Les voitures électriques de devraient être à l’abri de la faillite

Si avait prédit que sa nouvelle berline SU7 lui ferait perdre de l’argent, cela ne serait finalement pas le cas. Si la voiture électrique connaît un grand succès, elle pourrait en réalité rapporter de gros bénéfices au constructeur.

Si vous connaissez probablement Xiaomi pour ses smartphones, la firme chinoise fondée en 2010 est aussi devenue depuis peu un constructeur automobile. Et pour cause, elle a dévoilé en tout début d’année sa première voiture électrique, la nouvelle SU7.

Des marges plus importantes que prévu

Ce dernier chasse directement sur le territoire de la Tesla Model S, de la Nio ET5 ou encore du BYD Seal, entre autres. Et il pourrait sérieusement nuire à ses rivaux, de par son prix affiché en dessous de 30 000 euros en Chine ainsi que sa fiche technique et ses technologies impressionnantes. D’ailleurs, la berline électrique connaît déjà un grand succès, le constructeur annonçant avoir reçu pas moins de 75 000 commandes, soit trois à cinq fois ce qui était initialement prévu.

À tel point que les délais de livraison s’envolent, malgré un démarrage précoce. Il faut maintenant compter entre six et huit mois, tandis que le patron de l’entreprise, Lei Jun, incitait les clients pressés à opter pour une autre voiture électrique. C’était pourtant loin d’être gagné pour la nouvelle berline électrique, ce qui inquiétait même certains spécialistes. Ce dernier pensait que cela pourrait simplement mettre Xiaomi en danger dans les années à venir, à cause des pertes que cela pourrait causer.

En effet, les finances de Xiaomi étaient en déclin, et ses profits sont assez faibles. Or, on sait que produire une voiture électrique coûte cher et n’est pas toujours rentable. Tesla, par exemple, en a fait les frais, frôlant la faillite avant le succès de son Model 3 et plus encore de son Model Y. D’ailleurs, Xiaomi prévoyait également de perdez de l’argent avec votre nouveau SU7. Selon son patron, le constructeur était initialement censé vendre ses voitures à perte. C’est en tout cas ce qu’il a annoncé lors de l’ouverture des commandes le mois dernier.

Mais en peu de temps, les choses ont changé de manière très significative, alors que la berline électrique est très appréciée. A tel point que la firme devrait finalement gagner de l’argent avec ce dernier. Selon les dernières estimations, la marge devrait osciller entre 5 et 10% par voiture vendue. Sur une voiture coûtant environ 27 650 euros, selon le taux de change actuel, Xiaomi gagnerait entre 1 380 et 2 765 euros.

On imagine que la version la moins chère pourrait faire perdre de l’argent à Xiaomi, mais que les versions plus haut de gamme rapporteraient de l’argent. Et peut-être que les premiers chiffres de ventes montrent que les consommateurs se tournent vers les modèles les plus chers.

Une voiture qui paie

Une très bonne nouvelle pour le constructeur qui a déjà démarré les premières livraisons de sa berline électrique quelques jours à l’avance. Si la demande est actuellement déjà très forte, Xiaomi indique être capable de produire une voiture toutes les 76 secondes, soit un peu plus d’une minute, grâce à la méthode du gigacasting, également utilisée par Tesla. Cela réduit les délais et les coûts de production, et optimise donc la marge brute par véhicule produit.

De quoi rivaliser avec le constructeur américain, qui a gagné environ 8,2% par voiture au premier trimestre 2023, après avoir atteint 16% fin 2022. Une baisse qui s’expliquait notamment par la baisse du prix de ses voitures, dont le Model 3 et Model Y qui ont perdu pas moins de 13 000 euros en janvier. Mais avec une marge de 15 %, c’est un autre constructeur qui est encore plus fort, à savoir Dacia. En septembre 2023, Stellantis atteint 14,4%, tandis que Renault culmine à 7,6%.

Xiaomi SU7 // Source : Xiaomi

Selon CNBC, les bénéfices de Tesla ont atteint le 17,4% au premier trimestre 2024, alors que le constructeur reste le numéro 1 mondial des véhicules électriques, devant BYD et Volkswagen, dont les ventes sont en baisse. Quoi qu’il en soit, vendre à perte n’aurait pas été un problème pour Xiaomi, et aurait même fait partie de sa stratégie, afin de gagner une bonne place sur le marché face à la concurrence, puis d’augmenter progressivement ses prix. Une méthode contrairement à Tesla, qui a d’abord lancé sa Model S haut de gamme avant de finir avec une Model Y très abordable, et dont les prix ont continué à baisser au fil du temps.


 
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