• Le récit d’une rencontre qui a commencé à Bona
• Une centaine de spectacles dans le pays et à l’étranger
• Le duo en studio pour sortir un album
jeIls se sont révélés, après une rencontre inattendue à Bona, près de Safané (Boucle du Mouhoun), devenir l’un des groupes les plus connus au Burkina Faso et aussi à l’extérieur. La vidéo « Aïcha Trembler » a été vue plus de 16 millions de fois en 8 mois sur YouTube. Les créateurs étant DJ Domi (Dominique Leosgo) et la danseuse la plus célèbre du pays des honnêtes hommes, N’Donkié Bonou alias Aïcha Trembler.
Ils ont été reçus au Café de L’Economiste du Faso le 18 avril 2024, accompagnés de leur responsable. La rédaction du journal n’a pas manqué de questions pour ces artistes. Impact financier du concept, tournées à venir, montant du cachet du duo…. Autant de questions qu’ils se sont posées. Lisez plutôt.
L’Economiste du Faso : Comment vont Aïcha Trembler et DJ Domi, après votre accident du 8 février 2024, sur la route de Houndé ?
DJ Domi : Nous remercions Dieu qui nous a permis de sortir indemnes de cet accident et d’être vivants parmi vous.
Avez-vous repris les tournées après cet accident ?
DJ Domi : Nous avons repris et jusqu’à aujourd’hui, tout se passe bien pour nous, grâce aux prières de nos parents, du peuple burkinabé et de nos fans du monde entier. Nous avons eu des concerts ici chez nous, en attendant de reprendre les tournées à l’extérieur du pays.
Depuis le lancement du concept « Aïcha Trembler », sur combien de scènes avez-vous joué ?
DJ Domi : Depuis la sortie du clip, le 11 août 2023, à ce jour, plus d’une centaine de diffusions, tant au Burkina Faso qu’à l’étranger (France, Tchad, Togo, Mali, Côte d’Ivoire…). En Côte d’Ivoire, nous avons dû faire une vingtaine de spectacles.
Laquelle de ces scènes vous a le plus marqué ?
DJ Domi : Le concert d’unité, qui a eu lieu le 24 septembre 2023. Il y a eu aussi la Côte d’Ivoire, premier pays qui nous a accueilli, suivie du Tchad où le public nous a vraiment adopté.
Peut-on dire que l’on doit le succès de « Aïcha Trembler » à l’animateur ivoirien, Willy Dumbo, qui a vanté ce concept dans son émission Willy à midi « WAM » ?
DJ Domi : Oui, il a grandement contribué au succès du concept et nous profitons de cette occasion pour lui dire merci, ainsi qu’à tous les Ivoiriens qui ont également adopté le concept. Parce que grâce à l’émission WAM, il lui a donné un grand coup de pouce. C’est aussi grâce au soutien de nos fans à travers le monde, car le concept a vraiment pris son envol au-delà du Burkina Faso.
Aïcha Trembler, la première fois que tu as pris l’avion, qu’as-tu ressenti ?
Aïcha Trembler : La première fois, c’était pour aller en Côte d’Ivoire, en France, au Tchad. Je n’y croyais pas, voyant où je revenais, une jeune fille à Safané hier, et aujourd’hui, me retrouvant dans un avion.
Et votre séjour en France ?
En France, c’est le froid qui me fatiguait beaucoup. Vous ne pouvez pas y porter de vêtements légers. Paris est « doux » mais y vivre était difficile pour moi.
Le concept « Aïcha Trembler » a été un succès au-delà de vos espérances, quelles ont été les retombées financières pour vous ?
DJ Domi : Je ne peux pas donner de chiffres, mais ce que je peux dire c’est que le concept était financièrement rentable et cela nous a permis de répondre à nos besoins comme s’occuper de nos productions artistiques (studio, clip vidéo, etc.). ). Cette rentabilité financière est obtenue grâce à nos spectacles dans le pays, comme à l’étranger. Depuis août 2023, Aïcha Trembler vit à Ouagadougou, dans des conditions acceptables, tout comme DJ Domi qui parvient à subvenir à ses besoins financièrement.
Avez-vous pu réaliser des investissements personnels avec l’argent gagné grâce au concept ?
Aïcha Trembler : Dès le début de l’aventure, j’avais exprimé trois souhaits : construire une maison pour ma mère au village, reprendre mes études et créer une activité génératrice de revenus. Mais d’autres surprises vous seront dévoilées prochainement.
DJ Domi : Je rends grâce à Dieu qui me permet de subvenir à mes besoins vitaux. Construire une carrière n’est pas un jeu, il faut beaucoup de ressources financières et un mental fort, mais avec notre staff, nous sommes en train de rassembler les moyens nécessaires pour faire avancer cette carrière naissante. J’envisage d’investir dans l’achat de matériel de sonorisation et d’appareils musicaux pour les louer.
Quelle a été la meilleure scène et le meilleur timbre ?
DJ Domi : Le 3e édition du concert de l’unité, qui a eu lieu le 23 septembre 2023, au Palais des sports de Ouagadougou. C’était une grande scène avec un grand podium et une mobilisation massive du public.
Aïcha Trembler : Nous avons tremblé partout. Mais en vérité, c’était aussi au 3e édition du concert de l’unité, qui a eu lieu le 23 septembre 2023, à Ouagadougou.
Les featurings sont à la mode, y a-t-il des artistes avec lesquels vous aimeriez collaborer ?
Oui, plusieurs collaborations sont en vue, mais nous préférons vous réserver quelques surprises prochainement. Nous varierons dans les styles mais l’originalité de notre concept restera toujours.
