comment faire et à quel prix ? – .

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Transformer les anciens puits de pétrole français en sites de stockage de CO2, afin que ce dioxyde de carbone soit réinjecté sous terre plutôt que de réchauffer l’atmosphère. C’est l’idée du gouvernement, qui a annoncé vendredi son intention de tester, dès début 2025, « quatre ou cinq projets » de ce type sur le territoire français afin d’aider l’industrie à atteindre ses objectifs de décarbonation.

Stockage du CO2 : le gouvernement veut utiliser d’anciens puits de pétrole français

Le Ministre de l’Industrie et de l’Energie Roland Lescure a lancé « un appel à manifestation d’intérêt » cibler notamment les acteurs des hydrocarbures afin qu’ils proposent en priorité des projets d’enfouissement du CO2 dans des gisements inactifs ou en fin de vie. Et ce, lors d’une visite de l’usine Technip Energies de Sens (Yonne), qui marque « l’achèvement du lancement de la stratégie de stockage de la France », selon l’exécutif. ” Nous activons la machine », on félicite l’entourage du ministre.

Depuis plusieurs mois, il avait également semé des graines dans ce sens. D’abord, en intégrant pleinement le captage et le stockage du CO2 dans sa feuille de route pour atteindre -55% d’émissions de CO2 d’ici 2030, et la neutralité carbone d’ici 2050. Surtout, l’année dernière, après un travail de concertation avec les 50 sites les plus émetteurs du pays, il a encore a clarifié les enjeux : d’ici la fin de la décennie, il faudra capter 8 millions de tonnes de CO2 générées par l’industrie française, et 20 millions de tonnes d’ici 2050, a-t-il précisé.

Mais concrètement, où sera stocké ce CO2, et à quel prix ? Surtout, cela offrira-t-il un chèque en blanc aux industriels pour continuer à polluer ? Pour y voir plus clair, La galerie faire le point.

Combien de tonnes de CO2 pourrions-nous stocker sous terre ?

Bien que la France ne dispose pas d’un sous-sol particulièrement riche en pétrole, elle possède quelques gisements en région parisienne et dans le bassin aquitain. Selon le ministère de l’Industrie et de l’Énergie, le potentiel des concessions d’hydrocarbures existantes au niveau national est estimé « environ 800 millions de tonnes de CO2 », ce qui permettrait de couvrir « cinquante ans de besoins de stockage de CO2 de l’industrie française ne peuvent être neutralisés « .

On sait combien de « vide » il y a dans ces gisements, puisqu’il correspond à ce qui a été extrait dans le passé. », précise-t-on.

Un chiffre à comparer aux environ 380 millions de tonnes équivalent CO2 – hors émissions importées et émissions liées à l’agriculture et aux déchets – que la France a émises sur l’année 2023.

Toutefois, à ce stade, cela ne reste qu’une estimation. Pour y voir plus clair, l’exécutif a mandaté le Bureau de recherche géologique et minière (BRGM), le bras armé de l’État pour l’exploration du sous-sol, afin de disposer de données plus approfondies. ” Les experts du BRGM sont en train de finaliser ces travaux, des entreprises actives dans le secteur géophysique en France », précise à La galerie l’entourage de Roland Lescure. Une analyse complète est donc attendue d’ici mi-juin.

Le gouvernement publiera ensuite à l’été 2024 sa stratégie de captage et de stockage du CO2, qui contiendra une cartographie du potentiel de captage du CO2, » pour décarboner l’industrie et au-delà « .

De plus, cela ne repose pas uniquement sur le stockage dans le sous-sol français. Après la Norvège mi-janvier, l’exécutif français a annoncé, lundi 4 mars, avoir signé un accord bilatéral avec le Danemark pour y exporter du CO2. à partir de cette année « . Et ce, afin de le stocker sous terre, principalement, là encore, dans d’anciens gisements de gaz et de pétrole. En effet, Copenhague a déjà fait un pas en avant, en disposant d’une carte complète de ses opportunités dans le sous-sol, et commence déjà à proposer des permis de stockage à différents opérateurs.

“Ce sont des sstratégies totalement complémentaires. Pour le CO2 émis à Dunkerque par exemple, il pourrait être intéressant de l’envoyer vers la mer du Nord plutôt que vers la région parisienne et le bassin aquitain, étant donné qu’un prProjet de plateforme européenne d’exportation de dioxyde de carbone carbone baptisé « D’Artagnan » y verra le jour », explique le ministère de l’Industrie et de l’Energie.

À quel prix ?


Mais selon l’entourage de Roland Lescure, stocker du CO2 dans d’anciens gisements français restera souvent bien moins cher que d’envoyer du CO2.
2 en mer du Nord.

