Les 5 anti-conseils de Xavier Niel que toutes les femmes devraient suivre

Les 5 anti-conseils de Xavier Niel que toutes les femmes devraient suivre
Les 5 anti-conseils de Xavier Niel que toutes les femmes devraient suivre

Un spectacle à l’Olympia – Comment devenir milliardaire – un livre chez Flammarion – Une réelle envie de causer des ennuis : le ton est donné. Comme à son habitude, Xavier Niel aime bousculer le système, et ça lui réussit plutôt bien. Et si nous nous en inspirions pour bousculer nous aussi nos vies ?

On le croyait timide, geek avec un léger spectre autistique – il en plaisante lui-même. Évoluer sous les projecteurs n’était ni son point fort ni son truc jusqu’à présent. Mais ça, c’était avant. Car à la rentrée 2024, celui que beaucoup considèrent comme le plus grand entrepreneur français est sorti de sa coquille pour se produire sur la scène de l’Olympia le 18 septembre. Et pour donner ses conseils façon stand-up, sur un sujet volontairement sensationnaliste : « Comment devenir milliardaire », qui revenait en réalité davantage à expliquer « comment devenir entrepreneur », et pour puiser aussi dans le fil autobiographique de son livre événement, Une réelle envie de causer des ennuisà paraître le 25 septembre aux Éditions Flammarion (1).

C’est peut-être le livre qui explique le mieux qui est vraiment Xavier Niel. Il explore sa façon de penser, de s’emparer des sujets, de « disrupter » des secteurs aussi variés que l’Internet, la téléphonie mobile, mais aussi l’agriculture, l’éducation et les médias, avec cette manière toujours très personnelle de passer par la fenêtre, ou de « hacker le système ». Il est le premier à le regretter : « Il n’y a pas assez de femmes, constate-t-il, en France, à des postes importants », à la tête d’entreprises, dans les domaines scientifiques… Son livre pourrait aussi être une master class rien que pour elles, tant, au fil des pages, on comprend que pour réussir, c’est-à-dire faire ce qu’on aime, trouver ce qui nous rend heureux mais aussi voir grand, changer la société, faire la différence, il faut (aussi) savoir… désobéir. Faire des pas de côté, et même « plein de bêtises ». La recette semble être devenue sa marque de fabrique, son plaisir, voire son expertise, serait-on tenté d’ajouter, tant ce prisme semble avoir été érigé en système pour lui. Ce n’est pas forcément le cas des femmes, qui s’imposent souvent à force de travail, de discipline ou de sacrifice, entravées par des réflexes de « bonne élève » dont elles peinent à se défaire. C’est là qu’interviennent les conseils de Xavier Niel, pour nous apprendre à donner un coup de pied dans la fourmilière. Peut-être parce que l’école n’était pas vraiment sa matière. Ou parce qu’il est arrivé comme un chien dans un jeu de quilles sur un marché qui ne l’attendait pas. « Si le jeu est contre vous, changez les règles », conseille-t-il en substance. Voici cinq conseils, ou anti-conseils, tirés de la lecture de son livre, et à méditer d’urgence, pour changer de dimension.

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1- La ligne jaune, tu mordras

C’est désormais un fait connu : en 2004, au tout début de l’aventure Free, Xavier Niel est incarcéré à la Santé pour proxénétisme aggravé et recel. La cause : les activités de prostitution exercées par des sex-shops appartenant à une société qu’il vient de racheter… En août 2005, le juge Renaud Van Ruymbeke rejette les accusations de proxénétisme, mais le condamne à deux ans d’emprisonnement avec sursis et 250 000 euros d’amende pour recel. Reçu dans son bureau, le magistrat lui donne ce conseil : « Mords la ligne jaune, mords-la souvent, mais ne la franchis jamais. » « Ce fut une révélation, écrit Xavier Niel, le meilleur conseil qu’on m’ait jamais donné. Je l’applique scrupuleusement. » Je ne suis pas le seul : à bien y regarder, les entrepreneurs qui ont récemment créé de grandes entreprises, comme Uber et Airbnb, passent leur temps à jouer avec les lois des pays dans lesquels ils se développent. » Que retenir de cette histoire ? L’idée n’est évidemment pas de finir en prison ou de s’attirer une condamnation. Mais, suggère Xavier Niel, d’éviter d’emprunter les chemins les plus battus, en bouclant sa ceinture. De s’autoriser à changer les règles au lieu de les subir sans cesse dans les limites de la légalité. Dans le langage des start-up, cela s’appelle « bousculer le jeu ». L’avenir n’appartient jamais aux plus sages.

2- En jouant, vous apprendrez

J’ai échoué dix fois plus que réussi dans ma vie. Ma chance, c’est que j’oublie : je continue.

