report de l’audience sur un nouveau séjour

La restructuration financière des trois compagnies canadiennes de tabac connaît un autre rebondissement : l’audience du mardi 1est Le mois d’octobre a été reporté d’un mois à la dernière minute samedi. Les avocats des entreprises et de leurs créanciers devaient se réunir à Toronto pour demander un nouveau sursis afin de tenter de parapher un plan de sauvetage qui conviendrait à toutes les parties.

Personne ne sait pourquoi le juge en chef de la Cour supérieure de l’Ontario, Geoffrey Morawetz, qui préside les audiences, a ordonné un report. Les négociations entre les parties en conflit se déroulent à huis clos depuis plus de cinq ans.

La Société canadienne du cancer exclut toutefois la possibilité d’un accord imminent et soutient qu’il n’est donc pas nécessaire d’accorder un treizième délai de grâce aux trois sociétés.

Les trois entreprises connaissent des difficultés financières depuis que la Cour d’appel du Québec les a forcées, en 2019, à verser plus de 13 milliards et demi de dollars à 100 000 victimes du tabagisme dans cette province.

La Cour d’appel du Québec a conclu, tout comme la Cour supérieure du Québec en 2015, que les géants du tabac avaient manqué à leur devoir d’informer leurs clients des dangers de la cigarette.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Après leur défaite, ils se placèrent alors sous la protection de la Loi fédérale sur les arrangements avec les créanciers.

La Cour supérieure de l’Ontario a donc suspendu le jugement de la Cour d’appel du Québec et, du même coup, toutes les poursuites judiciaires que les provinces et territoires avaient intentées contre les trois entreprises au Canada.

Les gouvernements tentent de récupérer les sommes d’argent qu’ils ont dépensées pendant des années pour soigner les patients fumeurs.

Treizième délai de grâce

La dernière protection dont bénéficient les trois cigarettiers a expiré hier, 30 septembre.

Selon de nouveaux documents dont Radio-Canada a obtenu copie, les trois sociétés demanderont le 31 octobre au juge Morawetz de prolonger la protection jusqu’au printemps.

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Les compagnies de tabac continuent de vendre leurs produits pour tenter d’éviter la faillite.

Photo : Reuters / Michaela Rehle

Imperial Tobacco Canada écrit notamment qu’elle demandera une prolongation du délai de sursis jusqu’au 28 mars 2025, ce qui exclut l’idée qu’un accord soit imminent.

Les documents de Rothmans, Benson & Hedges indiquer, de l’avis du contrôleur financier lui-même, que des progrès significatifs ont été réalisés depuis la dernière période de sursis.

Joint par téléphone, l’avocat de la Société canadienne du cancer, Rob Cunninghamminimise ces progrès.

RB&H j’ai dit exactement la même chose il y a six moisil se souvient. L’avocat parle néanmoins deune situation tragique.

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L’avocat Rob Cunningham représente la Société canadienne du cancer, qui a obtenu le statut d’observateur dans cette affaire.

Photo : Radio-Canada / Gabrielle Poulin

Me Cunningham explique que les retards dans cette saga judiciaire ont fait que de nombreuses victimes du recours collectif québécois sont décédées sans avoir reçu une juste compensation.

Il réaffirme la position de la Société selon laquelle le plan de sauvetage des trois sociétés doit inclure des mesures coercitives visant notamment à réduire la consommation de tabac.

Me Cunningham soutient que les gouvernements devraient prendre ces mesures sanitaires priorité absolue négociations et saisir un moment historique unique pour mettre l’industrie du tabac à genoux.

Des inquiétudes qui persistent

Dans un communiqué, trois associations antitabac tirent la sonnette d’alarme face à l’accord final qui semble se préparer mettre fin au conflit entre l’industrie et les victimes du Québec et des gouvernements provinciaux et territoriaux.

ASH Canada (Action sur le tabagisme et la santé), Médecins pour un Canada sans fumée et la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac se disent très préoccupés.

Ils craignent qu’un éventuel règlement ne permette aux trois sociétés de poursuivre leurs activités sans devoir abandonner leur modèle économique basé sur la dépendance.

>>Un vieil homme allume une cigarette>>

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ASH Canada, Médecins pour un Canada sans fumée et la Coalition québécoise pour le contrôle du tabac espèrent toujours que les négociations aboutiront à des politiques publiques très strictes contre l’usage du tabac au pays.

Photo : Radio-Canada / Benoit Jobin

Les récentes demandes de treizième sursis montrent également, selon eux, que les provinces seraient prêtes à accepter un processus favorable à l’industrie au détriment des victimes et des futurs fumeurs.

Si tel est le cas, le processus actuel favoriserait les intérêts des entreprises, mettrait de côté les objectifs de santé visant à mettre fin aux préjudices faisant l’objet des poursuites et ferait supporter aux provinces le fardeau des coûts sociaux et de santé des futures victimes.ils écrivent.

Les trois associations demandent aux provinces d’utiliser leur droit de veto pour s’assurer que l’objectif ultime de santé publique soit directement enchâssé dans tout accord global, soit l’élimination progressive et accélérée de la commercialisation du tabac et d’autres produits dérivés.

 
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