“Stocker ce CO2 en France permettra de diviser par deux ou trois le coût cumulé du transport et du stockage” par rapport à ces projets nordiques, dans lesquels la France restera impliquée, est-il indiqué.

Cependant, même en France, les quatre ou cinq premiers « projets tests » devront bénéficier d’une aide de l’État pour se mettre en place : ils pourront bénéficier d’une enveloppe globale encore provisoire de « environ 20 à 30 millions d’euros » dans le cadre du programme France 2030. Ces tests doivent vérifier que les puits sont correctement scellés pour accueillir le CO2.

Pour déterminer le prix, la question du prix de la tonne de carbone sera cruciale. Et pour cause : si émettre du CO2 coûte moins cher que le stocker, la loi du marché ne rentabilisera pas les investissements dans les projets de CSC (« la capture et le stockage du carbone “). Toutefois, en raison du ralentissement de l’économie, le prix des quotas de CO2 dans le cadre du système d’échange de quotas d’émission de l’UE s’est effondré ces derniers mois.

Dans ces conditions, leL’État français cherche à mettre en place un mécanisme de protection baptisé « Contrat Carbone sur la Différence » (Ccfd). L’idée : accorder aux industriels, sur quinze ans, des versements correspondant à la différence entre le prix (variable) du CO2 sur le marché et un prix du CO2 fixé à l’avance. Autrement dit, un système d’assurance pour garantir que l’entreprise soit toujours incitée à capter les gaz à effet de serre, quelle que soit leur valorisation. ” Nous avons commencé à discuter avec la Commission européenne en janvier dernier pour une pré-notification. Espérons que dans les six prochains mois, la France soit autorisée à utiliser cet instrument », expliquait il y a quelques semaines une Source au sein de l’exécutif.

Capter le CO2 dans l’air : des milliards sur la table, mais pas de solution miracle

Est-ce une fable pour continuer à produire toujours plus ?

Interrogé par Les échosRoland Lescure a affirmé que le plan de décarbonation des 50 sites industriels les plus polluants, annoncé en novembre 2022, prévoit d’abord des mesures telles que « efficacité énergétique, électrification, remplacement du charbon par de l’hydrogène « . ” La capture n’a lieu qu’en dernier recours », a-t-il assuré.

Les usages résiduels seront ainsi ciblés, c’est-à-dire dont il serait très difficile de se passer. Et notamment les usines les plus difficiles à décarboner, comme les cimenteries, qui émettent du CO2 via la décarbonatation du calcaire.

« Il faut non seulement déployer au plus vite toutes les nouvelles technologies décarbonées, mais aussi capter le CO2 là où il n’y a pas d’alternative », soulignait en mars le cabinet de Roland Lescure, citant « la fabrication du ciment Portland, qui représente environ 20 % de la consommation française ». émissions industrielles » ou « produits chimiques tels que les engrais ».

Mais l’argument peine à convaincre certaines associations de défense de l’environnement, qui ontaccuser les partisans du CSC d’empêcher l’émergence d’alternatives, en favorisant le maintien des énergies fossiles sous prétexte de captage du CO2. D’autant que certaines entreprises, notamment outre-Atlantique, en profitent pour lancer de vastes opérations de écoblanchiment. A l’instar de l’américain Occidental Petroleum, qui promet de commercialiser un « pétrole net zéro » grâce au captage du CO2.

Cependant, le CSC a été retenu dans les scénarios du GIEC et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) et fera probablement partie des réponses à l’urgence climatique. Toutefois, selon ces mêmes scénarios, leur généralisation ne permettra pas d’éviter une transition profonde des modèles de production, qui devra être nécessaire dans tous les cas.

Le stockage du carbone ne devrait être conservé que là où cela est pertinent. Surtout, cela ne doit pas devenir une manière de justifier le statu quo. La priorité restera d’éviter puis de réduire les émissions de CO2, avant de les capter », soulignait il y a quelques mois dans La Tribune Florence Delprat-Jannaud, responsable du programme de captage et de stockage du CO2 au sein du centre de résultats Ressources Energétiques d’IFP Energies nouvelles (IFPEN).

Il faut éviter à tout prix que l’industrie pétrolière s’en serve pour faire comme avant », a ajouté Greg De Temmerman, dacteur de physique expérimentale et chercheur. Et de conclure : « Un monde dans lequel nous stockons les 40 milliards de tonnes de CO2 que nous émettons chaque année n’existe pas « .

Climat : pour stocker le CO2 de ses usines, la France tisse sa toile en Europe

 
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