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23 avril 2024 – 13h32
(Keystone-ATS) L’énergéticien Romande Energie a enregistré des résultats records en 2023, grâce notamment à des circonstances exceptionnelles. Le groupe anticipe un retour à la normale des prix de l’électricité et une baisse de sa rentabilité.
L’an dernier, le bénéfice net a bondi à 214,9 millions de francs, après seulement 41,5 millions en 2022, selon un communiqué publié mardi. Cette forte hausse provient de la participation de Romande Energie dans l’énergéticien Alpiq, qui a contribué à hauteur de 139 millions au résultat net, et d’EOS Holding, avec 2 millions.
Indirectement actionnaire à 10% via EOS Holding, la bonne performance opérationnelle d’Alpiq «se matérialise uniquement par le résultat net et non par notre propre performance opérationnelle. Il ne s’agit pas d’un transfert d’argent ou de liquidités”, a déclaré le directeur général Christian Petit à l’agence AWP.
Le chiffre d’affaires a augmenté de 24% à 928,2 millions de francs. Par division, Solutions Energie a enregistré un chiffre d’affaires de 540 millions, soit 42% de plus. Le pôle Réseaux, en hausse de 17%, atteint 312 millions. Romande Energie Services affiche une hausse de 13% à 164 millions.
Les coûts se sont alourdis avec un nombre d’employés augmenté de 85 nouveaux salariés, portant l’effectif à 1.338 personnes à fin décembre, et les frais de personnel ont augmenté de 10% à 162 millions. Près de 74 millions de francs ont été dépensés en frais de fonctionnement.
La marge brute d’exploitation a néanmoins augmenté de 26% à 436,6 millions et le résultat opérationnel (Ebit) a doublé à 99,7 millions.
Le conseil d’administration proposera à ses actionnaires un dividende ordinaire inchangé de 1,44 francs par action, équivalent à 36 francs en 2022 avant le fractionnement des actions, pour un montant total de 37 millions pour l’exercice écoulé.
Effet exceptionnel
«Nos tarifs 2021 et 2022, fixés et annoncés des mois avant le début de l’année civile, étaient insuffisants pour couvrir nos achats d’énergie», a rappelé M. Petit. Pendant 18 mois, « notre marge sur l’activité d’achat et de revente d’énergie a été négative. (…) En 2023, il y a donc eu un phénomène de rattrapage, suite à l’adaptation de nos tarifs à partir du 1er janvier 2023. C’est un phénomène unique et sans avenir.»
Annoncé en 2021, le plan d’investissement de l’énergéticien s’est concrétisé en 2023 avec une enveloppe de 200 millions de francs, allouée à la transition énergétique, au réseau électrique, au déploiement dans l’énergie thermique (téléchauffage) et solaire.
«La demande d’installations solaires dans notre zone de service a triplé en deux ans», explique le patron. «En 2024, l’électricité solaire fournira près de 10% de la consommation électrique de la Suisse.» Aussi, l’obligation légale d’avoir équipé 80 % de ses clients en compteurs intelligents sera atteinte fin 2025, soit deux ans avant l’échéance fixée par la loi.
Prix futurs incertains
Pour la facture du consommateur final, le directeur général ne peut s’exprimer qu’à court terme. « Dans notre portefeuille actuel, nous subissons toujours la charge financière des achats effectués en 2021/2022. En revanche, nous avons constaté une baisse des prix de l’électricité depuis l’été 2023, ce qui nous a permis de faire des achats moins chers au cours des six derniers mois.
« En 2024, nous assisterons à un retour à la normale, avec un impact à la baisse sur nos résultats », prévient le directeur général. Autre facteur d’incertitude, “depuis un à deux mois, les tensions géopolitiques poussent les prix à la hausse, donc tout cela reste volatil”.
A la Banque cantonale de Zurich (ZKB), l’analyste Yannik Ryf ne s’attend pas à une augmentation du dividende à moyen terme et considère le titre comme « juste valorisé ». Pour son homologue Andreas von Arx de Baader Helvea, “il faudra encore un peu de temps pour attirer à nouveau les actionnaires”.
Vers 10h50, l’action Romande Energie montait de 1,1% à 55,0 francs dans un SPI en hausse de 1,0%.
