le virage sur l’aile de Roland Lescure

le virage sur l’aile de Roland Lescure
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Il n’y a pas que sur le nucléaire que les membres du gouvernement ont opéré un retournement de situation à 180°C. La démarche à suivre pour développer le futur mix énergétique français a également connu de nombreux retards. Y compris du ministre de l’Énergie et de l’Industrie, Roland Lescure : alors que ce dernier faisait savoir, début avril, qu’il ne souhaitait pas impliquer l’Assemblée nationale et le Sénat dans les débats nationaux sur les objectifs à atteindre en matière d’énergie éolienne. l’énergie électrique, le photovoltaïque, le nucléaire ou encore la biomasse, il a défendu le contraire avant de rejoindre l’exécutif.

Nous regrettons que la représentation nationale, le Parlement, ne soit pas vraiment abordée sur le fond, à travers l’élaboration d’une loi, face à des enjeux aussi stratégiques que ceux posés par la Programmation Energie Climat pour l’avenir énergétique de notre pays. « . La phrase pourrait sortir tout droit d’un communiqué rédigé par l’opposition, et pourtant : elle provient d’un article publié en 2018 dans Le monde, signé à l’époque par Roland Lescure, alors député LREM et président de la commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Celui-là donc qui vient de prendre la décision d’éviter le vote au Parlement d’une loi fixant l’avenir énergétique de la France à l’horizon 2035, préférant recourir à un simple décret gouvernemental.

Un texte également signé de Gabriel Attal

Intitulé « Le Parlement doit être à l’avant-garde dans la définition de la politique énergétique » et rédigé par les anciens députés macronistes Jean-Charles Colas-Roy et Anthony Cellier, le texte appelait à un vote sur « loi » tous les cinq ans afin de définir les objectifs du pays en matière de nucléaire, d’éolien, de solaire et de biogaz, » et pas un simple décret « .

Le Parlement devrait pouvoir reprendre, à travers l’élaboration d’une loi-cadre, le grand débat sur l’actualisation de l’avenir énergétique de la France. Une commission de contrôle devrait contrôler la bonne application de la loi et le respect des engagements pris. », ajoute la tribune, également signée par un certain Gabriel Attal, alors porte-parole de La République en marche.

Près d’un an après sa publication, cette démarche était devenue obligatoire : en novembre 2019, plutôt que de se contenter d’un simple véhicule de régulation, l’État s’est engagé à adopter une loi de programmation Énergie-Climat avant le 31 juillet 2023 ; une disposition alors votée par les macronistes… et réaffirmée par Emmanuel Macron lui-même.

Offensive des sénateurs LR

Seulement voilà : le délai passé, il est resté lettre morte. Et pour cause, l’exécutif n’arrivait plus à calmer le débat entre antinucléaire et anti-renouvelables. Se trouvant en majorité relative au Parlement, il craignait qu’aucune voie de passage ne se dessine.Il y a déjà eu un débat public important », a ainsi justifié Roland Lescure dans les colonnes de Figarole 10 avril, afin d’expliquer ce contournement des instances représentatives.

En 2018 pourtant, le célèbre forum affirmait que le fait d’auditionner « ONG, syndicats, associations professionnelles, fabricants de gaz, fabricants d’électricité et représentants des énergies renouvelables ” était ” pas assez « .

Une chose est sûre : après ce retournement de situation, ni les députés ni les sénateurs n’entendent rester les bras croisés. Selon nos informations, le groupe LR au Sénat finalise actuellement un projet de loi sur la trajectoire énergétique de la France dans les cinq prochaines années pour « mettre le gouvernement au pied du mur « . Le texte devrait être présenté dans les prochains jours.

Energie : le gouvernement contourne le Sénat, les Républicains contre-attaquent

 
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