«On ne sait pas encore où mettre les trains mais on sait déjà où mettre les douaniers…» Comme le député Arnaud Bouverat (PS), plusieurs élus du Grand Conseil vaudois ont exprimé, mardi, leur scepticisme quant à la sécurité. Centre de compétences qui réunira prochainement la police cantonale, la police ferroviaire et l’Office fédéral des douanes dans un bâtiment annexe de la gare de Lausanne. Le bâtiment est déjà en construction (il n’est pas bloqué, celui-là), côté sud-ouest.
«Les locaux actuels de la police cantonale sur la voie 1 n’ont pas changé depuis des décennies», a résumé Fabrice Tanner (UDC), constatant le nombre toujours croissant de personnes passant par le commissariat. Une telle concentration de personnes attire le crime. La police a besoin d’une zone à partir de laquelle se déployer.
Sauf que le centre disposera de cellules de détention, soi-disant temporaires. On craint cependant que la durée dépasse ce qui est légalement requis, comme c’est le cas dans de nombreux centres de police existants. “Ce serait totalement inacceptable”, a déclaré le député vert David Raedler. Le Conseil d’Etat garantit que les locaux “ne sont en aucun cas destinés à une détention au-delà de quelques heures”.
Les locaux sont décrits comme peu accueillants. Le député Hadrien Buclin (EàG) a souligné que le bâtiment comportera de nombreuses façades aveugles, créant « une ambiance morose tant pour les conditions de travail des agents que pour la condition des personnes détenues ». Pour Mathilde Marendaz (EàG), le canton ferait mieux de mener une réflexion globale sur sa philosophie pénitentiaire plutôt que de vouloir agrandir les centres de détention, « qui ne réduisent pas la délinquance et n’agissent pas sur les taux de récidive ».
