Une saison de résultats à haut risque ? – .

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Le niveau actuel des indices actions offre une marge de manœuvre limitée. Une baisse pourrait bien se produire malgré des surprises positives.

La saison des résultats qui s’ouvre devrait continuer de réserver des surprises positives, notamment aux Etats-Unis. Mais les marchés actions semblent avoir devancé les analystes, ce qui appelle à une certaine prudence à court terme et offre des opportunités à moyen terme.

Les dernières turbulences autour de l’inflation aux États-Unis ont de larges implications sur les marchés : nouvelles pressions à la hausse sur les taux et sur le dollar, flambée des prix de l’or reflétant le risque de tolérance des banques centrales à l’égard de l’inflation, volatilité des obligations qui a de nouveau grimpé en flèche…

Toutefois, la rigidité de l’inflation repose sur des bases solides. Au-delà de l’effet pétrole, la hausse des prix est principalement alimentée par la bonne tenue de la consommation, et in fine par la forte croissance aux Etats-Unis. On pourrait débattre du niveau de l’inflation, sachant que la Réserve fédérale cible depuis plusieurs décennies une autre mesure que l’indice des prix à la consommation, bien plus proche du sacro-saint 2 %. Nous devrions également débattre de la pertinence d’un objectif aussi rigide et de l’avantage de viser une fourchette plutôt qu’un niveau absolu. Les banques centrales y parviendront au cours des prochaines années, mais ce serait désormais un aveu de faiblesse qui affaiblirait leur crédibilité.

Du point de vue de l’investisseur, il est important de souligner qu’un peu d’inflation provoquée par une croissance robuste constitue un environnement favorable aux actions. En effet, les résultats des entreprises et les dividendes versés aux actionnaires dépendent à la fois de l’effet volume et de l’effet prix. Cela repose évidemment sur l’hypothèse que les entreprises parviennent à protéger leurs marges en répercutant la hausse du coût des intrants sur leurs prix finaux. C’est généralement le cas au niveau de l’ensemble du marché, surtout dans un environnement où la demande est forte et le taux d’emploi élevé.

À moyen terme, le principal risque pour les marchés actions est un ralentissement brutal de la croissance. Cela pourrait être dû à un ralentissement de la consommation.

En d’autres termes, la croissance des bénéfices des entreprises se mesure en termes nominaux. Avec une croissance du PIB réel aux États-Unis attendue autour de 3 % au premier trimestre 2024, et une inflation proche de 3 %, cela signifie une croissance nominale de l’économie qui avoisine actuellement les 6 % ! Enfin, avec un ratio croissance du PIB nominal/croissance des bénéfices supérieur à 1, la croissance annuelle des bénéfices au premier trimestre 2024 pour les sociétés du S&P 500 pourrait bien être supérieure à 8 %.

Nous nous dirigeons donc vers une saison de résultats qui devrait continuer de surprendre positivement le consensus des analystes. En revanche, les marchés semblent avoir devancé les analystes qui restaient relativement prudents dans leurs estimations de bénéfices, par crainte d’un ralentissement marqué de l’économie qui ne se produira pas, voire par crainte d’une récession. La question clé de cette saison des résultats est de savoir si les marchés accueilleront favorablement ces surprises ou s’ils confirmeront plutôt leurs attentes implicites, exprimées par la forte progression du S&P 500 depuis le début de l’année.

De notre point de vue, le niveau actuel des indices actions offre une marge de manœuvre limitée. Une baisse pourrait bien se produire malgré des surprises positives. Mais elle serait rapidement stabilisée par des investisseurs rassurés par la croissance et par une Réserve fédérale qui souhaite néanmoins baisser les taux pour assurer un atterrissage en douceur de l’économie. Acheter sur repli reste donc une stratégie pertinente de notre point de vue.

À moyen terme, le principal risque pour les marchés actions est un ralentissement brutal de la croissance. Cela pourrait être dû à un ralentissement de la consommation, mais aucun signe d’alerte de ce type n’est apparent pour le moment. Si cela devait se produire, l’inflation chuterait et la Fed réduirait ses taux de manière agressive pour soutenir l’activité. Le véritable risque pour les marchés est un choc exogène qui renforcerait encore l’inflation, comme une hausse brutale et soudaine des prix du pétrole qui s’avérerait persistante. Dans ce contexte, la tolérance de la banque centrale à l’égard de l’inflation se heurte à une contrainte forte. Les investisseurs s’inquiéteraient de nouvelles hausses de taux aux États-Unis, qui entraîneraient un atterrissage brutal de l’économie et une baisse marquée des actions.

Le contexte géopolitique troublé porte les germes d’un tel choc exogène. Mais cette situation est imprévisible et les investisseurs ont dû apprendre à vivre avec. L’abondance de l’offre en Amérique du Nord et du Sud limite le risque d’une hausse persistante du pétrole au-delà de 100 dollars. Dans ce contexte, les actions restent paradoxalement la classe d’actifs à se renforcer au-delà des potentielles prises de bénéfices au début du deuxième trimestre.

 
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