Valérie Pécresse hausse le ton après les retards de livraison des rames du RER B

Valérie Pécresse hausse le ton après les retards de livraison des rames du RER B
Valérie Pécresse hausse le ton après les retards de livraison des rames du RER B

Exaspéré par les retards accumulés dans la livraison des nouvelles rames MI20 attendues sur le RER B, le président de la région Île-de-France souhaite qu’Île-de-France Mobilité renforce son suivi des futures commandes ferroviaires.

Quand les nouveaux RER B seront-ils mis en circulation ? Utilisateurs de la ligne “bleu” Les dirigeants du réseau francilien s’impatientent, tout comme Valérie Pécresse. Ce mardi 3 octobre, la présidente de la région Île-de-France a réitéré sa détermination à voir le nouveau matériel roulant livré au plus vite par ses constructeurs Alstom et CAF. “Nous allons mettre une pression maximale sur les deux constructeurs Alstom et CAF à tout moment du contrat, pour que la livraison des derniers trains ait lieu au plus tard en 2031 comme prévu”a déclaré le président d’Île-de-France Mobilité lors d’une conférence de presse organisée quelques heures après l’audience d’Alstom concernant le renouvellement du matériel roulant du RER B.

Ce n’est pas la première fois que la Région élève la voix envers son prestataire. La livraison des premières rames MI20 tant attendues sur le RER B aurait dû intervenir bien plus tôt. Il faut dire que les difficultés se sont accumulées depuis l’appel d’offres lancé par la Région en 2016 et remporté par le consortium Bombardier-CAF, visant à fournir à la RATP et à la SNCF 146 nouveaux trains pour 2,56 milliards d’euros. euros. C’est d’abord le rachat de Bombardier par Alstom qui a ralenti le lancement du projet. L’entreprise française a remis en question les conditions du contrat signé par le constructeur canadien. En 2021, Alstom a fini par conclure un accord, pour une livraison en 2025. C’était sans tenir compte des enjeux techniques inhérents à la construction de ces rames de pointe. La livraison des premières rames a été reportée à 2026, puis, en septembre 2023, à fin janvier 2027.

»
data-script=”https://static.lefigaro.fr/widget-video/short-ttl/video/index.js”
>

Lire aussiTransports : le régulateur encourage l’ouverture à la concurrence

« Reprendre le contrôle de tous les contrôles des trains »

Le dernier incident, qui a repoussé la date limite de livraison des premiers trains à juin 2027, est lié à l’entrée en vigueur, en 2024, d’une nouvelle directive européenne. L’homologation des véhicules ferroviaires est ainsi soumise à un crash test avec un camion sur un passage à niveau. La RATP assure que la certification des trains MI20 est indispensable, même si la ligne RER B ne comporte aucun passage à niveau. Une énième complication qui ne cesse d’agacer Île-de-France Mobilité et son président. « J’ai déjà dénoncé les changements de normes. La France n’a-t-elle pas tendance à surtransposer les directives européennes en matière de sécurité ? Peut-être en faisons-nous trop, peut-être pas, mais la question mérite d’être posée. Au final, c’est la Région qui paie, y compris politiquement, car les constructeurs et les exploitants se renvoient la balle.».

À l’avenir, IDFM “reprendre progressivement le contrôle de toutes les commandes des trains”a annoncé le Président de Région, rappelant que l’autorité organisatrice de la mobilité agit déjà en tant que telle en ce qui concerne les bus. Cahier des charges, procédure d’achat, gestion des contrats : IDFM entend désormais maîtriser de bout en bout ses projets de renouvellement de matériel roulant. L’épisode du crash test relatif aux passages à niveau a visiblement inspiré le Président de la Région. « C’est à nous, la région, de décider si ces dispositifs sécuritaires sont pertinents ou non »a-t-elle estimé. Mais, pour ce faire, IDFM devra se doter d’un « une meilleure connaissance de son matériel roulant et une plus grande implication dans sa conception »reconnu l’élu, soit « développer des compétences spécifiques en ingénierie » en son sein. Valérie Pécresse souhaite également la création d’un atelier en Île-de-France, dans lequel les trains en cours d’essai pourraient être “rénové» localement au lieu d’être renvoyés pour révision dans des usines plus éloignées.

« Optimiser » le planning de livraison

La présidente de région assure qu’elle sera désormais intransigeante sur le respect du calendrier promis par Alstom. Ce dernier a déjà accumulé 250 millions de pénalités de retard. Il ne faudrait pas dépasser de beaucoup cette liste : comme l’a indiqué l’élu, « il n’y a plus à ce stade de problème technique majeur susceptible de retarder massivement la livraison des rames ». La conception générale du MI20 est stabilisée et achevée, et la prochaine étape, à savoir la validation technique du modèle par la RATP, est prévue pour mai 2025. Les premiers tests devraient débuter immédiatement. Le projet semble désormais en bonne voie, au point que le président d’IDFM n’exclut pas d’économiser quelques mois sur la livraison des derniers trains. « Nous allons inciter les fabricants à optimiser le calendrier de livraison »a insisté le président régional. Ce dernier pourrait, en cas de bonnes surprises, “renégocier” les pénalités accumulées par Alstom au cours des trois dernières années.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le dernier trimestre 2024 s’annonce difficile
NEXT Transavia lance un nouveau vol vers le Maroc