créateurs de contenu sur les réseaux sociaux en quête de statut

créateurs de contenu sur les réseaux sociaux en quête de statut
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En Tunisie, sur 12 millions d’habitants, plus de 8 millions sont abonnés à Facebook, près de 3 millions ont un compte Instagram et Tiktok est une plateforme en pleine croissance, avec déjà près d’un million de comptes. Le succès des réseaux sociaux est tel que le gouvernement tunisien envisage de taxer les créateurs de contenus pour éviter l’évasion fiscale. Mais les professionnels estiment qu’il faut commencer par une reconnaissance juridique et culturelle de la profession.

De notre correspondant à Tunis,

Avec ses 1,3 million d’abonnés sur Instagram, 400 000 sur YouTube, Samy Cheffai gère non seulement ses comptes sur les réseaux sociaux, mais aussi une société de production avec un comptable et un site internet. Ce créateur et réalisateur de contenus, bien connu des jeunes tunisiens, fait partie de ceux qui ont réussi à légaliser et professionnaliser l’activité au regard de la loi.

Mais il lui a fallu un peu de temps, dans un pays où le statut de créateur de contenu n’existe pas. ” Lorsqu’on vous demande un travail bien précis, le client qui vous appelle dit : «Ok, comment allons-nous facturer cela ? », se souvient Samy Cheffai. ” Je me demandais comment ça allait se passer. Ils m’ont parlé de « revenus à la Source », de « 19 % », d’« impôts », des mots que je ne comprenais pas du tout. Et en fait, j’ai réalisé que je devais ouvrir ma propre entreprise. »

Producteur, mais pas encore créateur de contenu

Aujourd’hui, son métier de producteur lui permet de réaliser des courts métrages, mais aussi des animations commerciales et des contenus pour les annonceurs. Cependant, légalement, il reste producteur et non créateur de contenu. ” En fait, cela sera toujours flou pour une certaine catégorie de personnes, car c’est nouveau pour eux, ce qui est tout à fait normal. », observe Samy Cheffai. ” Même le Gestionnaire de communauté, il y a dix ans, c’était bizarre. Qui aurait cru que quelqu’un s’occuperait d’une page Facebook et être payé ? »

Si les mentalités ont changé en dix ans, le droit tunisien peine à encadrer ce métier qui séduit de nombreux jeunes. Une commission du ministère des Finances a dénombré 20 000 créateurs de contenus et prestataires de services sur réseaux sociaux en 2023, dont beaucoup échappent à l’impôt faute de statut.

Écoles de niveau baccalauréat

Dans les écoles de publicité et de création numérique, la formation professionnelle tente de lever la barrière culturelle à la reconnaissance de ces métiers comme tels. ” L’obstacle est vraiment un obstacle culturel, surtout les parents », reconnaît Selma Elloumi, directrice de Créativ Adschool, qu’elle a lancée il y a un an et demi. ” Le numérique, la publicité, ce sont des métiers qui ne sont pas connus. Ils ont l’impression que leurs enfants sont dans un domaine peu sérieux, que c’est un jeu. Mais on a vite montré que la formation était solide. »

La plupart des jeunes diplômés repartent avec une formation en publicité et création numérique pour 2 700 euros par an. Beaucoup trouvent rapidement un emploi, en attendant de créer leur propre entreprise. ” Notre objectif est le niveau baccalauréat et supérieur », précise Selma Elloumi. ” S’ils n’ont pas eu le baccalauréat et qu’ils ont un côté créatif, on peut les accepter et ils sont nombreux à chercher aussi une reconversion professionnelle. »

Même si la loi reste encore floue, ces nouveaux métiers sont de plus en plus attractifs, dans un pays où le taux de chômage des 15-25 ans avoisine les 40 %.

 
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