Spot sur le pétrole brut Brent : Vous n’avez même pas peur ?

Spot sur le pétrole brut Brent : Vous n’avez même pas peur ?
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Même si la fièvre géopolitique a fortement soutenu les prix du pétrole début avril, force est de constater que ceux-ci baissent progressivement, les opérateurs estimant que le risque d’une escalade incontrôlable au Moyen-Orient est limité. Ainsi, après une hausse de près de 6% en ligne droite, portant le Brent au-dessus de 90 dollars le baril, l’enthousiasme acheteur s’est effondré après les déclarations iraniennes, qui ont minimisé la contre-attaque israélienne sur son territoire. Evidemment, le marché table sur ce scénario d’apaisement entre les deux parties ou du moins, il rejette le scénario de guerre ouverte.

Dans ce contexte, les tensions persistantes n’entraînent aucune perturbation des approvisionnements en pétrole brut et sont donc pour l’instant reléguées au second plan. Le premier plan est occupé par les fondamentaux, qui tournent toujours plus ou moins autour de l’équilibre offre/demande et… de la politique monétaire de la Fed.

Concernant l’équilibre du marché, l’OPEP+ reste franche sur l’application des quotas de production, ce qui revient à dire qu’en cas de choc d’offre, le cartel disposera d’une marge de manœuvre importante pour augmenter sa production. Dans ses dernières prévisions, l’OPEP a maintenu sa prévision d’évolution de la demande mondiale, qui devrait croître de 2,25 millions de barils par jour (mbj) cette année et donc culminer à 104,5 mbj. Les pays non membres de l’OCDE génèrent l’essentiel de cette croissance. Cette orientation s’écarte de celle de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui a révisé à la baisse ses prévisions de croissance de la demande. Déjà peu optimiste sur la dynamique de cette dernière, l’AIE table sur une croissance de 1,2 mbj en 2024 (contre +1,3 mbj précédemment).

Côté politique monétaire, la résistance de l’inflation change complètement la donne sur le calendrier des prochaines baisses de taux de la Réserve fédérale. Un taux d’intérêt plus élevé pendant une période prolongée signifie une économie moins robuste, synonyme d’une demande de pétrole plus faible. C’est ce raccourci rapide qui pèse actuellement sur les prix du pétrole.

En d’autres termes, le marché craint aujourd’hui plus la position de la Fed qu’une conflagration au Moyen-Orient.

 
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