L’Italie appelle à un réexamen rapide

L’Italie appelle à un réexamen rapide
L’Italie appelle à un réexamen rapide

Rome a annoncé qu’elle lançait une proposition visant à avancer d’un an la clause de révision de l’interdiction de vente de voitures neuves à moteur à combustion dans l’UE.

Avec cette révision, l’Italie espère retarder l’entrée en vigueur de l’interdiction, la modifier en introduisant des exceptions ou la lier à davantage d’investissements qui la rendent réalisable. C’est ce qu’a expliqué le ministre italien des Entreprises et du Made in Italy, Adolfo Urso, lors d’un point de presse au Parlement européen à Bruxelles.

Motifs de la demande

La proposition a été expliquée par M. Urso lors d’une réunion informelle sur le secteur automobile organisée par la présidence hongroise du Conseil de l’UE, et sera discutée avec ses homologues dans la capitale belge.

« Nous allons élaborer avec d’autres pays un document écrit qui sera soumis à la Commission »a déclaré le ministre italien, qui considère que l’interdiction est responsable d’une grave crise pour les constructeurs automobiles européens, susceptible de « mettant en péril des centaines de milliers d’emplois dans toute l’Europe. »

« Compte tenu des données déjà disponibles, tant en termes de production de voitures sur notre continent, qui a diminué, que d’achat de voitures électriques sur notre continent, qui a considérablement diminué, nous sommes désormais certains qu’avec ce calendrier nous n’atteindrons pas les objectifs fixés pour 2035. »

Selon M. Urso, la révision doit être avancée avant tout pour permettre aux entreprises du secteur de planifier leurs investissements à long terme avec plus de certitude : « Nous ne pouvons pas laisser les entreprises et les consommateurs dans l’ignorance pendant encore deux ans quant à la marche à suivre. »

« Mais cela ne signifie pas nécessairement un report de la date prévue pour l’arrêt des ventes. Il y aura probablement deux décisions que nous pourrons prendredit le ministre. Soit nous maintenons l’objectif aussi ambitieux qu’il est, en créant les conditions d’une accélération : les ressources, la neutralité technologique et l’autonomie stratégique doivent être garanties. Si nous ne parvenons pas à faire tout cela, nous n’aurons d’autre choix que de suivre une voie subordonnée, qui consiste à reporter les objectifs.

Le gouvernement italien souhaite obtenir une exception pour les véhicules fonctionnant aux « biocarburants », produits à partir de ressources végétales comme le maïs ou l’huile de palme.

L’Allemagne soutient la proposition italienne

Cette demande intervient dans un moment difficile pour le marché automobile européen, qui demande à l’UE des mesures urgentes : en août, 18% de voitures en moins ont été immatriculées par rapport à l’année dernière, avec une baisse très prononcée en Allemagne (-27,8%) et en (-24,3%). L’Italie a également enregistré une baisse par rapport aux ventes du même mois en 2023 (-13,4%).

Si le chiffre global est en baisse, le marché des voitures électriques (qui pourraient être commercialisées même après 2035) peine lui aussi à décoller. Sur l’ensemble de l’année 2024, les voitures à batterie ne représentaient que 12,4 % du total des immatriculations, selon les données de l’Acea, l’Association des constructeurs européens d’automobiles.

L’Allemagne semble prête à soutenir la demande italienne : le ministre de l’Economie Robert Habeck** a déclaré qu’il soutenait la demande après une réunion avec les constructeurs automobiles et les représentants des syndicats, et a rencontré M. Urso en personne à Bruxelles.

Mais, comme l’a expliqué le ministre italien, sa position est claire : « M. Habeck souhaite conserver l’objectif de 2035 comme échéance, mais il est prêt à discuter de toutes les conditions pour atteindre cette date avec une industrie européenne compétitive. »

D’autres pays pourraient également soutenir la demande italienne, comme la Pologne, la Bulgarie ou la Roumanie, qui se sont abstenus ou ont voté contre lors de l’approbation de l’interdiction en mars 2023. M. Urso a indiqué avoir eu des discussions avec ses homologues, dont il a reçu des informations « l’ouverture »mais sans préciser quels États y étaient favorables.

Toutefois, seule la Commission européenne peut proposer d’avancer la révision du règlement, comme l’explique Tim McPhie, porte-parole de la Commission pour les questions de transition verte.

« La Commission dispose d’un droit d’initiative législative et doit faire une proposition visant à modifier tout texte législatif. La décision serait alors prise par le Conseil de l’UE et le Parlement. »

 
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