Près de Thouars, le cultivateur de chanvre de Saint-Jouin fait sortir le cannabis des sentiers battus

Près de Thouars, le cultivateur de chanvre de Saint-Jouin fait sortir le cannabis des sentiers battus
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Mathieu Riva, 27 ans, est un pur Thouarsais. « J’étais une des dernières nées à la maternité avant sa fermeture », sourit le jeune homme derrière son stand, sous la halle de Thouars. Un stand qui ressemble à tous les autres. À un détail près : son produit phare, le CBD (pour cannabidiol), est le seul à déchaîner autant de passions…

De nos jours, le simple fait de prononcer le mot « cannabis » a toutes les chances de déclencher un débat houleux. Il ne s’agit pourtant que du nom latin et scientifique du chanvre, cette plante ancestrale dont les usages ne se limitent pas à son aspect « récréatif », bien au contraire.

« Les hommes préhistoriques se soignaient déjà avec du chanvre »

Derrière les fantasmes et les questions de santé publique, il y a surtout une plante aux allures de couteau suisse, capable de produire du THC (pour tétrahydrocannabinol), cette substance psychotrope « high ». Mais qui sert aussi à fabriquer des textiles, des cordes, des isolants, du papier, du carburant, des cosmétiques et même des médicaments… « Les hommes préhistoriques se soignaient déjà avec ça, confie Mathieu Riva. Mais le chanvre a quasiment disparu de notre quotidien à cause de l’avènement du pétrole et du coton. »

Mathieu Riva a lancé son activité en 2021 à Plaine-et-Vallées. C’est la seule à produire du chanvre 100% biologique et local.
© (Photo Facebook Ferme des Gentils Lieux)

A son échelle, le jeune entrepreneur Thouars souhaite redonner ses lettres de noblesse. C’est ainsi qu’en 2021, il crée la Ferme des Gentils Lieux à Saint-Jouin-de-Marnes (commune de Plaine-et-Vallées). Sur un terrain d’environ 1,5 hectare, il cultive entre 700 et 1 500 plants selon les années. « Ce n’est ni industriel, ni intensif. J’utilise mes propres graines et des engrais organiques de ma propre fabrication”explique ce bodybuilder-peintre de formation, qui a saisi l’opportunité de se lancer dans le « cannabis légal » lors d’un voyage en Amérique du .

« Je me définis comme un paysan-artisan. C’est une activité complexe dans laquelle nous progressons chaque jour. Le chanvre, c’est comme les tomates, il en existe de nombreuses variétés. Et même si c’est une plante robuste, il faut se méfier des maladies et des parasites. »

Formation avancée avec un biochimiste

Pour connaître le sujet de A à Z, il faut faire de nombreuses recherches. Et il s’est offert un perfectionnement de plusieurs jours auprès d’un biochimiste de l’INRA (Institut National de la Recherche Agronomique) afin de perfectionner ses compétences, notamment dans la production d’huiles essentielles.

Aucune banque ne veut me suivre alors que tout est parfaitement légal…

Mathieu Riva, chanvreur Thouars

« Je maîtrise désormais l’extraction à sec, à chaud ou à froid, mais aussi des techniques anciennes du Népal et du Maroc, explique Mathieu Riva, qui possède un tout nouveau laboratoire de transformation sur sa ferme. Les huiles représentent la base de mon activité, elles peuvent être consommées sous la langue, en tisanes, dans des plats cuisinés ou appliquées sur la peau… Mais je propose aussi un baume de massage, du miel, des infusions et des cosmétiques (anti-cernes et anti-cernes). les rides). ). »

Le chanvrenier du Thouarsais dispose d’un laboratoire moderne pour gérer sur place sa production, notamment l’extraction des huiles essentielles.
© (Photo Facebook Ferme des Gentils Lieux)

Il envisage également de se lancer à terme dans la production de chanvre pour le textile. Chaque chose en son temps : « Les affaires vont plutôt bien mais je dois me débrouiller seul. Aucune banque ne veut me suivre alors que tout est parfaitement légal… » Le cannabis n’a pas fini d’être l’arbre qui cache la forêt de chanvre.

 
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