Vous faites partie des groupes qui ont plus tourné au Burkina Faso qu’à l’extérieur, dites-nous comment sont répartis les cachets ?
DJ Domi : Chacun de nous, ainsi que le gestionnaire, reçoit une rémunération basée sur notre contribution. Par exemple, Domi en tant qu’artiste mais aussi producteur du groupe gagne plus. La répartition de la redevance se fait après déduction des frais des charges, et sur le reste, un pourcentage est appliqué.
Quel est le cachet de DJ Domi et Aïcha Trembler à ce jour ?
DJ Domi : Les tarifs varient en fonction de la ville, de l’heure de la scène et du spectacle demandé. Mais nous sommes dans la fourchette de 300 000 FCFA à 1 million. Nous fixons nos tarifs en fonction d’autres détails, que nous ayons ou non besoin de chorégraphes. Le groupe compte deux chorégraphes.
Aïcha Trembler envisage-t-elle de se professionnaliser dans la danse après ce concept ?
Tout est entre les mains de Dieu.
Où en est Aïcha Trembler avec son projet de reprise de l’année scolaire ?
Aïcha Trembler : Grâce à mon staff, j’ai pu améliorer mon niveau en français, afin de pouvoir mieux m’exprimer. Dans quelques temps, je compte reprendre mon année scolaire, ça a été difficile avec mes tournées de spectacles. Je tiens à préciser que mon retour sur les bancs ne ralentira pas ma carrière artistique, puisque j’ai fait une dérogation pour poursuivre mes performances. J’ai reçu des bourses de formation en cuisine et en pâtisserie et je suis toujours en contact avec ces écoles.
Quel est le rôle exact de l’artiste burkinabè Imilo Lechanceux, qui est comme votre parrain artistique ?
DJ Domi : Tout est dit. Imilo lechanceux, dès le début, nous a soutenu et nous a ouvert son cœur et son carnet d’adresses et jusqu’à aujourd’hui, il continue de nous guider de ses conseils. Nous sommes ensemble tout le temps. Il est notre mentor. En perspective, DJ Domi et Aïcha Trembler prévoient de sortir prochainement un album. Nous sommes actuellement en studio.
Qui étaient Adama et Yacouba que DJ Domi chante pour vous, avez-vous encore de leurs nouvelles ?
Oui, j’ai toujours de leurs nouvelles. Ce sont mes amis.
Aujourd’hui, comment tes parents perçoivent-ils ta réussite ?
Aïcha Trembler : Mes parents sont fiers de moi aujourd’hui et mieux encore, j’ai leur bénédiction.
Des spectacles dans les prochains jours ?
DJ Domi : Oui, nous avons des spectacles à venir. Le 27 avril 2024, nous devions nous produire à Bamako au Mali, mais compte tenu de la situation politique, le spectacle a été reporté à juin 2024. Très prochainement, nous entamerons la deuxième tournée en Côte d’Ivoire.
Aïcha Trembler, dis-nous sérieusement, tu es enceinte comme certains disent ou c’est juste un buzz ?
Aïcha Trembler : Tu vas me forcer, je vais pleurer ici. Je ne suis pas enceinte. C’était un buzz positif pour le groupe.
DJ Domi : Vous savez, tout ce qui touche une personnalité publique est sujet à controverse. Sinon il n’y a absolument rien, c’était juste des rumeurs et après, le staff a démenti pour protéger l’image du groupe.
Aïcha Trembler, vous avez été reçue par l’homme d’affaires et mécène malien, King 12 12, lors de votre visite à Paris, il paraît qu’il vous a donné beaucoup d’argent…
Aïcha Trembler : Quand nous étions à Paris, les promoteurs nous ont informés que Sidiki Diabaté (artiste musicien malien) était dans un restaurant avec le King 12 12, nous sommes allés les voir et nous avons pris des photos, c’est tout. Côté argent, je n’ai rien reçu.
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La rencontre entre DJ Domi et Aïcha
DJ Domi, raconte-nous comment tu as rencontré Aïcha Trembler, et notamment la création du concept « Aïcha Trembler » ?
DJ Domi : Nous nous sommes rencontrés lors d’une de mes tournées de spectacles à l’intérieur du pays, précisément dans un petit village près de Safané (Boucle du Mouhoun). Yacouba et Adama me connaissaient déjà, car j’avais déjà fait des spots pour eux. Le jour du dévoilement, ils sont venus avec Aïcha et m’ont demandé une place, comme c’est payant, j’ai accepté. Quand je chantais Yacouba et Adama, j’ai vu une jeune fille qui faisait seulement une danse locale Bwaba (elle ne bouge que les épaules), alors j’ai appelé Adama et lui ai demandé son nom, il m’a répondu qu’elle s’appelait Aïcha. Et l’inspiration est venue et j’ai commencé « Yacouba, Adama, Pharaon de Bona (leur village), qu’en dites-vous ? Aïcha Trembler, ayant entendu elle aussi, redoubla de tremblement. J’ai demandé à mon collaborateur de filmer et en février 2023, j’ai mis en ligne la vidéo sur Tik Tok et elle est devenue virale. De manière significative, à cause de cette vidéo, Aïcha a eu des problèmes au sein de la maison, de la religion des parents en cause, et même dans son entourage et au village où elle était à chaque fois qualifiée de « mauvaise fille ». Une situation qui l’a amené à changer de coiffure pour passer inaperçu. Aujourd’hui, Dieu a mis la main dessus, elle est devenue une star adorée de ceux qui la critiquaient hier.
RAF
