le marché chinois, un véritable défi pour les constructeurs occidentaux

le marché chinois, un véritable défi pour les constructeurs occidentaux
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Auto China, le salon automobile de Pékin, fait son grand retour ce jeudi après cinq ans d’absence. L’événement, organisé habituellement tous les deux ans en alternance avec celui de Shanghai mais qui n’a pas eu lieu depuis 2019 en raison de la pandémie de Covid-19, durera jusqu’au 4 mai.

Parmi les marques les plus marquantes de cette édition figure BYD (Build Your Dreams), un géant de l’automobile et des batteries basé à Shenzhen, dans le sud de la Chine. Le constructeur, qui a ravi à Tesla la place de premier vendeur mondial de véhicules électriques au quatrième trimestre 2023, devrait dévoiler son premier pick-up électrique, le BYD Shark. Au total, les mastodontes traditionnels de l’automobile, qui ont eu du mal à faire face à la vague croissante de concurrents chinois ces dernières années, seront présents à ce salon.

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Potentiel, concurrence et adaptation

Il faut dire que le marché chinois présente de belles perspectives, notamment sur le segment électrique, appelé à devenir le moteur principal dans les années à venir. Ainsi, en décembre, sur l’ensemble des véhicules électriques neufs vendus dans le monde en décembre dernier, 69 % l’ont été en Chine, selon le cabinet Rystad Energy. Selon les projections de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), la part de marché des voitures électriques devrait atteindre 45 % en Chine en 2024. Et, en 2030, près d’un véhicule sur trois circulant dans le pays pourrait être électrique (selon la définition de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). cette organisation qui inclut les hybrides rechargeables).

Mais si le potentiel est grand, la concurrence l’est aussi. Il existe jusqu’à 129 marques de véhicules électriques dans le pays, même si seules 20 d’entre elles ont réussi à atteindre une part de marché nationale de 1 % ou plus, selon les données de Bloomberg.

Les attentes sont également différentes. Les consommateurs chinois, en particulier sur le marché des véhicules haut de gamme, recherchent des fonctionnalités intelligentes dans leurs véhicules électriques, ce que les entreprises du pays sont bien plus capables de fournir que leurs concurrents étrangers, selon les experts.

Constructeurs chinois de véhicules électriques « Considérez la voiture beaucoup plus comme Apple considère le téléphone, l’iPad ou l’ordinateur portable. Ils cherchent à optimiser l’expérience », estime Daniel Kollar, en charge des questions de mobilité et d’automobile au sein du cabinet de conseil Intralink. Et c’est précisément “ce qu’attend le consommateur chinois”, souligne-t-il.

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Un défi pour les Européens

Cela pose toutefois un défi aux entreprises étrangères qui tentent de se positionner comme rivales sur le marché chinois.

« Des entreprises comme Volkswagen et Stellantis… essaient d’adopter une approche « si vous ne pouvez pas les battre, rejoignez-les ». C’est pourquoi nous voyons émerger des partenariats, comme avec XPeng. Ils pensent qu’ils sont en retard et que la meilleure façon d’avancer est d’unir leurs forces.» à eux, explique Daniel Kollar.

Volkswagen a dévoilé ce mercredi un plan stratégique pour booster ses ventes en Chine, qui représentent 40% de ses ventes annuelles. Le géant allemand compte réagir après avoir perdu l’an dernier sa place de marque la plus vendue en Chine, dépassée par BYD. Pour y parvenir, elle vise 40 % d’économies sur ses coûts de production de véhicules électriques en Chine d’ici 2026 ainsi que la sortie prochaine d’un modèle électrique à 20 000 euros sur le marché chinois.

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Le constructeur allemand n’est pas le seul à se lancer sur ce segment de voiture électrique abordable. La guerre des prix s’intensifie en effet, d’autant plus que les dépenses de consommation ralentissent en Chine. En tout début de semaine, la marque chinoise Li Auto a réduit le prix de ses modèles jusqu’à 30 000 yuans (près de 4 000 euros). Une mesure qui fait suite à la décision de Tesla de baisser ses prix en Chine de 14 000 yuans (environ 1 870 euros).

Une orientation internationale inquiétante

Ce qui inquiète encore plus les pays occidentaux et les industriels, c’est le fait que les marques chinoises s’attaquent désormais au marché international. Et aujourd’hui, ils sont les « le plus compétitif au monde » selon le patron de Tesla, Elon Musk.

Compétitivité dans le viseur de l’Union européenne, qui a lancé à l’automne dernier une enquête sur d’éventuelles subventions publiques accordées aux constructeurs chinois de voitures électriques. Selon la Commission européenne, Pékin leur aurait accordé des aides illégales, telles que des prêts à taux avantageux et des exonérations fiscales, qui leur permettaient de vendre leurs véhicules sur le marché européen à des prix jugés « artificiellement bas ». Ce que réfute le gouvernement chinois, arguant que le succès de son secteur électrique est dû à l’innovation et à des chaînes d’approvisionnement efficaces. Cependant, Pékin aide depuis longtemps ses constructeurs, en finançant des remises à l’achat pour stimuler le marché et accélérer la transition vers des voitures à énergie propre. Les subventions ont progressivement été supprimées fin 2022.

Les constructeurs chinois n’ont pas l’intention de se contenter d’exporter leurs véhicules vers l’Europe. Ils ont aussi l’ambition de s’implanter sur le vieux continent. En témoigne l’annonce faite par BYD en décembre de construire sa première usine européenne en Hongrie, devenant ainsi la première entreprise chinoise à fabriquer des voitures particulières en Europe. Et la semaine dernière, son homologue Chery a fait de même, choisissant plutôt l’Espagne. Des opportunités seraient également disponibles en Italie, où le gouvernement de Giorgia Meloni cherche à faire venir un deuxième constructeur pour augmenter la production automobile et ainsi mettre fin au monopole de Stellantis.

(Avec l’AFP)

 
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