« Nous travaillons sur des partenariats sur l’hydrogène vert avec le Maroc »

« Nous travaillons sur des partenariats sur l’hydrogène vert avec le Maroc »
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ENGIE North Africa poursuit ses ambitions de développement au Maroc en matière de transition énergétique, à savoir les énergies renouvelables, les infrastructures et la décarbonation de la production thermique. Justement, quel bilan le groupe industriel énergétique français a-t-il fait jusqu’à présent de son activité dans le Royaume ? Loïc Jaegert-Huber, Directeur Régional d’ENGIE North Africa, revient plus en détail sur les projets en cours et nous livre à travers cet entretien son bilan sur les futurs projets d’ENGIE North Africa dans le Royaume.

Défi : le Maroc vient de dévoiler son « offre » dédiée à l’hydrogène. Comment cette dernière, qui s’applique aux projets intégrés de l’amont (production d’électricité) à l’aval (transformation de l’hydrogène vert), a-t-elle été accueillie par le groupe ENGIE ?

Loïc Jaegert-Huber : L’offre du Maroc pour la production d’hydrogène vert bénéficie d’un potentiel considérable, alimenté par l’abondance de ressources renouvelables telles que l’énergie solaire et éolienne, une situation stratégique au carrefour entre l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient et les avancées technologiques dans le domaine de l’électrolyse de l’eau. . Cette initiative peut non seulement diversifier le mix énergétique du Maroc en réduisant sa dépendance aux énergies fossiles, mais elle peut également stimuler le développement industriel en créant de nouvelles opportunités d’emploi, en favorisant l’innovation technologique et en renforçant la compétitivité du pays sur la scène internationale, tout en contribuant à une transition vers une une économie plus verte et durable.

ENGIE Afrique du Nord s’engage à accompagner le Maroc dans sa transition énergétique et à atteindre son objectif de 52% d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2025. Par ailleurs, étant présents sur l’ensemble de la chaîne de valeur du H2, nous accueillons très favorablement cette offre et nous travaillons activement sur les partenariats avec des acteurs locaux pour favoriser à terme le développement de l’écosystème de l’hydrogène vert et maximiser son impact positif sur l’économie et l’environnement.

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Enjeu : Le groupe ENGIE est-il ouvert à explorer de nouvelles opportunités dans cette filière de l’hydrogène vert ?

LJ-H. : Le groupe ENGIE s’est positionné très tôt dans le domaine de l’hydrogène renouvelable et bas carbone, ainsi que des e-molécules dérivées. Nous développons actuellement quelques dizaines de projets d’hydrogène renouvelable dans une dizaine de pays, dont la moitié sont dédiés à la production. ENGIE est présent sur toute la chaîne de valeur de l’hydrogène, de la production au stockage et de la distribution au transport, sans oublier la brique de dessalement.

Notre présence mondiale nous permet de créer des synergies entre différents segments de marché, d’optimiser l’efficacité énergétique et de proposer des solutions innovantes, durables et compétitives à nos partenaires. Cette démarche permet non seulement aux clients des secteurs industriels ou de la mobilité d’atteindre leurs objectifs de neutralité carbone, mais également de proposer un ensemble de solutions modulaires et reproductibles.

Enjeu : Le groupement que vous avez constitué avec Nareva a été déclaré attributaire du projet de dessalement de Dakhla, qui se positionne désormais comme un hub de l’hydrogène vert. Où en êtes-vous dans ce projet de dessalement ?

LJ-H. : En effet, c’est avec notre partenaire historique Nareva Holding que nous formons le consortium chargé du projet d’usine de dessalement d’eau de mer dans la région de Dakhla. Dotée d’une capacité de production éolienne de 72 MW et d’une production d’eau de 112 000 mètres cubes par jour, la station produira de l’eau douce pour l’irrigation de 5 000 hectares de terres agricoles et pour l’approvisionnement des populations de la ville de Dakhla et de ses environs. région. Ce projet démontre l’engagement d’ENGIE Afrique du Nord dans ce secteur vital, et notre volonté de contribuer à la sécurité énergétique et à l’accès à l’eau potable dans la région.

