Le salon de l’auto de Pékin, vitrine de la technologie électrique chinoise – rts.ch

Le salon de l’auto de Pékin, vitrine de la technologie électrique chinoise – rts.ch
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Le Salon automobile de Pékin ouvre ses portes ce jeudi, l’occasion pour les constructeurs chinois de présenter leurs nouveaux modèles. Le rendez-vous est scruté de près par les spécialistes du secteur, à l’affût des dernières innovations en matière de conduite autonome et de performances.

les regards sont tournés vers les constructeurs de véhicules électriques, dominés par la Chine. Face aux champions autochtones, les marques internationales perdent du terrain.

BYD, LiAuto, Nio, Xpeng, , Leapmotors, Aiways… La Chine croule sous les marques de voitures électriques. Sous l’impulsion des autorités, le secteur a explosé ces dernières années. En mars, les ventes de véhicules hybrides et électriques ont pour la première fois dépassé celles des voitures à combustion dans les 35 plus grandes villes du pays. Une petite révolution bouleverse le plus grand marché automobile mondial.

Une transition lourde de conséquences pour les constructeurs traditionnels

L’industrie entame une transition lourde de conséquences pour les industriels traditionnels, étrangers comme chinois. La baisse des ventes de moteurs à combustion constitue un défi pour plus d’une centaine d’usines automobiles présentes en Chine.

Leur capacité de production, d’environ 40 millions d’unités par an, est deux fois supérieure à la demande nationale. L’année dernière, le pays est ainsi devenu le premier exportateur mondial de voitures, devant le Japon et l’Allemagne.

Forte baisse pour les constructeurs internationaux

Véritable eldorado pour les constructeurs américains, européens et asiatiques, la Chine devient un casse-tête pour Ford, GM, Volkswagen, Hyundai et autres qui peinent à rivaliser avec les nouveaux champions électriques chinois.

« Leurs ventes ont chuté au précipice. Ils ont chuté de 40, 50 voire 60 % par rapport à leur sommet », constate Michael Dunne, ancien patron de General Motors et fondateur de Dunne Insights LLC, société de conseil spécialisée dans les batteries et les véhicules électriques. « Les Chinois produisent moins cher et de meilleure qualité. L’âge d’or des fabricants internationaux en Chine est révolu.

Le gouvernement passe à l’électrique

À la traîne dans le domaine des moteurs thermiques, les autorités chinoises ont décidé de rebattre les cartes au début des années 2010. Au lieu de tenter de rattraper le retard accumulé dans l’industrie automobile traditionnelle, le gouvernement a décidé de miser à fond sur l’électrique ; un secteur où des normes restent à établir.

« Le gouvernement central et les autorités locales ont commencé à accorder des subventions directes. À cela s’ajoutent des subventions sous forme de terrains vendus à des prix préférentiels ou de factures d’énergie bon marché », explique Yanmei Xie, analyste chez Gavekal, dans un podcast spécialisé sur la politique chinoise.

Résultat : pour bénéficier de ces avantages, d’innombrables acteurs se sont lancés dans la brèche. Selon certaines estimations, la Chine comptait plus de 500 constructeurs de véhicules électriques en 2019. Une multiplication sous couvert : le secteur était initialement protégé de la concurrence étrangère.

Réduction des concurrents…

Progressivement et de manière ciblée, les autorités ont réduit les aides, éliminant certains des acteurs les moins efficaces. Le clocher a finalement été partiellement levé en 2019 avec l’arrivée de Tesla, dont le gouvernement a facilité l’installation d’une méga-usine de production à Shanghai.

« Comme le dit le dicton chinois : le pouvoir a introduit un poisson-chat dans la mare pleine de sardines pour éliminer les faibles et pousser les autres à nager plus vite… » souligne Yanmei Xie.

…et la guerre des prix

Optimisation des chaînes de production, intégration des supply chains, rationalisation et innovation, les constructeurs chinois les plus agiles ont mis les bouchées doubles pour contrer le géant américain. Nio a par exemple développé une technologie pour remplacer les batteries déchargées, BYD et XPeng ont quant à eux développé des batteries de grande capacité, plus petites, plus légères et beaucoup plus rapides à charger.

Dans le même temps, le secteur est entré dans une guerre des prix sans merci. «Ces fabricants couvrent à peine leurs coûts, voire perdent de l’argent», explique Michael Dunne. “Ils continuent néanmoins à produire massivement en cassant les prix dans l’espoir de voir leurs concurrents mordre la poussière les premiers.”

Cette concurrence acharnée a contribué à élaguer le secteur en Chine : il ne reste plus qu’une centaine de constructeurs nationaux de véhicules électriques. Quant aux constructeurs étrangers, certains participent encore à la course aux prix mais beaucoup reculent face aux entreprises chinoises, dont certaines ciblent désormais les marchés étrangers. Une ambition qui provoque un tollé en Europe et aux Etats-Unis.

Michael Peuker

 
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