Des enfants assommés, enfermés, oubliés et même évadés… Les parents dénoncent de nombreux incidents à la crèche Babilou à Lavaur

Des enfants assommés, enfermés, oubliés et même évadés… Les parents dénoncent de nombreux incidents à la crèche Babilou à Lavaur
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l’essentiel
Un enfant oublié et enfermé dans la buanderie, un autre retrouvé seul sur le parking, chutes, morsures… Les incidents graves se multiplient à la crèche « Le Cauquinous » à Lavaur. Face aux démissions du personnel et aux arrêts maladie à répétition, un groupe de parents a décidé d’agir.

C’est une lettre au vitriol qu’un collectif de parents d’enfants de Lavaur vient d’adresser à la direction du groupe Babilou, qui gère des milliers de crèches en France. Depuis près de deux ans, les situations préoccupantes, les manquements et les accidents se multiplient sans que les choses ne s’améliorent dans cet établissement basé rue Albert Einstein, zone d’activité de Cauquillous, à Lavaur.

Le cauchemar a commencé en juillet dernier, lors d’une réunion de crise, après la démission du directeur de la crèche et la multiplication des arrêts maladie du personnel. Ce soir-là, les parents stupéfaits découvrent que les accidents graves se sont multipliés au cours de l’année : un bébé emmené aux urgences suite à un meuble suspendu en hauteur qui lui est tombé dessus, un enfant oublié et enfermé pendant plus de 2 heures. dans une buanderie, un autre évadé et retrouvé par un passant sur le parking de la crèche (à quelques pas de la route principale), un enfant avec le nez cassé, des morsures à répétition…

« Mon fils paniquait à la maison le soir »

Rémi, dont le fils a passé quelques mois dans cette structure d’une capacité de 40 places, retient un goût amer de cette rencontre : « Nous avons ressenti le désarroi des parents et des professionnels qui étaient épuisés émotionnellement… Certains parents sont même venus nous dire que ils étaient soulagés de ne plus avoir leur enfant dans cette crèche. On a compris qu’on nous avait vendu un projet utopique… On hallucinait.» Il poursuit : « Mon fils paniquait le soir à la maison, il ne lâchait plus ses peluches. Et il passait ses journées à pleurer. C’était traumatisant. Avec son épouse, il a décidé de sortir son enfant de cette structure, soucieux de l’épanouissement personnel de son bambin.

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D’autres parents ont décidé de laisser leurs enfants chez les Cauquinous, laissant une chance à la nouvelle équipe dirigeante arrivant fin 2023. Mais dans la fameuse lettre adressée à Babilou, on comprend vite que les choses n’ont pas changé. « Les élus parents ont rencontré la direction en novembre 2023 et mars 2024 et malgré quelques avancées, les incidents graves se poursuivent : des parents ont porté plainte en octobre après que leur bébé ait été mordu sur tout le corps, y compris au visage. […] d’autres parents ont tenté de porter plainte lorsqu’ils ont récupéré leur enfant avec deux incisives cassées sans que personne ne s’en aperçoive », écrit le collectif.

Visites d’urgence et saignements de nez

Dernier incident selon des parents indignés : il y a quelques semaines, un enfant est tombé sur le dos d’un toboggan. Résultat : deux passages aux urgences pour des saignements de nez très graves qui continuent de persister.

Construite par les laboratoires Pierre Fabre, cette crèche accueillait initialement les enfants des salariés du groupe pharmaceutique. L’accueil a ensuite été étendu aux enfants de la communauté de communes du Tarn Agout (CCTA). La crèche est désormais gérée par le groupe privé Babilou.

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Les parents ont alerté l’entreprise, la collectivité ainsi que la Protection maternelle et infantile (PMI) et la CAF du Tarn. Une réunion devrait avoir lieu d’ici la semaine prochaine. Ils précisent que leurs doléances s’adressent à la direction de Babilou et non au personnel qui opère « dans des conditions de travail très dégradées ». Si rien n’est fait d’ici la semaine prochaine, ils menacent de suspendre le paiement des factures.

Contacté, le groupe Babilou n’a pas répondu à nos appels.

 
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