Défi : Le Maroc est confronté au stress hydrique, un problème mondial qui devrait s’aggraver avec le changement climatique. Que dire de vos investissements au Maroc dans ce secteur ?

LJ-H. : Nous collaborons activement avec les institutions marocaines pour nous assurer d’être au mieux alignés sur la stratégie marocaine et ses attentes face au stress hydrique. Nous jouons un rôle de développeur et d’intégrateur dans ces projets, visant à répondre aux besoins en eau tout en respectant l’environnement.

Il est nécessaire aujourd’hui de disposer d’usines de dessalement qui aient le moins d’impact possible sur l’environnement. Nous nous engageons donc à construire uniquement des usines de dessalement alimentées par des énergies renouvelables, en Afrique et ailleurs dans le monde. En Afrique, nous lançons des unités d’osmose inverse couplées aux énergies renouvelables. Par exemple, l’usine de dessalement de Dakhla sera couplée à un parc éolien.

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Défi : Actuellement, quel est le portefeuille de projets d’ENGIE North Africa au Maroc ?

LJ-H. : Présent depuis plus d’un siècle au Maroc, ENGIE Afrique du Nord est fier de participer à faire du Maroc un exemple énergétique au niveau mondial. Aujourd’hui, nous exploitons le parc éolien de Tarfaya, l’un des plus grands parcs éoliens d’Afrique, d’une capacité de 316 MW, qui répond aux besoins de 1,5 million de foyers, contribuant ainsi à l’indépendance énergétique du Maroc et à la réduction des émissions de CO2. Comme mentionné précédemment, nous agissons également sur les problématiques liées au stress hydrique à travers le projet d’usine de dessalement de Dakhla. Enfin, nous exploitons également une centrale thermique à Safi, avec nos partenaires Nareva Holding et Mitsui, pour répondre aux besoins croissants en électricité du pays.

Enjeu : Le groupe ENGIE Afrique du Nord a construit sa présence autour de la production d’énergie électrique, notamment à partir de sources renouvelables et thermiques. Qu’en est-il de vos ambitions du « gas to power » auquel le Maroc attache une grande importance pour sa transition énergétique ?

LJ-H. : ENGIE Afrique du Nord a pour objectif d’accompagner les pays d’Afrique du Nord, notamment le Maroc et l’Égypte, dans leurs transitions gazières en développant des infrastructures bas carbone pour des gaz destinés à devenir plus verts (l’hydrogène et ses dérivés notamment). Dans le cadre de notre engagement « gas to power », nous travaillons à établir des partenariats stratégiques avec des acteurs locaux et internationaux afin de développer des projets à grande échelle favorisant l’utilisation propre et efficace du gaz naturel et des gaz renouvelables. Ces initiatives contribueront non seulement à renforcer la sécurité énergétique de la région, mais favoriseront également la croissance économique et la création d’emplois dans le secteur de l’énergie.

Son parcours
Directeur régional d’ENGIE Afrique du Nord, Loïc Jaegert-Huber est également membre de l’équipe de direction d’ENGIE AMEA (Asie-Pacifique, Moyen-Orient et Afrique). Il possède plus de quinze années d’expérience en tant que Conseiller, Chef de Projet et Manager dans les secteurs des services publics et de l’énergie en Europe, Asie et Afrique. Loïc Jaegert-Huber a débuté sa carrière chez ENGIE en 2009. Il a travaillé dans plusieurs entités, dont ENGIE Asia-Pacific, ENGIE LNG Supply et GRDF. Il rejoint ensuite Storengy où il occupe plusieurs postes de direction. Il est diplômé de Sciences Po en gestion et innovation et a été assistant de recherche à l’Université de Princeton.

Son actualité
ENGIE au Maroc a de fortes ambitions de développement dans le domaine des énergies renouvelables, et plus particulièrement en matière d’hydrogène vert. Catherine MacGregor, Directrice Générale d’ENGIE, s’est récemment rendue dans le Royaume, en présence d’autres représentants du Groupe, pour rencontrer les principaux acteurs du secteur des énergies renouvelables.

 
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