L’impact des taux élevés sur les banques européennes sera déterminant au premier trimestre

L’impact des taux élevés sur les banques européennes sera déterminant au premier trimestre
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de Tommy Wilkes, Tom Sims et Jesús Aguado

LONDRES/FRANCFORT/MADRID, 22 avril (Reuters) – Les résultats des banques européennes qui seront publiés cette semaine aideront les investisseurs à comprendre si les taux d’intérêt élevés soutiennent toujours les bénéfices des groupes financiers, ou si le rebond des actions bancaires est sur le point de s’épuiser.

Lloyd’s Banking Group publiera ses résultats du premier trimestre le 24 avril, tandis que BNP Paribas, Deutsche Bank et Barclays publieront les leurs le 25.

La hausse des taux directeurs après des années de taux bas a changé la donne pour les banques européennes, qui ont augmenté les versements à leurs actionnaires et vu leurs prix s’envoler.

« Ce qui est fondamentalement différent, c’est que nous avons quitté l’ère des taux négatifs. Cela a eu un impact fondamental sur les perspectives (des banques) », explique Christian Edelman, co-responsable Europe du cabinet de conseil Oliver Wyman.

Il faudra cependant attendre quelques semaines pour avoir une vue d’ensemble, BBVA et Santander publiant leurs résultats fin avril, tandis que la Société Générale et UBS publieront les leurs début mai.

Les chiffres publiés la semaine dernière par Nordea et Bankinter suggèrent que la croissance des bénéfices se poursuit, alors que la Banque centrale européenne (BCE) devrait réduire ses taux en juin.

Christian Edelman souligne toutefois que l’érosion des marges et le ralentissement de la demande de crédit peuvent inquiéter.

Les analystes de JPMorgan ont noté la semaine dernière que leur prudence à l’égard des banques européennes était « malvenue », les actions du secteur ayant augmenté de 15 % depuis début 2024, un rythme plus rapide que celui des banques américaines, tandis que les faibles valorisations suggèrent qu’il existe encore un potentiel de hausse important. même si la croissance des revenus ralentit.

Les résultats des banques américaines ont été plus mitigés, avec des revenus nets d’intérêts, la différence entre ce que les banques gagnent en intérêts et ce qu’elles paient aux déposants, ayant été moins bons que prévu chez JP Morgan tandis que les revenus de la banque d’investissement ont permis à Goldman Sachs de dépasser les attentes.

AUGMENTATION DES PROFITS

Des taux élevés et une légère hausse des volumes de prêts non performants devraient permettre aux banques européennes de bien démarrer 2024.

Deutsche Bank devrait afficher son 15e trimestre consécutif dans le vert, après des années de pertes. La première banque allemande pourrait bénéficier de ses activités de banque d’investissement et afficher 1,2 milliard d’euros de bénéfice, selon un consensus qu’elle publie, contre 1,16 milliard en 2023.

BNP Paribas devrait réaliser un bon premier trimestre, dont la saisonnalité devrait bénéficier aux bénéfices du groupe, selon les analystes d’UBS.

Les marchés anticipent moins de baisses de taux cette année, ce qui pourrait également soutenir les valeurs bancaires, selon les analystes.

Santander et BBVA devraient annoncer une augmentation de leur bénéfice net et de leurs revenus nets d’intérêts, les zones géographiques espagnole, brésilienne et mexicaine bénéficiant aux groupes.

Les investisseurs seront néanmoins attentifs à l’impact du ralentissement de l’activité en Europe et à l’écart de performance entre le bloc et les Etats-Unis, ainsi qu’à l’impact de l’écart de taux entre la Réserve fédérale d’une part et la BCE et la Banque centrale européenne. d’Angleterre, de l’autre.

La semaine dernière, Margarita Delgado, vice-gouverneure de la Banque d’Espagne, a déclaré que la hausse des revenus nets d’intérêts « ne peut pas être considérée comme durable », car la réévaluation des portefeuilles de prêts est pratiquement achevée.

Les résultats d’UBS donneront un aperçu de la manière dont se déroule le processus d’intégration du Credit Suisse, les analystes de KBW soulignant que tout commentaire sur les propositions des régulateurs suisses visant à forcer UBS à détenir davantage de capital pourrait « influencer le sentiment ».

Christian Edelman note que des taux d’intérêt maintenus à des niveaux restrictifs plus longtemps que prévu et un ralentissement de l’activité pourraient aggraver les problèmes du secteur de l’immobilier commercial, en pleine récession.

« Si les taux restent élevés pendant une longue période et que l’économie ralentit, il faut s’attendre à des pertes importantes dans les portefeuilles immobiliers commerciaux », explique-t-il.

(Reportage de Tommy Reggiori Wilkes, Tom Sims et Jesus Aguado, version française Corentin Chappron, édité par Sophie Louet)

 
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