Quand les crédits relais deviennent source de stress avec un marché immobilier saisi

Quand les crédits relais deviennent source de stress avec un marché immobilier saisi
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Lors d’un prêt relais, la banque avance un pourcentage du prix estimé du bien à vendre. Après l’achat, l’emprunteur a jusqu’à deux ans pour vendre son ancien logement et rembourser. Mais il arrive parfois que l’emprunteur ne parvienne pas à vendre son ancien bien.

Ils ne sont pas près d’oublier leur « stress » : face à un marché immobilier grippé pour vendre leur bien, Nicolas Dufloux et son épouse pensaient tout perdre à l’expiration de leur crédit relais, ce super découvert bancaire leur permettant d’acheter un logement. avant de l’avoir vendu.

C’était l’année dernière, ce cadre logistique de 31 ans et son épouse, conseillère emploi, sans enfants, envisageaient de vendre leur appartement de la métropole lilloise contre une maison à Marcq-en-Baroeul. Pour faciliter leur projet, ils ont contracté un prêt relais. Dans ce mécanisme, la banque avance un pourcentage du prix estimé du bien à vendre, souvent autour de 70 %, afin de financer l’achat d’un nouveau bien. Après l’achat, l’emprunteur a jusqu’à deux ans pour vendre son ancien logement et rembourser.

En 2023, ce mode de financement représentait 7,1% des demandes de prêts immobiliers, selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) qui supervise les banques et les assurances. En juillet, la part atteignait même 8%, un record depuis au moins 11 ans. Mais voilà, les mois passent et le couple lillois déchante. Leur appartement, mis en vente pour plus de 200 000 euros, n’a pas trouvé preneur, et après une revalorisation, son prix a été revu à la baisse.

L’inquiétude dure jusqu’aux vacances, quand le couple apprend que l’appartement a finalement été vendu pour 185 000 euros, soit trois mois avant l’expiration de leur prêt relais. “L’annonce de la vente de notre appartement était notre cadeau de Noël”, se souvient Nicolas Dufloux qui n’oublie pas “les moments de stress” avant cette vente, avec le risque de devoir quitter leur nouvelle maison et de vendre pour rembourser le prêt relais. qui est expiré. Fort de son expérience, ce Lillois ne peut que conseiller aux candidats de « bien observer l’évolution du marché », « d’avoir une bonne valorisation de son bien » et de « s’assurer qu’elle couvre le nouvel achat ».

Le marché « s’est retourné »

Les taux des prêts relais ont augmenté parallèlement à ceux des prêts immobiliers classiques, dépassant désormais les 5 % en moyenne selon la Banque de France en mars 2024. Dossiers des crédits relais, l’agence lilloise de NDFI Crédit, la branche courtage de Square Habitat , le réseau d’agences immobilières du Crédit Agricole en compte encore une dizaine ouvertes. Le profil de ces « seconds acheteurs » n’a pas changé – ils ont généralement entre 35 et 50 ans et « veulent changer de maison, pour acheter mieux, plus grand », explique Charlotte Baillet, directrice de cette agence.

En revanche, autre Source de stress pour les vendeurs, les banques se montrent plus exigeantes dans l’octroi de crédits relais, d’autant que depuis un an et demi, le marché s’est « retourné ». Juste après le Covid, “on était dans un marché de vendeurs qui étaient maîtres du jeu”, avec des demandes affluant “dans tout le secteur du Touquet, de la Côte d’Opale, de Wimereux, etc. Parisiens, Belges achetaient sans même se rendre”. .»

Aujourd’hui, « nous sommes dans un marché d’acheteurs, il y a beaucoup de vendeurs », et les ventes prennent plus de temps. Lorsque le prêt est refusé, les candidats, déçus, accusent les banques d’être “trop ​​prudentes”, déplore un cadre bancaire de la métropole lilloise interrogé par l’AFP sous couvert d’anonymat.

“Si nous ne prêtions plus d’argent, nous serions morts”, rappelle-t-il, soulignant que les banquiers craignent aussi “de mettre nos clients dans l’embarras”.

Selon les critères du Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), le taux d’effort des emprunteurs, c’est-à-dire le ratio des frais d’emprunt sur leurs revenus, ne doit pas dépasser 35 %. Pour l’emprunteur « il faut qu’il reste de l’argent pour les petits plaisirs, les sorties, les vacances. Ça ne sert à rien d’être dans la maison de ses rêves si on doit manger des pâtes tous les jours”, souligne ce banquier.

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