(New York) La Bourse de New York a ouvert en forte baisse jeudi, déstabilisée par les prévisions décevantes de Meta (Facebook, Instagram) ainsi qu’un mauvais chiffre de la croissance américaine.
Publié à 9h41
Mis à jour à 10h35
Vers 10 h 10 (heure de l’Est), le Dow Jones reculait de 1,73 %, l’indice NASDAQ de 1,79 % et l’indice élargi S&P 500 cédait 1,43 %.
Bien avant l’ouverture de Wall Street, les contrats à terme allaient déjà dans une mauvaise direction, « en grande partie à cause de la déception des résultats Meta », selon Art Hogan de B. Riley Wealth Management.
Le géant des réseaux sociaux a dépassé les projections du marché au premier trimestre, mais les opérateurs ont pour l’essentiel retenu des prévisions pour le deuxième trimestre, inférieures aux attentes.
Par ailleurs, l’augmentation de la fourchette d’investissement pour l’exercice en cours a également été décevante et le titre a chuté de 11,97%.
Le PDG Mark Zuckerberg a indiqué que le groupe de Menlo Park (Californie) comptait consentir d’importants efforts financiers pour développer ses propres outils et modèles d’intelligence artificielle (IA).
Après un millésime 2023 qui a vu l’entreprise réaliser une cure minceur comme elle n’en avait jamais connu auparavant, “les comparaisons (d’une année sur l’autre) deviennent difficiles et on peut se demander si la croissance de Meta est durable”, commente Scott. Kessler du Troisième Pont.
La valorisation de nombreuses grandes entreprises technologiques « a été gonflée par les attentes autour de l’IA », observe Bryant VanCronkhite d’Allspring Global Investments. “Mais ce trimestre, ils doivent prouver que les revenus et bénéfices liés à cette technologie vont arriver” dans un futur proche.
Déjà perturbé par Meta, le marché new-yorkais a pris une deuxième gifle avec l’annonce d’une croissance limitée à 1,6% annualisé au premier trimestre aux Etats-Unis, bien loin des 2,5% attendus. par les économistes.
“Cela ne semble pas correspondre à ce que nous avons vu jusqu’à présent au premier trimestre”, à savoir la poursuite des nombreuses créations d’emplois et la bonne tenue de la consommation, explique Art Hogan.
“Les investisseurs sont déçus”, a-t-il poursuivi. « Ils aimeraient continuer à croire en une économie robuste, et ce chiffre ne donne pas une telle image. »
Chris Low de FHN Financial souligne que les données sur les prix du rapport montrent que l’inflation continue d’augmenter.
Pour lui, cela justifie la hausse des taux obligataires. Le rendement des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est élevé à 4,72%, contre 4,64% la veille.
Après la sortie de Meta, le marché attend les publications, jeudi après Bourse, de Microsoft (-4,30%) et d’Alphabet (-3,56%), deux autres mastodontes de l’IA, qui subissaient indirectement l’ire des investisseurs.
Bien qu’ayant fait état d’une forte demande en informatique à distance et en IA, IBM (-9,57%) n’a pas atteint son objectif sur son chiffre d’affaires du premier trimestre et a également été pénalisé.
Le groupe Armonk (Etat de New York) a également annoncé, mercredi après Bourse, l’acquisition du spécialiste du cloud computing HashiCorp, pour 6,4 milliards de dollars.
Ailleurs en Bourse, Caterpillar a glissé (-6,71%), après avoir indiqué une décélération de la demande, notamment dans le secteur de la construction.
Le titre d’American Airlines s’est effondré (-0,25%), après la publication d’une perte plus lourde que prévu sur les trois premiers mois de l’année.
Son concurrent Southwest a plongé beaucoup plus (-9,03%), après avoir lui aussi révélé une perte plus importante que prévu et annoncé des mesures visant à s’adapter au moindre nombre d’avions livrés par Boeing, notamment la suppression de quatre services.
Ford recule (-1,58%), malgré des résultats meilleurs qu’attendu. Les opérateurs ont particulièrement souligné la perte opérationnelle importante de 1,3 milliard de dollars sur les véhicules électriques.
Le groupe pétrochimique américain Dow a également été boudé (-2,21%), après avoir révélé un repli de 9% de son chiffre d’affaires, sous l’effet de baisses de prix.