Xavier Niel

À l’origine de sa réussite, explique Xavier Niel, il y a ce précieux trait de caractère : « Je prends tout comme un jeu. » Ce qui l’intéresse, dit-il, ce n’est pas tant de gagner de l’argent, mais simplement de gagner. « Arriver premier », précise-t-il. Conséquence de cet état d’esprit : une capacité hors du commun à tenter sa chance, et à commettre des erreurs… dont on ferait bien de s’inspirer, pour survivre en affaires. Son conseil ? « Faire des erreurs ! » – ce qu’il est plus facile de se permettre quand on est à la tête d’une fortune de 10 milliards d’euros, mais quand même. « Je suis le plus grand perdant de la terre, s’aventure l’entrepreneur. J’ai échoué dix fois plus dans ma vie que j’ai réussi. Ma chance, c’est que j’oublie : je passe à autre chose. Si vous vous laissez décourager par vos échecs, ou si vous écoutez tous ceux qui disent que c’est impossible, vous ne faites rien. » Lorsqu’il présente le projet Station F (aujourd’hui le plus grand campus de start-up d’Europe, NDLR) à François Hollande, alors président de la République, ce dernier lui demande : « Mais vous êtes sûr qu’il y a 1 000 start-up en France ? » « Je ne m’étais jamais posé la question, sourit Xavier Niel. J’ai quitté l’Élysée en me disant : “Peut-être qu’il a raison !” Mais je me suis aussi dit qu’il fallait que j’oublie très vite cette question, sinon je ne créerais jamais Station F. À son ouverture, nous avions reçu plus de 3 000 candidatures. » CQFD.

Xavier Niel
Joël SagetAFP

3- « Street smart », vous deviendrez

C’est ainsi que Xavier Niel choisit ses collaborateurs : plus que des diplômes, voire des carrières brillantes, il recherche des profils « street smart » – c’est-à-dire « débrouillards ». Comment les reconnaître ? Xavier Niel propose une méthode très visuelle dans son livre. Imaginez que vos toilettes soient bouchées. Êtes-vous du genre à lancer un appel d’offres pour trouver la solution la plus efficace et la moins coûteuse ? À appeler le petit plombier du coin pour qu’il vienne le réparer ? Ou à retrousser vos manches et à les déboucher vous-même ? intelligence de la rue « Ce sont ceux qui choisissent la troisième option », dit-il. Une incitation à « penser solution », alors que la vie quotidienne voudrait nous noyer dans une liste de problèmes – et ils ne manquent jamais de se présenter.

L’important dans la vie n’est pas de savoir si vous allez réussir ou échouer, mais avec qui vous voulez le faire.

Xavier Niel

4- Vos collaborateurs, sinon vous recruterez

S’appuyant sur la leçon précédente, Xavier Niel dévoile sa méthode de recrutement. Là encore, on est sur un modèle d’efficacité. Car pour recruter, Xavier Niel évite les chasseurs de têtes ou autres consultants. Il va lui-même sur LinkedIn. Et contacte directement les profils qui l’intéressent. Évidemment, la plupart d’entre eux pensent à une blague en lisant ses messages, envoyés depuis un compte sans photo. Ceux qui répondent marquent un premier point. La suite se joue autour d’un déjeuner, l’entrepreneur sentant rapidement « ce que la personne a dans le ventre ». « Pour beaucoup, explique-t-il, la méthode est inacceptable. Mais pourquoi s’embêter à mener cinquante entretiens ? Quand on met des gens à contribution, ils se dévoilent tout de suite. Ils livrent, ou ils ne livrent pas. Si ça se passe mal, on se quitte en bons termes. Et c’est tout. » C’est ce qu’on appelle se faire confiance. Ou donner une autre dimension au mot déléguer. « On ne réussit pas seul, poursuit Xavier Niel. Je dis souvent : c’est la diversité qui crée le succès. Sans mes partenaires, qui ont des profils très variés, l’aventure Free n’aurait jamais fonctionné. » Multiplier les profils jeunes dans ses équipes, issus de milieux sociaux, de formations, d’âges et de genres différents, nourrit la créativité et éveille l’intelligence. « Tu as fait Polytechnique ou HEC ? Super, mais on s’en fiche. Que sais-tu faire, comment naviguer dans cet océan de connaissances, ce sont les bonnes questions », affirme l’entrepreneur. « L’important dans la vie n’est pas de savoir si tu vas réussir ou échouer. C’est de savoir avec qui tu veux le faire. »

5- Vous remettrez en question l’éducation des enfants

Que pense le fondateur de Free de l’invasion du numérique dans nos vies, et de la place qu’il doit occuper, ou non, dans l’éducation des enfants ? Extraits choisis : « Non seulement la formation au numérique est insuffisante (à l’école, Note de l’éditeur :), mais on n’avait pas compris à quel point Internet remettait en cause l’acquisition du savoir, écrit Xavier Niel. Aujourd’hui, le savoir est partout, on n’a plus besoin de savoir les choses par cœur. Il faut apprendre à les organiser. Apprendre à apprendre, c’est ça le truc » (…) « Les enfants utiliseront Chat GPT de toute façon. Alors plutôt que de le leur interdire, apprenons-leur à l’utiliser intelligemment. Et profitons-en pour leur expliquer comment ça marche (…) Le meilleur moyen de lutter contre la fraude reste encore d’intégrer l’IA dans l’apprentissage. Je persiste à penser que la technologie la facilite, et ne l’empêche pas. Si les élèves sont plus ignorants qu’avant, c’est peut-être parce qu’on ne leur apprend pas à utiliser ces outils. »

(1) Une réelle envie de causer des ennuisde Xavier Niel, entretiens avec Jean Louis Messika, Ed. Flammarion en vente le 25 septembre, 19,90 euros.

 
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