Le PDG d'EDF rassure après l'arrêt anticipé de l'EPR de Flamanville

Le PDG d'EDF rassure après l'arrêt anticipé de l'EPR de Flamanville
Le
      PDG
      d'EDF
      rassure
      après
      l'arrêt
      anticipé
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      l'EPR
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      Flamanville

Le réacteur nucléaire EPR de Flamanville a connu mercredi un “arrêt automatique”, au lendemain de son démarrage, et les équipes d'EDF procèdent à des vérifications et analyses techniques avant de pouvoir redémarrer sa “divergence”, c'est-à-dire la réaction nucléaire.

A peine démarré, l'EPR de Flamanville, très attendu depuis 12 ans, s'est mis en arrêt automatique mercredi, un risque qui ne surprend guère les énergéticiens tant le processus de démarrage d'un réacteur est complexe. Le patron d'EDF s'est d'ailleurs voulu rassurant sur BFM Business : « C'est une très bonne semaine puisque nous avons non seulement démarré le réacteur de Flamanville en faisant la divergence mais nous avons aussi annoncé que nous augmentions notre objectif de production d'électricité nucléaire cette année. »

« Ensuite, c'est la vie opérationnelle : on démarre ce réacteur, on l'arrête temporairement et on va le redémarrer. »

Le réacteur nouvelle génération de l'énergéticien, objet d'un chantier marqué par des déboires, avait franchi la veille une étape importante, avec la réalisation de la première fission nucléaire. Mais plusieurs étapes sont encore prévues avant qu'il puisse véritablement alimenter le réseau en électricité, d'ici la fin de l'automne selon EDF. D'ici là, des aléas sont toujours possibles, comme ce faux départ que vient de connaître l'EPR de la Manche, le premier installé en France et le quatrième au monde…

Pourquoi cet arrêt automatique ?

Selon les premières analyses d'EDF, toujours « en cours », l'arrêt « pourrait être lié à une configuration inappropriée de l'installation », a indiqué une porte-parole du groupe. Cette dernière « aurait conduit à l'arrêt automatique du réacteur conformément au dispositif prévu à la conception ». Pour l'électricien, cela pourrait être lié à « un réglage ». « Le démarrage est un processus long et complexe (qui) nécessite de nombreux essais, tests, et cela peut conduire à des arrêts de ce type », a précisé la porte-parole d'EDF. « Cela prouve que le système de sûreté fonctionne bien », a-t-elle ajouté.

Pour Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting, « c’est un démarrage de processus industriel très complexe et il est donc fréquent de rencontrer des aléas ». L’expert rappelle qu’il y a eu des précédents dans le parc électronucléaire français et d’autres EPR installés à l’étranger. L’EPR finlandais d’Olkiluoto, par exemple, avait connu « plusieurs déboires, notamment avec des pompes hydrauliques qui étaient défectueuses et qui ont dû être remplacées ».

« Démarrer un réacteur nucléaire n'est pas un long fleuve tranquille et l'EPR de Flamanville ne fait pas exception (et n'y échappera pas dans les jours/semaines/mois à venir) », a également commenté Michaël Mangeon, historien du nucléaire sur X.

Un EPR est-il plus complexe à démarrer ?

Conçu pour offrir une puissance plus importante (1.600 MW) et une sécurité accrue par rapport aux anciennes générations de réacteurs, l'EPR comprend « un plus grand nombre de systèmes et de circuits ». « Avec un EPR, il y a donc plus de contrôles et d'essais au démarrage que pour un réacteur classique », souligne EDF. « C'est le démarrage d'un premier réacteur » de ce type en France « et c'est une machine complexe », résume l'électricien.

“La particularité de l'EPR, c'est que les équipements sont doublés”, déclarait une Source syndicale au lendemain de la première réaction nucléaire. “Sur un réacteur de 1 300 ou 900 MW, vous avez deux dispositifs de sécurité, dans l'EPR, il y en a quatre”. “Donc, on double le volume des équipements, donc forcément, on a deux fois plus de chances d'avoir un problème au démarrage de l'unité”, concluait cette Source.

Les étapes de démarrage restent toutefois les mêmes. Au final, pour l'EPR finlandais, « il s'est écoulé 3 mois entre la divergence et le raccordement au réseau, ce qui est standard si on regarde les réacteurs anciens », souligne Nicolas Goldberg. Thierry Charles, ancien directeur général adjoint de l'IRSN, expert technique en sûreté nucléaire, souligne qu'EDF « n'a pas démarré de réacteur depuis 25 ans ». L'énergéticien « doit faire les choses en prenant le temps de vérifier que les systèmes répondent comme prévu, c'est le but d'un démarrage », estime-t-il.

Quelles conséquences sur la production d’électricité ?

Pour l'heure, les équipes d'EDF « procèdent aux vérifications et analyses techniques nécessaires, en suivant les procédures habituelles, puis elles redémarreront la divergence du réacteur », a indiqué mercredi soir le porte-parole du groupe.

« A peine démarré, déjà à l'arrêt… l'EPR de Flamanville n'est pas prêt à produire ses premiers électrons », a réagi jeudi Pauline Boyer, chargée de campagne Transition énergétique chez Greenpeace.

Avec ses retards et ses difficultés, le chantier de l'EPR est devenu pour les opposants au nucléaire un symbole de l'incapacité du nucléaire, une énergie qui n'émet quasiment pas de CO2, à répondre rapidement à l'urgence climatique. EDF n'a donné aucun détail sur les conséquences de cet aléa sur le calendrier de production d'électricité. L'EPR doit atteindre 25% de puissance pour être raccordé au réseau électrique, une échéance prévue “d'ici à la fin de l'automne”.

 
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