Transports publics | Québec entretient une « spirale de la mort », accuse l’opposition

L’opposition critique le « manque de leadership » de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, au moment où les villes du Grand Montréal menacent Québec d’augmenter la taxe sur l’immatriculation afin de renflouer les caisses communes des transports, qui traînent toujours à la traîne. un déficit important.

«Semaine après semaine, la CAQ continue de démontrer son désintérêt total et son manque de leadership en matière de transport collectif», a déploré lundi le député de Nelligan et porte-parole libéral en matière de transports, Monsef Derraji.

Selon lui, Québec a « complètement perdu le contrôle des finances publiques » et « veut désormais reprocher aux villes les hausses de taxes pour cacher son incompétence » en matière de mobilité durable.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Monsef Derraji

Plus tôt, lundi, La presse rapportait que les maires du Grand Montréal ont récemment menacé Québec d’imposer jusqu’à 228 $ de taxe par voiture sur l’ensemble du territoire métropolitain à compter de l’année prochaine pour relancer les transports en commun. Ce scénario représente une augmentation de 280 % de la taxe d’immatriculation.

Sans soutien supplémentaire du gouvernement, les villes n’ont pas non plus exclu une augmentation des tarifs de 6 % pour les usagers des transports publics, ainsi qu’une réduction de 65 millions de dollars des services réduits. Un « potentiel report » de la mise en service de nouveaux tronçons du Réseau express métropolitain (REM), attendue à la fin de 2024, permettrait également d’économiser près de 60 millions, affirment les municipalités.

Vers un nouveau choc

Après les difficiles négociations de l’année dernière, un nouveau choc dans les transports publics semble encore une fois annoncé cette année. Dès février, le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, prévenait que le gouvernement devait « être responsable et respecter la capacité de payer des Québécois », en fermant la porte à de nouvelles taxes.

Or, pendant ce temps, « le transport collectif fait face à un déficit monstre », estimé à 561 millions seulement dans le Grand Montréal, rappelle M. Derraji. « La ministre des Transports s’en lave les mains et suggère que les villes puisent l’argent directement dans les poches des contribuables. […] L’inaction du gouvernement a un coût et ce sont les citoyens qui devront encore payer », insiste-t-il.

Le porte-parole du PQ en matière de transports, Joël Arseneau, craint que le gouvernement n’inflige « une spirale mortelle aux transports collectifs ». « Ce que je reproche surtout à la ministre, c’est d’augmenter les bras de fer et de laisser à tout le monde l’impression qu’elle s’en fiche des transports en commun, que la CAQ est un gouvernement de transports. route, le troisième maillon et la voiture solo », insiste-t-il.

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PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Joël Arseneau

«Je partage le point de vue du maire de Laval. Il nous faut un capitaine, quelqu’un qui donne le ton, qui développe une vision avec ambition», ajoute M. Arseneau.

Chez Québec solidaire, le député Etienne Grandmont estime que les maires « se sentent abandonnés par la CAQ ». « Les échecs de la CAQ dans le transport collectif risquent d’entraîner des coupures de services. La CAQ veut-elle être le gouvernement des coupes dans les transports collectifs ou celui de sa relance ? », interroge-t-il à ce sujet.

Une rencontre cruciale

Au cabinet du ministre Guilbault, on dit vouloir convoquer une rencontre avec les entreprises de transport d’ici la fin de la session parlementaire, « afin de poursuivre la discussion et de trouver des sources d’optimisation pour mieux financer les transports collectifs ». Cette réunion sera également l’occasion de déterminer le montant accordé à court terme, en 2025.

Dans le budget du gouvernement déposé en mars, les sommes prévues sur 10 ans dans le Plan québécois des infrastructures (PQI) n’ont pas changé pour le transport collectif, restant à 13,8 milliards, soit le même niveau que l’an dernier. La manière dont cette somme sera répartie reste à ce jour inconnue.

Le gouvernement a indiqué qu’il détaillerait davantage ses engagements financiers une fois que les audits de performance auxquels sont soumis les organismes publics de transport collectif seront publiés, d’ici septembre.

“En tant que gouvernement local, disposant de pouvoirs propres, les communes ont toute liberté pour utiliser ces pouvoirs à leur guise”, a également indiqué l’entourage du ministre, à propos d’une éventuelle augmentation des impôts.

Avec Philippe Teisceira-Lessard et Léa Carrier, La presse

Apprendre encore plus

  • 622 millions
    L’Association du transport urbain du Québec (ATUQ) réclamait 622 millions au gouvernement pour 2025 « afin de préserver l’offre de service ». Dans le Grand Montréal, l’Autorité régionale de transport métropolitaine (ARTM) aurait besoin à elle seule d’une aide transitoire de 421 millions.
 
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