Alors que les signaux économiques peinent à trouver un équilibre durable, les entreprises cotées à la Bourse de Casablanca ont fait preuve d’une certaine résilience au premier semestre 2024. Avec une hausse globale du chiffre d’affaires de 4,1%, ces réalisations cachent néanmoins de fortes disparités sectorielles, où le secteur bancaire la dynamique a joué un rôle moteur.
Au premier semestre 2024, les sociétés cotées à Casablanca ont enregistré un chiffre d’affaires total de 157,5 milliards de dirhams, en hausse par rapport aux 151,3 milliards pour la même période en 2023, selon le courtier MSIN. Une performance tirée principalement par la robustesse du secteur bancaire qui, à lui seul, a ajouté 5,3 milliards de dirhams supplémentaires, grâce à un environnement de taux favorable et à la bonne santé des marchés boursiers. Le secteur de la distribution a également été un acteur clé de cette hausse, avec une hausse de 810 millions de dirhams (+6,5%), où Label Vie, Auto Hall et Auto Nejma se distinguent avec leurs apports respectifs de 250 MDH, 234 MDH et 231 MDH. .
Toujours selon les calculs de MSIN, l’assurance, quant à elle, se porte bien avec une hausse de 639 millions de dirhams (+4,8%), soutenue par les bonnes performances de Wafa Assurance, dont les branches Vie et Dommages ont connu une croissance notable.
La masse des bénéfices, un indicateur contrasté
Si la croissance du chiffre d’affaires semble de bon augure, le bénéfice global des sociétés cotées affiche une légère baisse de 1,2%, s’établissant à 17 milliards de dirhams. Une contre-performance due principalement à Maroc Telecom qui a enregistré une perte de 1,3 milliard de dirhams en raison de provisions liées à un litige de 5,9 milliards de dirhams avec l’opérateur Wana Corporate. Ce résultat contraste fortement avec les 2,7 milliards de dirhams de bénéfices réalisés par l’opérateur au premier semestre 2023, précise le courtier.
Toutefois, le tableau d’ensemble devient plus clair si l’on exclut l’impact de Maroc Telecom : la masse bénéficiaire ajustée affiche alors une hausse de +26%, un rebond significatif qui témoigne de la bonne santé des autres secteurs.
Les banques, moteur de rentabilité
Le secteur bancaire se positionne comme le principal contributeur à la croissance des bénéfices. Avec une hausse de 2,2 milliards de dirhams de leurs bénéfices, les banques confirment leur rôle moteur dans la stabilité et la croissance économique du pays. Cette performance s’explique par une hausse de 13,2% du Produit Net Bancaire (PNB), atteignant 45,7 milliards de dirhams. Un chiffre qui reflète la baisse des taux et la dynamique positive des marchés.
La progression est visible dans tous les indicateurs clés : une hausse de 62,9% des opérations de marché, de 5,3% de la marge sur commissions et de 4,8% de la marge d’intérêts. Le résultat opérationnel sectoriel a grimpé de 23,2% pour atteindre 20 milliards de dirhams, tandis que la part bénéficiaire nette du Groupe (RNPG) a bondi de 26,7% à 10,6 milliards de dirhams. Cette rentabilité accrue résulte de la combinaison d’un PNB en hausse et d’une maîtrise rigoureuse des charges d’exploitation, malgré une hausse du coût du risque de +10,3% à 7,7 milliards de dirhams.
