Appel d’offres auprès des producteurs privés

Appel d’offres auprès des producteurs privés
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Il n’y a plus de contenu local obligatoire dans les appels d’offres d’Hydro-Québec, qui s’apprête à augmenter ses achats d’énergie éolienne auprès des producteurs privés.


Publié à 2h05

Mis à jour à 7h00

L’objectif n’est pas d’agir plus rapidement pour augmenter la production d’électricité, mais de répondre aux préoccupations des promoteurs, a indiqué le porte-parole de l’entreprise d’État, Maxence Huard-Lefebvre. “Les nouvelles règles offrent plus de flexibilité”, a-t-il déclaré.

Selon lui, Hydro-Québec considère toujours le contenu local d’une offre comme un plus. Des points sont toujours attribués au soumissionnaire qui inclut du contenu local dans sa proposition, mais ce contenu local s’applique à toutes les dépenses liées au projet et non aux équipements tels que les tours, les pales ou les turbines. Il est important de noter que la société d’État n’en fait pas une exigence obligatoire.

C’est en exigeant un contenu manufacturier local que le gouvernement du Québec a réussi à attirer des expertises en Gaspésie, avec des fabricants comme LM Glass Fiber (lames) et Marmen (tours).

Les exigences obligatoires en matière de contenu local manquaient déjà lors du dernier appel d’offres pour l’achat d’énergie éolienne en 2023.

«Pour la construction du parc éolien, le soumissionnaire peut s’engager à ce qu’un pourcentage des dépenses globales du parc éolien soit réalisé au Québec», indique le document de cet appel d’offres qui a retenu huit soumissions pour un total de 1 550 mégawatts.

Un contexte différent

Hydro-Québec exigeait auparavant « un contenu québécois garanti et un contenu régional garanti » dans ses appels d’offres éoliens.

Le changement n’est pas pour tout le monde. Le fabricant d’éoliennes Marmen a déjà publiquement critiqué l’abandon par le gouvernement du soutien aux fabricants d’éoliennes. Il ne voulait pas revenir sur le sujet quand La presse l’a contacté. De nombreux acteurs locaux, dont le député Pascal Bérubé, déplorent l’abandon des exigences de contenu local au moment où la société d’État entreprend un plan d’expansion historique.

L’Alliance de l’Est regroupe les communes du territoire ayant le plus bénéficié de l’obligation de contenu local lors des précédents appels d’offres. Elle vient de conclure deux contrats de 30 ans avec Hydro-Québec pour près de 500 mégawatts, avec les nouvelles règles du jeu. Son président, Michel Lagacé, est réaliste. « Nous encourageons la production locale et nous le souhaitons, dit-il, mais quand on regarde l’état des choses, on peut comprendre. »

La rareté de la main-d’œuvre au Québec, ainsi que la forte demande d’énergie éolienne à travers le monde, rendent difficile l’attraction des manufacturiers au Québec, explique Michel Letellier, président d’Innergex.

Le producteur d’énergie vient également de conclure un contrat d’approvisionnement d’une durée de 30 ans avec Hydro-Québec.

Selon lui, il est normal qu’Hydro-Québec adapte ses règles à la nouvelle réalité, si elle veut obtenir de nouveaux approvisionnements rapidement et à un prix raisonnable. « Les fabricants de turbines disposent de nombreuses possibilités d’investissement partout sur la planète », explique-t-il. Lorsqu’Innergex a remporté son premier appel d’offres, nous avons amené General Electric à investir, avec Marmen et LM Glass Fiber. Aujourd’hui, les industriels nous disent qu’ils ne viendront pas ici parce qu’il y a trop peu de volume, alors qu’il y a tant à faire sur la planète. Hydro-Québec a compris que si on voulait forcer cela, il faudrait payer beaucoup plus. »

Réduire le délai

Hydro-Québec souhaite que les projets éoliens qu’elle a sélectionnés lors de son dernier appel d’offres soient en production dans un délai assez court, entre 2027 et 2029.

Le ministre de l’Energie, Pierre Fitzgibbon, ne cache pour sa part pas qu’il souhaite que de nouveaux approvisionnements en électricité soient disponibles rapidement afin de pouvoir répondre aux demandes des entreprises qui s’entassent sur son bureau.

Quelque 3 300 mégawatts de nouvelle électricité devraient être disponibles en 2029, a-t-il récemment déclaré devant le Club canadien de Montréal. «Hydro-Québec regarde si nous pouvons avancer cette date», a-t-il indiqué à cette occasion.

Interrogé à ce sujet jeudi, le ministre Fitzgibbon a déclaré qu’il fallait « un équilibre entre le contenu local, la rapidité et le coût » dans les nouvelles sources d’énergie éolienne. Il estime qu’il faut sacrifier « un peu » de contenu local pour aller plus vite.

– Avec Fanny Lévesque

 
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