoup d’argent à changer d’entreprise.»

« Si demain il y a une émeute, nous contracterons un emprunt »

Désormais, la ville a choisi d’assurer « elle-même » pour ce risque lié à ces émeutes. « Nous faisons comme les grandes villes de l’Ouest, Rennes ou Nantes, qui ont connu par le passé des manifestations autour de Notre Dame-des-Landes, et où les centres-villes ont été gravement endommagés. Mais au bout de deux ou trois fois, l’assurance vous laisse partir, elle vous dit d’aller chercher ailleurs et il n’y a pas d’Ailleurs, c’est dans votre portefeuille.

Benoît Digeon poursuit, « Si demain nous avons une nouvelle émeute et que nous avons un million et demi voire deux millions d’euros de dégâts, eh bien nous paierons, nous contracterons un emprunt et ensuite la population paiera. Il y a un moment où il vaut mieux rester mal assuré, que d’être mal assuré et très cher en plus.»

60 bâtiments communaux restent assurés

La Ville demeure assurée pour tous les autres dommages., incendies, dégâts des eaux, responsabilité civile. Et puis il y a toutes les écoles, crèches, gymnases, mairie et bâtiments techniques qui sont assurés, précise Benoît Digeon. « Et nous n’avons pas eu beaucoup de dégâts l’année dernière, c’est surtout la partie du domaine privé qui a été touchée à Montargis. Cela veut dire qu’on n’a pas les mêmes problématiques en termes de franchises, et d’assurance selon les villes.

De son côté le gouvernement conscient des réponses attendues par les autorités locales, a commandé un rapport au maire de Vesoul Alain Chrétien et à l’ancien PDG de Groupama Jean-Yves Dagès. Cette mission rendra prochainement ses conclusions après une quarantaine d’auditions et 400 collectivités qui ont été entendues entre janvier et mars. Le Premier ministre a promis des décisions fortes sur ce sujet de l’accès des municipalités à l’assurance dans les prochaines semaines.

 
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