Les finances publiques promettent des débats tendus ce lundi à l’Assemblée nationale

Les finances publiques promettent des débats tendus ce lundi à l’Assemblée nationale
Descriptive text here

Épargné pour l’instant par les agences de notation, le gouvernement n’en a pas encore fini avec les débats « anxieux » sur la dégradation des finances publiques qui seront la cible, ce lundi, des flèches acérées des oppositions à l’Assemblée nationale.

Le Maire : « Nous resterons fidèles à notre stratégie »

A l’approche des élections européennes du 9 juin, les finances publiques sont devenues un angle d’attaque contre la majorité présidentielle, appelée par l’exécutif à taire ses tensions internes sur le sujet, jugé « anxiogène » pour les Français. “Nous nous en tiendrons à notre stratégie basée sur la croissance et le plein emploi, les réformes structurelles et la réduction des dépenses publiques”, a assuré vendredi le ministre des Finances, Bruno Le Maire, comme il devrait le répéter ce lundi devant les députés, puis mardi en le Sénat.

Le ministre s’est exprimé après l’annonce par Fitch et Moody’s du maintien de leur notation de la dette française. Ces décisions sont réconfortantes pour le gouvernement, mais qui ne préjugent pas de celle de l’agence de notation la plus surveillée, S&P, attendue le 31 mai.

Dès février, la révision à la baisse de la croissance attendue en 2024 (de 1,4% à 1%) a conduit le gouvernement à supprimer par décret dix milliards d’euros de crédits, dans des domaines allant de l’écologie à l’aide au développement, en passant par l’enseignement supérieur.

Après la diminution du déficit public attendu (5,1% du PIB au lieu de 4,9%), Bercy a même annoncé la quête de 10 milliards d’économies supplémentaires cette année. Cette mauvaise nouvelle ne remet pas en cause l’objectif gouvernemental d’un rendement inférieur à 3% en 2027, tel que prévu dans le « programme de stabilité » présenté mi-avril. Malgré le scepticisme du Haut Conseil des Finances publiques face à une trajectoire manquant de « crédibilité ».

« Un peu un couteau sans lame »

Le débat, ce lundi, “sera utile pour dire ce qu’on en pense, mais la responsabilité aurait nécessité un budget rectificatif”, dénonce le chef des députés socialistes, Boris Vallaud, estimant comme toutes les oppositions que le gouvernement “contourne” » le Parlement en rectifiant le budget par décret.

Bruno Le Maire “donne des leçons de vertu financière, mais la situation lui est imputable”, tacle Boris Vallaud, ciblant des prévisions “irréalistes”, des “dons fiscaux jamais financés” ou encore le “siphonnage de la Sécurité sociale”.

“A partir du moment où il n’y aura pas de sanction de vote, ce sera un peu comme un couteau sans lame”, regrette le président de la commission des Finances LFI, Éric Coquerel. “Mais cela permettra au moins à chacun de donner publiquement sa position.” “La voie qui nous est proposée est celle qui mine la plupart des pays européens : continuer à réduire les dépenses publiques, laisser intacts les revenus du capital et s’attaquer à la protection sociale.”

Le « manque de sincérité budgétaire » du gouvernement

A droite, les Républicains (LR) concentrent leurs doléances sur les dépenses publiques jugées excessives, mais ils s’insurgent aussi contre « l’insincérité budgétaire » du gouvernement. “Je suis convaincu qu’il existe un projet caché d’augmentation des impôts, qui apparaîtra au lendemain des élections européennes”, a déclaré vendredi dans Opinion leur patron Éric Ciotti, menaçant une nouvelle fois de déposer une motion. censure dans cette hypothèse.

“C’est les LR qui ont permis au gouvernement de faire adopter les budgets qu’ils dénoncent” en ne les présentant pas plus tôt, plaisante le député RN Jean-Philippe Tanguy, pour qui la droite craint une dissolution.

Dans le camp présidentiel, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, Jean-René Cazeneuve, insiste sur le fait que la réduction du déficit « nécessitera une gestion et un contrôle sérieux des dépenses publiques ». Le macroniste fait partie des quatre députés chargés par Matignon de réfléchir à une meilleure « fiscalité des revenus », alors que des voix s’élèvent dans le camp présidentiel pour remettre en cause le dogme de la non-augmentation des impôts.

Cette mission est « un leurre », écarte Éric Coquerel, convaincu que l’exécutif n’acceptera pas d’apporter des « superprofits » et autres « superdividendes » comme le réclame la gauche.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV BMW F 900 XR Édition Sport 2024 – .
NEXT Sa voiture est abandonnée sans frein à main, elle se transforme en débroussailleuse