Produits structurés, attention aux biais comportementaux

Produits structurés, attention aux biais comportementaux
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La diversité des options offertes par les produits structurés est Source d’opportunités mais confronte l’investisseur à des biais qui peuvent altérer son jugement sur le marché.

La polyvalence des produits structurés est indéniable. Ils se présentent sous de multiples formes et permettent par exemple de garantir un rendement minimum ou d’augmenter l’effet de levier. La manière dont les fonctionnalités du produit sont conçues ou structurées varie également. De plus, ils peuvent donner accès à une multitude d’actifs sous-jacents autrement indisponibles.

Cette diversité de choix ne risque-t-elle pas pour autant de détourner les investisseurs d’un prérequis essentiel : disposer d’une solide appréciation du marché pour le(s) sous-jacent(s) du produit structuré considéré ?

La multitude de structures existantes présente des avantages indéniables et offre à l’investisseur une grande flexibilité. Toutefois, si les investisseurs n’ont pas une vision claire du marché, certains d’entre eux pourraient être tentés par des produits structurés portant sur des actifs sous-jacents dont ils n’ont pas d’évaluation objective. Trois biais de la finance comportementale peuvent expliquer cette situation : l’aversion aux pertes, le comportement grégaire et le biais a posteriori. Tout investisseur souhaitant s’orienter vers des produits structurés doit être pleinement conscient de ces biais.

Le biais rétrospectif est lié à la disponibilité d’informations sur le résultat d’un événement passé, sur lesquelles une personne s’appuiera pour prendre une décision.

Le concept d’aversion aux pertes fait référence à la tendance des individus à préférer éviter les pertes plutôt que réaliser des gains. La promesse de protection du capital dans certains produits structurés peut donc prêter à confusion et inciter les investisseurs à prendre des positions sur des sous-jacents qui ne correspondent pas forcément à leur profil de risque ou à leur portefeuille.

L’instinct grégaire, également appelé comportement grégaire, fait référence au phénomène selon lequel un grand nombre de personnes agissent de la même manière au même moment. Des tendances boursières, des bulles et des krachs peuvent résulter de ce phénomène. L’instinct grégaire peut également expliquer certaines tendances dans le secteur des cryptomonnaies. Les produits structurés, qui offrent aux investisseurs une exposition à des actifs sous-jacents autrement moins accessibles, peuvent également encourager ce type de comportement.

Enfin, le biais rétrospectif est lié à la disponibilité d’informations sur l’issue d’un événement passé, sur lesquelles une personne s’appuiera pour prendre une décision. Initialement documenté par Fischhoff (1975), le biais rétrospectif tend à modifier la perception du caractère inévitable d’un événement lorsque son issue est déjà connue. Fischhoff a découvert que signaler la survenance du résultat d’un événement augmente la probabilité perçue de sa survenance dans le futur. Ainsi, dans la mesure où certains produits structurés reposent en partie sur des résultats passés, la perception de la probabilité de survenance peut être biaisée en faveur de la répétition du même résultat.

Ces biais comportementaux peuvent constituer trois obstacles à une évaluation objective du marché par les investisseurs, les empêchant ainsi d’identifier les actifs sous-jacents les plus adaptés à leur stratégie d’investissement.

Les produits structurés offrent une flexibilité de placement sans précédent, ce qui est particulièrement précieux. Les investisseurs doivent toutefois veiller à ne pas se laisser tenter par un investissement qui n’est pas pleinement réfléchi. En effet, lorsqu’une trop grande attention est portée à la structuration du produit au détriment de son(ses) actif(s) sous-jacent(s), ce type de décision peut conduire à une inadéquation entre le véhicule sélectionné et le besoin réel d’investissement.

 
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