Les géants chinois de l’automobile, mais pas seulement, se sont réunis jeudi à Pékin pour l’un des plus grands salons automobiles au monde. Chacun rivalise pour attirer de nouveaux clients et faire la une des journaux sur le plus grand marché mondial des véhicules électriques, tant au niveau national qu’international.
L’événement, qui se déroule jusqu’au 4 mai, a attiré les foules au parc des expositions. Habituellement organisée tous les deux ans en alternance avec celle de Shanghai, cette édition est particulièrement attendue après l’annulation de l’événement en 2020 en raison de la pandémie.
La Chine, l’eldorado de la voiture électrique dans le monde
Ces dernières années, le marché électrique chinois a connu une croissance rapide, représentant 69% des ventes mondiales en décembre 2023, selon les données de Rystad Energy. Désormais, les constructeurs chinois ont les yeux tournés vers le marché international.
William Li, directeur général de la marque Nio basée à Shanghai, a souligné l’amélioration de la qualité des produits des fabricants chinois. Il a rapporté que pour la première quinzaine d’avril de cette année, les ventes de véhicules à énergies nouvelles ont dépassé celles des véhicules thermiques en Chine. Lors du salon, plusieurs grands noms de l’industrie automobile chinoise ont pris la parole, notamment He Xiaopeng de XPeng et Lei Jun de Xiaomi.
La Chine compte pas moins de 129 marques de véhicules électriques, mais seulement 20 d’entre eux ont réussi à atteindre une part de marché nationale de 1 % ou plusselon les données de Bloomberg.
Les fabricants chinois se concentrent sur l’optimisation de l’expérience utilisateur, en adoptant “une approche similaire à celle d’Apple avec ses produits électroniques”, selon Daniel Kollar, expert mobilité et automobile chez Intralink. Cette stratégie constitue un défi pour les entreprises étrangères qui tentent de pénétrer un marché chinois de plus en plus saturé. Des entreprises comme Volkswagen et Stellantis tentent de s’adapter en s’associant à des constructeurs chinois comme XPeng, dans l’espoir de rattraper leur retard sur ce marché en plein essor.
L’avance des entreprises chinoises s’accroît
BYD, le géant de l’automobile et des batteries basé à Shenzhen, est l’une des marques les plus en vogue du salon. En effet, BYD a dépassé Tesla au quatrième trimestre 2023 devenir le premier vendeur mondial de véhicules électriques. Même si Tesla a reconquis ce titre au premier trimestre de cette année, BYD conserve une position forte sur son marché domestique, avec un tiers des ventes, contre 8 % pour Tesla.
L’exposition met également en lumière les inquiétudes des pays occidentaux concernant l’expansion rapide de la production chinoise de véhicules électriques, craignant pour l’avenir de leurs propres constructeurs traditionnels. Car pendant ce temps-là, les entreprises chinoises se déploient.
CATL, leader mondial des batteries pour véhicules électriques basé à Ningde, a répondu à une critique majeure des automobiles électriques en dévoilant une batterie à recharge ultra-rapide, « Shenxing Plus », capable de regagner un kilomètre de trajet pour chaque seconde de chargement.
XPeng, un concurrent majeur de Tesla sur le marché chinois, a annoncé en mai son intention de déployer progressivement à grande échelle la conduite assistée par intelligence artificielle (IA) dans ses véhicules. Cette technologie, selon He Xiaopeng de XPeng, « apprend les habitudes de conduite pour améliorer la sécurité ».
Le géant japonais Toyota a également annoncé un partenariat avec le géant chinois des jeux et de la technologie Tencent dans le domaine de l’IA afin de répondre à la demande croissante des consommateurs chinois pour des fonctions avancées dans les voitures intelligentes.
