les huissiers débordés traquent les mauvais payeurs

les huissiers débordés traquent les mauvais payeurs
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Avec la hausse des loyers et des taux d’intérêt, de plus en plus de personnes ne paient plus leurs factures et les dossiers s’accumulent auprès des huissiers.

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« Le volume augmente dans presque tous les domaines de pratique. Nous sommes de plus en plus occupés, nous ne manquons pas de travail, c’est clair ! » précise Stéphanie Paul, huissière au bureau Michel Gaucher à Repentigny.

Au cours des deux dernières années, ce bureau est passé de six employés à 20, et les huissiers de justice sur la route sont passés de cinq à 15. Les tâches principales des huissiers de justice sont de saisir les biens, d’exécuter les décisions de justice et parfois de jouer le rôle de négociateur.

Saisies de voitures

« Les voitures, les amendes, les biens de consommation… Ce sont les premières choses pour lesquelles les gens arrêtent de payer », estime Stéphanie Paul.

« Dans notre département automobile, de nos jours, cela peut faire 300 saisies de véhicules par mois, rien que dans notre bureau. Il y a cinq ou dix ans, c’était la moitié. On a presque doublé parce que les gens n’ont plus les moyens de payer», ajoute son collègue Olivier Gaucher.

De manière générale, les saisies immobilières sont en augmentation au Québec depuis deux ans. En juin 2021, il y a eu 125 saisies immobilières pour le mois de juin 2021 au Québec. Pour le même mois de 2023, il y en a 528, selon les données obtenues par la loi sur l’accès à l’information.

Les consommateurs continuent de marcher sur une ligne mince. Selon un récent sondage Ipsos, 43 % des personnes interrogées ont déclaré qu’il leur manquait 200 $ ou moins pour ne pas être en mesure de respecter toutes leurs obligations financières.

Non-paiement du loyer

En raison de la crise du logement et des prix élevés des appartements, de plus en plus de locataires « sautent » le paiement mensuel de leur loyer. Les demandes de non-paiement des loyers se multiplient, tout comme les expulsions.

«Les propriétaires sont moins permissifs qu’ils ne l’ont déjà été, je peux vous le confirmer», affirme un huissier de la région de Québec, qui préfère garder l’anonymat.

« Désormais, ils ne se contentent plus d’expulser les locataires. De plus en plus de gens vont exécuter la sanction pécuniaire prévue dans leur jugement, alors qu’avant ils s’empressaient d’expulser le locataire pour ensuite le relouer à quelqu’un d’autre », dit-il.

Prochain domino à tomber : les maisons

Avec 60 % des crédits immobiliers à renouveler d’ici trois ans, les huissiers s’attendent à recevoir de nombreux appels dans les mois et années à venir.

En plus, Le journal a rapporté en mars que les avis de défaut, émis par un créancier suite au non-paiement d’un prêt hypothécaire, étaient en hausse de 34 % par rapport à l’année dernière.

« Nous nous préparons. La reprise des immeubles est encore tranquille, mais quand les choses commenceront à décoller… Il y a des couples qui auront des surprises au moment de renouveler leur crédit immobilier avec les taux d’intérêt actuels», affirme Stéphanie Paul.

Même son de cloche du côté de notre huissier de Québec. « On voit que les choses commencent à décoller. Il y a des arriérés de paiement. Les banques et les prêteurs privés ont tendu l’élastique autant que possible, mais ils en sont désormais à l’étape suivante pour ceux qui ne sont plus en mesure de payer.»

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